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La Grèce réaffirme son soutien à la marche européenne et atlantiste de la FYROM

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Par iNFO-GRECE,

Au lendemain de la bataille menée par la Grèce au sommet de l'OTAN à Bucarest sur la question de l'usurpation du nom de Macédoine par l'Ancienne république yougoslave qui s'est accaparée de l'appellation, le premier ministre Costas Caramanlis et le ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis ont insisté sur les dispositions amicales d'Athènes envers Skopje et leur soutien à la marche européenne et atlantiste du pays voisin.

Alors que, une semaine, jour pour jour, après, un débat, au niveau des chefs des partis politiques, se tiendra jeudi au Parlement, le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a adressé un message d'amitié et de coopération à la FYROM pour un avenir commun au sein de l'OTAN et de l'UE après le règlement de la question de l'appellation du pays, dans un discours prononcé samedi au congrès des Jeunesses des partis chrétiens-démocrates de l'UE organisé à Athènes par l'ONNED - l'organisation Jeunesse du parti gouvernemental - sur le thème de "la marche des Balkans vers l'Europe".

"Lorsque un règlement sera trouvé à la question du nom", a déclaré Mme Bakoyannis, "nous accueillerons avec grande satisfaction la FYROM en qualité d'allié et nous continuerons à soutenir chaleureusement ses efforts pour intégrer l'UE. C'est le message positif que je veux adresser depuis ce congrès à l'intention de nos voisins. C'est un message d'amitié et de coopération pour un avenir commun. Je reste optimiste que celui-ci sera entendu".

Mme Bakoyannis a également procédé à l'analyse des valeurs et principes qui ont poussé la Grèce à observer une attitude négative au Sommet de l'OTAN et à ne pas accepter qu'une invitation à l'adhésion soit adressée à la FYROM puisqu'aucun règlement accepté communément n'avait été trouvé sur l'appellation.

"Il s'agit d'une question d'importance internationale contemporaine. Une question qui influence la stabilité régionale et qui concerne la garantie -dans les faits- de relations de bon voisinage. Ce sont des éléments qui constituent la base indispensable pour la construction de relations alliées et de partenariat étroit. C'est la relation alliée qui a été adoptée par les membres de l'OTAN à Bucarest", a-t-elle encore précisé tout en ajoutant que "cette évolution ne vient en aucune façon affaiblir la volonté du gouvernement grec de poursuivre intensivement les concertations (sous l'égide de l'ONU)".

Commentant le thème du congrès des jeunesses des partis chrétien-démocrates de l'UE "La marche des Balkans vers l'Europe", Mme Bakoyannis a observé que "l'avenir dont nous rêvons et que notre politique vise à garantir est que dans quelques années, la région mouvementée des Balkans devienne une région européenne stable et à croissance rapide".

Elle a encore relevé que "l'ensemble de la région des Balkans a déjà beaucoup avancé sur la voie de la stabilité et du développement et les exemples sont nombreux à ce sujet. Il suffit de regarder celui de la Slovénie qui a actuellement la responsabilité de la présidence tournante de l'UE et qui y a adhéré en 2004. La Croatie progresse elle aussi de façon stable sur la voie de l'Europe alors qu'hier à Bucarest nous l'avons accueillie au sein de la famille euro-atlantique en l'invitant à adhérer à l'OTAN ainsi qu'il en a été -pour le plus grand plaisir de la Grèce- pour l'Albanie".

Enfin, Mme Bakoyannis a évoqué le choix stratégique de la Grèce qui consiste au soutien concret de l'orientation européenne et euro-atlantique de tous les pays de la région.

Caramanlis: La Grèce n'acceptera pas l'adhésion de la FYROM à l'OTAN sans le règlement préalable de l'appellation

"La Grèce n'approuvera pas l'adhésion de Skopje à l'OTAN tant que restera en suspens le problème de l'appellation de la FYROM", a réaffirmé le premier ministre, Costas Caramanlis, dans une conférence de presse donnée vendredi à l'issue des travaux du Sommet de l'OTAN à Bucarest, soulignant que la "Grèce vise une appellation claire, composée, qui sera utilisée pour tous les usages".

M. Caramanlis a nié l'existence d'un climat tendu dans les relations entre la Grèce et les Etats-Unis, soulignant que la Grèce est prête à participer à un nouveau tour de concertations sous l'égide de l'ONU pour rechercher une solution acceptée en commun sur l'appellation de la FYROM.

