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Aux oubliés du front de l'Est

Publié dans Le Monde le

De 50 000 à 70 000 Français sont morts dans les Balkans pendant la Grande Guerre. Un petit musée près de Thessalonique, en Grèce, rend enfin hommage à ces soldats.

André Rimajou, Adolphe Morin, Henri Venner, Claudius Favet dorment à des milliers de kilomètres de chez eux, à Zeitenlick, un cimetière militaire à la périphérie de Thessalonique. Ils venaient d'Agen, du Puy, du Raincy ou de Grenoble, autant dire pas la porte à côté. Bakari Camara, Randriamanantsora ou Vu-Chung, tirailleurs sénégalais, malgache ou indochinois, débarquaient de plus loin encore, troupes indigènes jetées par la métropole dans le grand brasier de la première guerre mondiale.

La patrie bienveillante les a envoyés en Grèce et dans les Balkans, afin d'ouvrir en 1915 un second front à l'Est. Ils y sont allés et se sont fait cueillir comme les blés, tuer d'une balle ou d'un éclat d'obus, plus probablement de maladie, de cette malaria qui décime un régiment plus sûrement qu'un assaut. Fin du voyage, sous une croix. On les a mis à côté des autres, 8 309 soldats « morts pour la France » qui reposent dans cette terre dont ils ne savaient sans doute pas grand-chose avant de lever l'ancre.

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