Les apparences sont parfois trompeuses. A première vue, la Grèce et l'Union européenne peuvent se réjouir du vote du Bundestag ce vendredi 27 février. Comme attendu, la prolongation de quatre mois du deuxième plan d'aide à Athènes a été approuvée par une écrasante majorité des députés allemands : 541 députés ont voté pour, 32 contre, 13 se sont abstenu et 45 n'ont pas pris part au vote. Avant la séance, 22 députés conservateurs (sur 311) avaient fait part de leur intention de voter contre. Mais on a rarement vu un vote aussi peu enthousiaste, après les tensions suscitées en Europe par les premiers pas du gouvernement d'Alexis Tsipras.
Dès le début de sa courte intervention - moins de vingt minutes -, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble (CDU), a reconnu que la décision de continuer à aider la Grèce n'était « pas facile à prendre ». Plutôt que d'expliquer l'accord avec Athènes, le ministre a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas « de donner davantage d'argent à la Grèce » mais « plus de temps ». Il a ensuite rappelé le rôle de l'Allemagne dans la construction européenne. « Après la catastrophe [nazie], nous, Allemands,...