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Bakoyannis samedi en Turquie. La Turquie reporte son exercice militaire. Papandreou propose d’étendre les eaux territoriales grecques

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Par iNFO-GRECE,

Le premier ministre, Costas Caramanlis, a reçu mardi le ministre de la Défense, Evanghelos Meimarakis, et celui des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, afin de préparer la visite de cette dernière à Istanbul samedi 10 juin, pendant laquelle elle rencontrera son homologue turc, Abdullah Gül, en marge d'un congrès journalistique grecoturc.


Ce n’est pas une visite officielle, mais intervenant 2 semaines après le dernier incident entre deux avions militaires des deux pays qui a coûté la vie au pilote grec, à Athènes comme à Ankara, on y attache une importance particulière.

Les trois interlocuteurs se sont félicités qu'Ankara ait décidé de reporter d'une semaine ses exercices militaires aéronavales en mer Egée prévus pour le 10-16 juin, et Mme Bakoyannis a déclaré percevoir cette décision comme un « message positif ».

M. Meimarakis, qui devait partir dans l'après-midi pour assister au Conseil des ministres de l'OTAN, a abondé dans ce sens, en déclarant qu'il s'agit d'un acte « allant dans la bonne direction. »

Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a confirmé quant à lui le report de l'exercice militaire grec et souligné, à propos de la teneur des entretiens Bakoyannis-Gül, que « les contacts politiques entre représentants nationaux sont quelque chose d'habituel et ne produisent pas toujours les résultats impressionnants qu'attendent habituellement les journalistes. »

M. Antonaros a souligné d'ailleurs que de nombreux thèmes - touristiques, économiques et commerciaux - seront abordés sur le plan bilatéral et rappelé que « nous souhaitons une complète normalisation de nos relations avec le pays voisin et c'est pour cette raison que les représentants politiques de notre pays rencontrent leurs homologues. »

Cela dit, les intentions des militaires turcs restent incontrôlables et il est fort à douter qu’ils sortent gagnants sur les deux fronts : une preuve de bonne volonté pour accueillir le ministre grec, des mains libres pour reprendre leurs agressions après son départ.

Entre temps, l’ancien premier ministre, président honoraire de Nea Dimokratia et père de Mme BakoyannisConstantinos Mitsotakis, après une visite mercredi matin au Président de la République, M. Papoulias, a déclaré qu’il n’y a pas éventualité de changement de politique dans les relations grecques, soulignant que la ligne actuelle est celle convenue au niveau du conseil des leaders politiques en 1992 basée sur le dialogue et sur le respect de l’intégrité territoriale, le respect du droit et des traités internationaux.

Précisant d’autre part que le seul recours à la Cour internationale de la Haye, lequel est l’aboutissement d’un processus et non pas le début, concerne la délimitation du plateau continental, M. Mitsotakis s’est dit opposé à la proposition de démilitarisation des îles de l’Egée qui apparaissait en filigrane à une récente interview de l’ex-président de la République, M. Stephanopoulos.

Ce même matin, le Premier ministre Costas Caramanlis, recevait le chef de l’opposition et président du PASOK (parti socialiste), Yorgos Papandreou, toujours au sujet des relations grecoturques. M. Papandreou a proposé au Premier ministre que la Grèce, avant tout recours à la Haye, étende ses eaux territoriales selon ce que le droit international lui permet. M. Papandreou avait demandé de rencontrer M. Caramanlis afin de lui soumettre une nouvelle approche « intégrale » des relations grecoturques.

Selon M. Papandreou, l’étendue du plateau continental est définit par le périmètre des eaux nationales, c’est pourquoi la Grèce devrait au préalable exercer son droit d’étendre ses eaux territoriales. Ce n’est pas une nouveauté, et la Turquie a compris cela depuis longtemps en déclarant de « casus belli », raison de guerre, le cas où la Grèce exerçait ce droit. M. Papandreou n’a pas précisé comment il se prendrait pour convaincre les Turcs de lever leur « casus belli ».

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