Aller au contenu principal

Caramanlis propose une commission d'enquête pour l'affaire Vatopediou

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

Le premier ministre, Costas Caramanlis, aura attendu près de deux mois après l'éclatement de l'affaire Vatopediou, un trafic de terres entre l'Etat et les monastère Vatopediou au Mont Athos, portant sur des milliers d'hectares autour du lac Vistonida, et la démission lundi des juges chargés de l'enquête, pour demander la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire, ce qu'il a fait hier en mandatant le président du Parlement, Dimitris Sioufas, d'organiser un débat afférent le 22 octobre.

Ainsi que le souligne la proposition de M. Caramanlis, soutenue par 80 députés de la ND, "des raisons de transparence et de complète application du principe de légalité imposent que le Parlement enquête sur l'ensemble de l'affaire depuis que celle-ci a commencé, c'est-à-dire depuis la publication des premiers actes administratifs sur lesquels a été basée la cession des biens du monastère".

M. Caramanlis propose ainsi la mise en place d'une commission d'enquête ayant pour objectif d'examiner l'ensemble de l'affaire du Monastère Vatopédiou "sans que l'enquête menée par la justice en soit pour autant troublée".

Il n'empêche que la veille les procureurs chargés de l'affaire, dans une lettre commune, ont présenté leur démission au premier procureur, Kyriakos Karoutsos, pour marquer leur désaccord quant au mode de poursuite de l'enquête, démissions qui ont ensuite été refusées par le ministre de la Justice, Sotiris Hatzigakis.

Le ministre de la Justice a déclaré que "l'objectif du gouvernement est clair depuis le début de cette affaire, la vérité et rien que la vérité" et ajouté que "le gouvernement a d'ailleurs prouvé qu'il est décidé à protéger l'intérêt public".

M. Karoutsos avait demandé à ces deux procureurs de poursuivre l'enquête, d'entendre d'autres témoins, de joindre au dossier toutes les transactions immobilières en cause et d'ordonner l'ouverture des comptes de tous les suspects, dont les employés de la Société foncière de l'Etat (KED) responsable de l'évaluation immobilière, or les magistrats en charge du dossier ont estimé qu'ils étaient incompétents pour continuer l'enquête étant donné que certains éléments relevaient du fonctionnement de secrétariats d'Etat, et qu'en l'espèce il s'agissait de saisir le Parlement à titre préjudiciel pour interprétation.

D'après le premier procureur d'appel, Kyriakos Karoutsos, l'instruction de l'affaire du monastère Vatopediou devrait être close d'ici un mois et un nouveau juge, Mme Spyropoulos, devrait prendre en charge le dossier des deux magistrats démissionnaires. La démission des deux juges deviendra définitive d'ici 30 jours si ces derniers ne l'ont pas retiré dans ce délai.

Le juge d'instruction convoquera notamment à titre de suspects les membres de la Société des Biens de l'Etat et ceux du Conseil juridique de l'Etat.

Le président du PASOK (socialiste, opposition), Georgios Papandreou a félicité les magistrats démissionnaires qui, a-t-il dit, "ont refusé l'intervention inconcevable des mandataires du gouvernement, pour couvrir leurs actes inqualifiables, obscurs et illégaux".

Par ailleurs, le PASOK, par la voix de son porte-parole, Georges Papaconstantinou, a demandé la mise en place, non d'une commission d'enquête, mais d'une commission préliminaire ad-hoc qui sera chargée d'enquêter sur les responsabilités pénales des cadres gouvernementaux dans l'affaire Vatopédiou. Cette demande du PASOK devrait être déposée mercredi dans la journée et M. Papaconstantinou a appelé le gouvernement à accepter cette proposition qui rend nulle et non avenue la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire.

Mardi, le KKE et le SYRIZA s'étaient prononcés en faveur de la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire. Le KKE, mercredi, a rappelé que le parti demande la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire "de sorte à dévoiler le pillage des biens publics et les transactions des gouvernements de la ND et du PASOK et, si des responsabilités pénales apparaissent, nous demanderons la mise en place de la commission ad-hoc prévue à cet effet".

M.Alavanos (Syriza) a exprimé mercredi les désaccords de son parti face à la position du PASOK de constitution d'une commission ad-hoc chargée de l'instruction préliminaires des éventuelles responsabilités pénales des ministres au motif que ''une telle démarche limiterait l'enquête sur le scandale au seul gouvernement de la ND''.

i-GR/ANA-MPA 

Soyez le premier à noter cet article