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Paul Delvaux : retour en Grèce

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Par iNFO-GRECE,

Pour les amateurs d'art moderne, l'île grecque d'Andros, dans les Cyclades, est devenue depuis quelques années un rendez vous estival incontournable, et pour cause, l'île accueille l'excellent musée d'art moderne de la Fondation Vassilis & Elisa Goulandris, qui présente cet été une exposition originale du peintre belge Paul Delvaux.

« Delvaux et le Monde antique », est le titre de l'exposition. Aussi bizarre que cela puisse paraître le rapport de Delvaux à l'antiquité n'a jamais été le sujet d'une exposition. Là c'est chose faite et avec quel brio ! Si les fans de Paul Delvaux redécouvrent un peintre catalogué pour beaucoup comme « le peintre des gares», les Grecs découvrent eux, une antiquité qu'ils ignoraient.

« Paul Delvaux a imaginé la Grèce avant de la découvrir », explique Michel Draguet, directeur général des musées royaux des Beaux Arts de Belgique, à l'origine de cette exposition avec Kyriakos Koutsomalis de la fondation Goulandris. « Et quant Delvaux est enfin venu en Grèce, il a plus souvent fait des croquis des temples qu'il visitait qu'il n'a fait de photos. Ces croquis sont une source inestimable d'informations pour les archéologues grecs qui les étudient ».

Situé au cœur de la vieille ville d'Andros, le musée est un passage obligé. Le jour de l'inauguration les trois étages du musée étaient pleins à craquer et Charles Van Deun, neveu de Paul Delvaux, ne pouvait cacher son émotion : « Pour lui être ici c'est comme être parmi les dieux. Il aimait tellement la Grèce ! S'il pouvait nous voir, ils nous dirait bravo ! », nous confie-t-il.

Un amour qui faute de savoir n'était pas réciproque de l'aveu même du ministre grec de la Culture Antonis Samaras, venu inaugurer l'exposition. Pour lui cette exposition répare cette injustice, « Delvaux et les Belges connaissent bien la Grèce, mais l'inverse n'était pas toujours vrai ; maintenant, c'est chose faite. »

Pourtant le pari n'était pas gagné d'avance car l'exposition n'a pas été facile à réaliser, explique Michel Draguet : « Paul Delvaux n'était pas un peintre qui se projetait dans l'avenir. Il ne se préoccupait pas de savoir comment tel ou tel tableau allait être conservé ou transporté, il créait, et peignait c'est tout. Il ne pensait pas au support de son oeuvre. Certaines de ses œuvres sont intransportables. Là, en faisant venir par exemple le Songe de Constantin peint sur un papier fragile, et qui n'est jamais sorti de la Fondation Paul Delvaux, ou la Sirène, peinte sur bois, on a réussi un exploit. »

Mais à voir Charles Van Deun, président par ailleurs de la Fondation Paul Delvaux, déambuler, un sourire aux lèvres et souvent les yeux embués, sur les trois étages du musée, l'exploit est ailleurs. Il est dans la réalisation même des cette exposition de par son thème et de par le lieu surtout, « c'est le retour du peintre dans son espace d'origine », souligne Pierre Vassen, ambassadeur belge à Athènes.

« Delvaux et l'antiquité » une exposition à ne pas manquer, et que l'on peut coupler de belles vacances à Andros, en Grèce jusqu'à la fin septembre et, ensuite, à Bruxelles jusqu'à la fin janvier.

i-GR/Angelique Kourounis

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