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La politique économique de la Grèce sous surveillance européenne

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Par iNFO-GRECE,

Le Conseil des Affaires Economiques et Financières de l'Union européenne (ECOFIN), réunissant les ministres compétents des pays membres de l'UE, a estimé que la réponse de la Grèce à ses précédentes recommandations était insuffisante, lors de sa séance du mercredi 2 décembre à Bruxelles ; néanmoins, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a exprimé sa satisfaction pour la compréhension rencontrée auprès de ses homologues européens et rappelé que les obligations de l'Etat grec constituent "un placement sûr".

S'exprimant à l'issue des travaux de l'Eurogroupe et de ECOFIN, M. Papaconstantinou s'est estimé satisfait de la compréhension témoignée par le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, pour les efforts déployés par le gouvernement grec pour réaliser l'adaptation budgétaire, dans des déclarations depuis Bruxelles mercredi.

M. Papaconstantinou a retenu comme particulièrement positif le fait que les officiels communautaires reconnaissent que le gouvernement grec fait des pas positifs dans la bonne voie, et qu'il y ait eu un démenti formel et catégorique de tous les scénarios quant à l'"effondrement" de l'économie grecque.

Le ministre a souligné que le problème de la Grèce résultait surtout des pratiques politiques du précédent gouvernement de la ND et que la décision le jour même du Conseil ECOFIN de placer la Grèce dans le stade suivant du processus de déficit excessif constitue une ligne très claire de démarcation entre le passé et le futur. Un futur, a ajouté M. Papaconstantinou, qui sera jugé sur la base des décisions que prend le gouvernement actuel et qui se reflèteront, non seulement dans le budget de l'Etat déjà déposé au Parlement, mais surtout dans le Programme de stabilité et de croissance qui sera déposé en janvier à la Commission européenne et qui sera évalué au Conseil ECOFIN de février.

Concernant plus précisément la décision du Conseil ECOFIN de placer la Grèce sous l'article 126 paragr. 8 du traité, M. Papaconstantinou a indiqué que cette décision marque que "malgré le fait que l'aggravation de la conjoncture macro-économique était plus grande que prévue, la situation budgétaire s'est encore plus détériorée que ce que chacun s'attendait en raison de la récession".

Par ailleurs, M. Papaconstantinou a indiqué que lors de la réunion la veille de l'Eurogroupe, il a informé ses homologues des principaux aspects du budget de l'Etat 2010, à savoir l'objectif dual de soutenir la croissance de l'économie grecque et de veiller à mettre de l'ordre dans les finances publiques avec pour but ciblé central la baisse de 3,6 points du déficit public. Le ministre a noté de plus avoir informé ses homologues des initiatives qu'entreprend le gouvernement, telles que la consultation sociale sur le nouveau projet de loi de la sécurité sociale qui sera déposé en mars au Parlement, le changement du mode d'élaboration du budget de l'Etat et la restriction des gaspillages dans la fonction publique, ainsi que le dialogue sur la sécurité sociale et les initiatives pour améliorer la compétitivité de l'économie grecque.

Interrogé sur la question des salaires dans la fonction publique en Grèce, M. Papaconstantinou a reconnu que la Commission européenne et la Banque centrale européenne reviennent souvent sur le coût du travail en Grèce, mais clarifié néanmoins qu'il n'y a "jamais eu de recommandation officielle de la Commission européenne à la Grèce dans le sens de la réduction ou du gel des salaires".

Dans ses conclusions le Conseil ECOFIN consacre un paragraphe à la Grèce sur les trois au total. Le premier paragraphe concerne l'ouverture des procédures pour déficit excessif à l'encontre de la République Tchèque, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Autriche, du Portugal, de la Slovénie et de la Slovaquie. Le deuxième porte sur la révision des procédures déjà ouvertes à l'encontre de l'Irlande, de l'Espagne, de la France et du Royaume Uni au vu des mesures entreprises et enfin le dans le dernier paragraphe qui concerne la Grèce, "le Conseil a adopté une décision, conformément à l'article 126,8 du traité, constatant que la réponse de la Grèce à la recommandation que le Conseil a émise en avril 2009, lorsque le procédure concernant les déficits excessifs a été engagée, a été insuffisante."

Dans sa recommandation d'avril à la Grèce, le Conseil avait exigé des mesures pour corriger le déficit d'ici à 2010 et avait appelé à la poursuite des efforts pour améliorer la collecte et le traitement des données statistiques du gouvernement.

Or, note le Conseil "des lacunes dans les statistiques des finances publiques ont réapparu, et les finances publiques grecques se sont détériorées au-delà de ce qu'on aurait pu s'attendre en raison du ralentissement économique."

Enfin, note le communiqué "Les nouvelles mesures pour le budget 2009 se composent principalement de mesures visant à accroître les recettes, en partie temporairement, et, du côté des dépenses, il n'y a pas eu des mesures permanents comme demandé par le Conseil."

L'article 126§8 invoqué par le Conseil consiste simplement à rendre publiques les recommandations. Il est surtout la dernière étape avant le §9 qui permet la mise en demeure de prendre, dans un délai déterminé, des mesures visant à la réduction du déficit et pourrait conduire à un encadrement des émissions des obligations et titres d'Etat, voir, amener la Banque européenne d'investissement à revoir sa politique de prêts envers le pays concerné.

En tout cas, la Bourse d'Athènes a accueilli avec soulagement la fin des rumeurs sur l'impossibilité de l'Etat grec d'honorer sa dette, bondissant de 7% mardi en fin de séance. Elle était beaucoup plus sage mercredi avec une hausse de 0,34%.

i-GR/ANA-MPA

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