Yanis Varoufakis, le pugnace ministre chauve qui a séduit la foule d'Athènes, est entré dans la fosse aux lions, à Bruxelles. Et comme attendu, de l'Allemagne à la BCE, en passant par le FMI et le fonds de secours européen, les grands fauves de l'Eurogroupe ne se sont pas laissé attendrir: le face-à-face, plutôt lourd, s'est achevé au bout de six heures sans autre promesse qu'un deuxième rendez-vous lundi, dans la même arène.
Le ministre des Finances est arrivé de Grèce armé de toute sa défiance. «Nous ne cherchons pas l'affrontement et ferons ce qu'il faut pour l'éviter, avait-il prévenu depuis les bancs du parlement à Athènes. Mais exclure le choc par avance serait montrer que nous n'avons pas la foi de négocier durement». C'est Alexis Tsipras lui-même, tout juste confirmé par un vote de confiance, qui a fixé le mandat de la même tribune: ni retour en arrière, ni crédits européens au prix de ce qu'il appelle la «cruelle» austérité. Avant d'ajouter, sous les applaudissements: «Nous ne discuterons jamais l'extension du plan de sauvetage européen, parce qu'il a déjà échoué» au cours des cinq dernières années.
C'est maigre, négatif et peu propice à la négociation....