M. Caramanlis a par ailleurs tranché qu'il n'y a pas "de problème d'instabilité dans la région à cause du veto de la Grèce à l'OTAN", précisant que "selon lui, les conditions seront très rapidement mûres pour la reprise des concertations et la recherche d'une solution mutuellement acceptée", pour expliciter ensuite que la Grèce n'a aucune intention de rivalité envers Skopje. "Nous voulons les aider dans leur orientation euro-atlantique. Toutefois, il faut d'abord régler la question du nom et, dans le cadre des concertations, nous avons franchi la moitié du chemin et il reste à présent à la FYROM à franchir les pas qui lui reviennent", a-t-il dit.

Evoquant l'Albanie, la Croatie et la FYROM, M. Caramanlis a souligné que "nous sommes heureux de pouvoir adresser une invitation pour des concertations d'adhésion aux deux premiers pays qui ont réalisé de grands efforts. Nous avons investi dans leur orientation euro-atlantique pour le développement et la stabilité dans la région. Malheureusement, la même situation n'est pas valable pour la FYROM, car nous ne sommes pas en mesure de donner notre consentement tant qu'existe le problème de l'appellation". A ce sujet, il a rappelé que "la FYROM ne remplit pas les critères de bon voisinage qui sont également des conditions inhérentes à l'OTAN. La Charte statutaire de l'OTAN prévoit que les nouveaux pays doivent, avant d'intégrer l'OTAN, avoir réglé les problèmes territoriaux ou leurs différends à caractère irrédentiste avec d'autres pays membres".

Invité à préciser quelle sera l'attitude de la Grèce lorsque sera posée la question de l'ouverture des concertations d'adhésion de la FYROM à l'UE en septembre et s'il est possible de trouver d'ici là une solution commune, M. Caramanlis a estimé qu'"il y a assez de temps pour trouver une solution. En ce qui concerne les concertations d'adhésion, la position de la Grèce était et reste constante".

Selon le premier ministre, la Grèce n'est pas isolée, car elle a bénéficié du soutien de nombreux pays, la compréhension des positions de la Grèce s'étant généralisée au cours du Sommet de l'OTAN.

La Grèce a défendu ses intérêts à Bucarest, selon Papandreou

Le président du PASOK, Georges Papandréou, a commenté vendredi le "veto" grec à l'invitation à l'adhésion de la FYROM à l'OTAN, relevant que la Grèce a su éviter "un développement négatif pour ses intérêts nationaux", alors que "obligée de se défendre, elle l'a fait" et le PASOK "comme toujours a fait son devoir comme l'a fait le gouvernement à Bucarest".

Se félicitant de la position prise par son parti pour "faire entendre partout la voix de la Grèce jusqu'au tout dernier moment" avec pour résultat de créer "un front national puissant", le chef du principal parti de l'opposition a pourtant estimé encore que l'objectif de la Grèce au Sommet de l'OTAN n'était pas le veto, mais était et reste un règlement de la question du nom de la FYROM, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la stabilité dans les Balkans.

"Les concertations, toujours sous l'égide de l'ONU, doivent se poursuivre", a insisté M. Papandréou, "avec sérieux, efficacité, responsabilité", le PASOK continuant pour sa part à prendre des initiatives sur tous les plans, et à adresser un message à la FYROM que la Grèce "souhaite s'entendre (avec Skopje) et être le moteur l'aidant à entrer dans l'UE et l'OTAN, comme elle l'a fait pour d'autres Etats balkaniques".

Le département d'Etat américain commente la décision de l'OTAN au sujet de la FYROM

Le porte-parole adjoint du département américain, Tom Casey, invité à commenter la décision de l'OTAN de ne pas adresser une invitation à la FYROM en raison de l'absence de règlement de la question de l'appellation du pays, a renvoyé la presse aux déclarations faites à ce sujet par le secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice.

Mme Rice - prenant soin à utiliser le nom constitutionel "Macédoine" à la place du nom international de "FYROM" - a exprimé les regrets du gouvernement américain quant au fait qu'il n'a pas été possible d'inviter maintenant la "Macédoine" à adhérer à l'OTAN tout en soulignant que tous les alliés de l'OTAN sont convenus -ainsi qu'il ressort du communiqué commun- que la "Macédoine" remplit toutes les conditions posées par le programme d'action pour l'adhésion, toutefois en raison de objections d'un pays allié sur l'appellation de la FYROM cette invitation n'a pu lui être adressée.

Elle a également exprimé l'espoir que "la Grèce et la Macédoine progresseront rapidement dans le cadre de ce qui leur a été demandé par le passé et aboutiront à un règlement juste et accepté mutuellement sur la question du nom ce qui leur permettra (à tous deux) d'aller de l'avant et à la Macédoine d'accomplir ses ambitions au sujet de l'OTAN".

i-GR/ANA-MPA

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