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Accord européen sur un plan de sauvetage pour la Grèce

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Par iNFO-GRECE,

Les seize pays de l'euro se sont entendus jeudi soir sur un plan d'aide à la Grèce, après qu'un accord entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ait été trouvé quelques heures auparavant au cours d'un tête-à-tête ; un plan assorti de conditions très strictes, qui ne sera activé qu'en cas de besoin, et où les Européens partageront l'effort avec le Fonds monétaire international.

Lors d'une entrevue jeudi en début de soirée à Bruxelles, et avant la réunion de l'Eurogroupe, le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, sont parvenus à un accord sur un éventuel plan d'aide à la Grèce, avait annoncé à la presse un porte-parole du chef de l'Etat français.

En lignes générales, il s'agit d'un prêt à la Grèce qui pourrait être de 20 à 22 milliards d'euros, dont la plus grande partie serait couverte par des prêts bilatéraux d'Etats membres de la zone euro auquel s'ajouterait un complément de prêts du FMI, "minoritaire" selon Paris mais "substantielle" selon Berlin.

La France a dû se plier à la ligne "dure" de l'Allemagne qui voulait, en prenant prétexte du cas grec, insister sur l'impératif de maîtrise des déficits publics des pays membres de la zone euro. Réticente, un premier temps sur une solution extra-européenne, Angela Merkel a finalement changé d'avis devant le chantage du premier ministre grec "une aide européenne ou le FMI" et a finalement préféré transformer l'option FMI en sanction contre les mauvais élèves plutôt qu'en alternative à la solidarité européenne ou voir une hypothétique intervention du FMI en Grèce décrédibiliser l'euro.

L'accord sur la Grèce, qui pourra être appliqué à tout autre pays de la zone euro en difficulté, prévoit un renforcement du regard européen sur les déficits nationaux et des sanctions en cas de non conformation. Angela Merkel, qui avait déjà demandé à ce que les pays qui ne respectent pas le traité sur la monnaie unique puissent être exclus de l'euro, a précisé cette fois que les traités pourraient être revus avant la fin de l'année pour inclure ces nouvelles dispositions.

Bien que le premier ministre grec, Georges Papandréou, s'est déclaré "très satisfait" de l'accord (voir ci-dessous), la pilule sera dure à avaler. M. Papandréou demandait la possibilité de refinancer la dette de la Grèce à des taux d'intérêt moins élevés que ceux du marché, or le dispositif proposé par l'accord ne pourra être activé qu'en dernier recours et avec l'accord unanime des seize pays de la zone euro. Le gouvernement grec doit trouver 15-20 milliards d'ici le mois de mai et 50 milliards avant la fin de l'année. Autrement dit il faut que les "16" constatent que la Grèce ne peut emprunter sur les marchés.

De même le recours au FMI, outre qu'il relègue la Grèce au rand de pays du tiers monde, il impliquera des mesures d'austérité supplémentaires que le gouvernement aura du mal à imposer après deux premiers trains de mesures particulièrement sévères qui toucheront au cœur du portefeuille de toutes les couches sociales du pays.

L'abaissement de la note de la dette souveraine du Portugal par l'agence de notation Fitch à AA- a fait peser une menace supplémentaire sur l'euro, donnant ainsi raison à la ligne Merkel malgré son isolement de départ.

Papandreou salue la décision "très satisfaisante" de l’Eurogroupe

Le premier ministre, Georges Papandreou, s’est félicité jeudi de la "décision très satisfaisante" prise par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Eurogroupe concernant la mise en place d’un mécanisme européen qui garantira dorénavant la stabilité de la zone euro.

"Nous sommes parvenus aujourd’hui à une décision très satisfaisante. Il est institue un mécanisme européen, avec une participation minoritaire du Fonds monétaire international (FMI), qui garantit la protection de la stabilité financière de la zone euro", a souligne M. Papandréou dans des déclarations depuis Bruxelles, à l’issue du Sommet extraordinaire de l’Eurogroupe.

M. Papandréou n’a pas manque de souligner que "la décision très importante aussi de la Banque centrale européenne (BCE) de prolonger le régime favorable qui régit les garanties qu’elle reçoit des banques grecques - et cela soutient et facilite, a-t-il ajoute, l’effort que nous faisons".

"Nous sommes déterminés à faire face au grave problème budgétaire du pays. Et nous agissons ainsi. Mais pas seulement. C’est l’heure de passer - et c’est ce que nous faisons - aux grands changements, des changements grands et profonds dans l’économie, dans la politique et dans la société", a insiste M. Papandréou, pour expliciter encore plus que "nous construisons avec nos actes d’aujourd’hui, les conditions d’un environnement économique stable dans notre pays. Une économie viable, avec transparence, mais aussi avec justice sociale et croissance".

"Nous construisons la Grèce de demain. Et nous réussirons ensemble avec le peuple grec. C’est une décision très importante que nous avons prise aujourd’hui, et aussi symboliquement, le jour de notre fête nationale", a conclu le premier ministre.

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