Entre les deux hommes, ça avait mal commencé. Le 9 mai 2012, Alexis Tsipras envoie une lettre de félicitations à François Hollande au lendemain de son élection. Il ne recevra jamais de réponse. Le Grec n'est alors que le chef du parti d'extrême gauche Syriza : une double bonne raison de le snober ? Mais le 26 janvier dernier, le président français répare l'offense : il invite à Paris le Premier ministre grec tout juste élu pour "discuter". Alexis Tsipras se précipite en France. "Il avait misé sur une alliance des pays du Sud de l'Europe et sur le soutien de François Hollande", confie un haut cadre de Syriza.
Les Grecs avaient espéré que François Hollande intercèderait en leur faveur. Qu'il tiendrait un discours moins rigoriste que la chancelière allemande Angela Merkel, lui qui avait, pendant sa campagne électorale, mis en doute les vertus de l'austérité pour remettre en marche l'économie européenne, promis de renégocier le Pacte budgétaire européen, tendu la main aux pays du Sud plombés par leurs dettes. Compter sur ce président socialiste, anti-austérité et endetté pour peser dans les discussions pouvait être une carte à jouer. Mauvais calcul. L'allié ne se révèlera...