LE FIGARO - Ne sous-estime-t-on pas les conséquences pour la zone euro et pour l'économie mondiale d'une sortie de la Grèce de l'euro?
Christian NOYER - Quand on analyse les effets que provoquerait un tel événement, ce serait bien sûr un traumatisme pour la zone euro. Le choc serait porteur de risques plus généraux, et on peut dire que l'ensemble de l'économie mondiale serait affectée comme elle l'est après toute secousse forte. Mais de l'avis général les conséquences les plus dramatiques seraient pour la Grèce qui subirait une crise économique majeure sans résoudre en rien ses problèmes fondamentaux de croissance et de chômage. C'est donc une issue qui n'est ni souhaitable, ni jugée crédible par ses partenaires. Mais la balle est dans le camp du gouvernement grec. On a perdu beaucoup de temps. Les autorités grecques doivent faire très rapidement une proposition complète de réformes susceptibles de leur permettre de retrouver un modèle économique viable. Il leur faut en discuter sérieusement avec les institutions européennes et le FMI.
La BCE continue d'apporter des liquidités à la Grèce, quelle est la doctrine en la...