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Tollé de réactions en Grèce et en Europe contre la décision américaine de reconnaître le FYROM

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Par iNFO-GRECE,

Tollé de réactions en Grèce et à l'étranger après la reconnaissance unilatérale du nom constitutionnel de "Macédoine" concernant l'ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM/FYROM). Dans son message de félicitations à son homologue américain pour sa réelection, le Président de la République Hellénique n'a pas manqué de rappeler que "ce pays [FYROM] présente des visées irrédentistes envers la Grèce". Au niveau du Parlement Européen on n'apprécie guerre cette nouvelle épreuve de force de l'Amérique, tandis que les partis politiques de l'opposition en Grèce pointent tous les dangers pour la stabilité et la paix dans la région.

"La reconnaissance de la FYROM sous le nom de "Macédoine" a provoqué des sentiments de profonde déception chez le peuple grec", a souligné le président de la République, Costis Stephanopoulos, dans son télégramme de félicitations adressé à son homologue américain à l'occasion de sa réélection à la présidence des Etats Unis, ajoutant encore que "ce pays [la FYROM] présente des visées irrédentistes et des affirmations non valables historiquement".

M. Stephanopoulos observe encore que "la Grèce n'oublie pas l'amitié traditionnelle et la coopération avec les Etats Unis, ni le soutien qu'elle a reçu par le passé afin de soutenir notre régime démocratique ; malheureusement certains faits comme la reconnaissance de la FYROM sous le nom de "Macédoine" dans le cadre duquel ce pays présente des visées irrédentistes et des affirmations non historiques à l'encontre de la Grèce ont provoqué des sentiments de profonde déception au sein du peuple grec".

 

Le président du Parlement Européen exprime ses regrets a propos de la décision de Washington

Le président du Parlement européen, Josep Borrell Fontelles, commentant la décision prise unilatéralement par l'administration américaine sur le nom de la FYROM, a exprimé ses regrets, soulignant également le fait que cette décision n'a pas été précédée d'une consultation avec l'UE.

M. Borrell a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse jeudi en marge du Sommet, répondant à une question d'un journaliste de la télévision bulgare.

A Bruxelles, les eurodéputés grecs critiquent vivement la décision des Etats-Unis

L'eurodéputé de Nea Dimokratia et vice-président du Parlement Européen, Antonis Trakatellis, a demandé par lettre au président du PE, Josep Borrell, de veiller strictement à respecter ce qui est en vigueur pour l'appellation de la FYROM, recommandant par ailleurs une mobilisation de la communauté grecque aux Etats-Unis a propos de la reconnaissance de la FYROM sous le nom de "République de Macédoine".

M. Trakatellis a rappelé que l'appellation officielle à l'ONU du gouvernement à Skopje est ex-République yougoslave de Macédoine et que cette question fait l'objet de concertations bilatérales à New York. Par ailleurs, M. Trakatellis s'est dit être entré en contact avec l'archevêque d'Amerique Mgr Dimitrios pour que la diaspora fasse en sorte que le président Bush n'accepte pas cette proposition du département d'Etat sur la reconnaissance du nom de la FYROM.

Le président de la représentation interparlementaire de l'UE pour la FYROM, l'eurodéputé M. Papastamcos, a fait la déclaration suivante. "La reconnaissance unilatérale des Etats-Unis du nom constitutionnel de la FYROM, cour-circuitant l'ONU, constitue un fait négatif. La désignation officielle pour l'UE demeure la 'FYROM'. L'espace naturel de dialogue et la recherche de règlements est l'ONU. De toute façon, tant au plan des règlements constitutionnels qu'au plan de la politique institutionnelle proclamée, l'action de l'Union Européenne est toujours compatible avec les principes et valeurs des Nations unies et ses résolutions".

Pour sa part, l'eurodéputé du PASOK, membre de la commission interparlementaire pour la FYROM, Mary Matsouka, a critiqué cette action unilatérale des Etats-Unis comme "une position de provocation et démonstration de force qui ne peuvent pas ne pas être condamnables. De telles actions non seulement ne contribuent pas au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région, mais aussi nous font nous interroger sur les fronts qu'ont l'intention d'ouvrir les Etats-Unis après l'Irak". Il est temps, a-t-elle ajouté, que la Politique commune des affaires étrangères et de la défense de l'UE se matérialise afin que les Européens puissent régler sans tarder et globalement des comportements et pratiques, telles que celles du président américain.

Papandreou rejette les responsabilités de la nouvelle appellation de la FYROM sur le gouvernement

Le président du PASOK, Georges Papandreou, a déclaré que le gouvernement portait de lourdes responsabilités dans l'affaire du nom de la FYROM, prenant la parole jeudi lors d'une réunion extraordinaire des coordinateurs du parti, lançant en particulier que "nous recevons des gifles de l'étranger devenant des figurants après avoir été acteurs".

Le chef du principal parti de l'opposition a par ailleurs critiqué les Etats-Unis expliquant que cette décision est inadmissible et passible d'entraîner des effets très négatifs dans les Balkans, mais sa critique du gouvernement lui a atiiré une réponse du porte-parole du gouvernement grec, Theodoros Roussopoulos, qui accompagne le Premier ministre, Costas Caramanlis, à Bruxelles pour le Sommet européen : "M. Papandreou", a-t-il déclaré, "vitupère contre le gouvernement grec pour le fait que les Etats-Unis reconnaissent la FYROM sous leur nom constitutionnel, oubliant que sous les gouvernements du PASOK non pas un pays, ni deux, mais bien 130 ont reconnu la FYROM sous son nom constitutionnel."

 

Le président de Synaspismos juge négative et inquiétante la décision de Washington pour la FYROM

De Sofia où il effectue une visite de deux jours depuis jeudi, le président de Synaspismos (coalition de la gauche radicale), Nicos Constantopoulos, a jugé "clairement négatif et inquiétant" le fait que les Etats-Unis ont pris la décision de reconnaître la FYROM sous son nom constitutionnel.

"Cette décision, a-t-il estimé, montre que l'administration américaine continue à sous-estimer et a minimiser les procédures collectives internationales et l'ONU, et que la politique des Etats-Unis insiste toujours pour intervenir de manière antagoniste contre l'UE dans les Balkans revendiquant la plus forte influence possible pour jouer un rôle déterminant dans les événements".

L'église orthodoxe refuse toute appelation incluant le mot "Macédoine"

L'archevêque d'Athènes et primat de Grece, Mgr Christodoulos, à l'annonce de la nouvelle, a immédiatement interrompu la réunion du Saint Synode et a communiqué avec M. Molyviatis pour lui exprimer ses inquiétudes demandant en outre d'être informe en permanence.

Le porte-parole de l'Eglise de Grèce a également rappelé la position de l'Eglise selon laquelle le nom officiel de la FYROM ne doit pas inclure le nom de "Macédoine", car le mot "Macédoine" appartient à la Grèce.

i-GR/ANA

Notes complémentaires

Sites greco-américains sur la Macédoine :

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