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Malgré l'agacement grandissant du gouvernement grec, la Turquie maintient ses provocations en Egée

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Par iNFO-GRECE,

La Grèce est un des partisans les plus fervents de la candidature de la Turquie à l'Union Européenne, cela n'empêche pas l'incorrigible voisin de continuer -et d'intensifier- ses violations des règles de circulation aérienne en Egée et ses provocations maritimes dans les eaux territoriales grecques, se livrant à des jeux dangereux en plein exercice militaire de l'armée grecque. Une attitude qui pourrait lui coûter des soutiens précieux dans sa marche européenne.


Selon des sources journalistiques vendredi, un navire des gardes-turcs a violé pour la 3e fois consécutive les eaux territoriales grecques, en se rapprochant à nouveau, comme ce fut le cas mercredi dernier, des îlots Imia, à l'Est de l'Egée, continuant de naviguer dans cette région jusqu'a 13h45, avant de quitter la zone. Ses mouvements étaient suivis à distance par un navire du corps de la capitainerie grecque, et discrètement à plus grande distance par une canonnière de la Marine nationale.

Selon ces mêmes sources, 3 formations de F-16 turcs ont pénétré à 11h20 en Egée, sans déposer de plans de vols (infraction des règles de navigation aérienne) et ont violé à 7 reprises l'espace aérien national. Les appareils turcs ont été reconnus et interceptés par la chasse grecque stationnée à Agchialos.

Notons cependant que dans le cadre d'une interception, une des formations turques a volé au-dessus du champ de tir d'Andros (au-dessus des eaux internationales, au nord-est de l'île) ou avaient lieu au même moment des exercices de tir à partir du navire de transport de chars "Rhodos" et du navire de soutien général "Prométhée". Les F-16 turcs ont volé à une altitude de tout juste 200 pieds (61 m) et à une distance de seulement 200 m derrière les bâtiments de la Flotte grecque. Des sources compétentes ont souligné à ce titre le danger gravissime d'accident qui aurait pu être provoqué par les appareils turcs.

Au total, 6 formations de F-16 turcs ont procédé pour la seule journée de vendredi à 7 infractions des règles de la navigation aérienne du FIR d'Athènes, lesquelles se sont développes en violation de l'espace aérien grec dans les régions du Nord et du Centre de l'Egée. Dans tous les cas, les avions turcs ont été reconnus et interceptes par la chasse grecque, conduisant dans trois cas à des engagements. Les avions des trois formations turques étaient armés.

Athènes suit de très près des violations turques en Egée

Commentant les événements hier depuis Kastoria à l'issue de la réunion tripartite annuelle des ministres de la Défense de Grèce, d'Albanie et de FYROM, le ministre grec, Spilios Spiliotopoulos, a dit que "dans un environnement de coopération, de promotion du bon voisinage et de l'effort pour assurer le plus que nous pouvons la stabilité dans la région, des tels comportements ne contribuent pas dans la bonne direction. La Grèce rejette ces comportements, notamment en vue de l'effort qui est fait pour l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne."

Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, avait déjà rapellé, vendredi en matinée, ses propos du mercredi concernant les violations turques de l'espace aérien en mer Egée, selon lesquelles ces violations ne sont pas compatibles avec la marche européenne de la Turquie et des relations bilatérales harmonieuses pour compléter en répondant cette fois aux dernières déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui affirmait "qu'en aucun cas, l'armée turque ne se retirera de Chypre" et que "son maintien est légitimé par le plan Annan qui a été accepté par les Turco-chypriotes".

Interrogé si ces dernières actions de la Turquie allaient remettre en cause le soutien de la Grèce à la marche européenne de la Turquie, M. Antonaros s'est contenté de dire que "la position de la Turquie sera évaluée définitivement le 17 décembre par le Sommet européen" et d'ajouter que "le gouvernement grec suit de très près les événements".

Invité par ailleurs à préciser si le gouvernement compte procéder à de nouvelles démarches de protestation auprès d'Ankara, le porte-parole a rappelé que "des protestations ont lieu lorsque cela est utile". D'autre part, M. Antonaros a expliqué que l'éventualité de la convocation du Conseil des chefs de partis avant le Sommet européen n'était pas à l'ordre du jour.

De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangers, Georges Koumoutsakos, a confirmé que les représentants permanents de la Grèce à l'OTAN et l'Union Européenne ont informé respectivement le Secrétaire Général de l'Alliance atlantique et la présidence européenne de la série de provocations turques en Egée.

Pour sa part, on apprenait ce matin que la Turquie a rejeté les protestations grecques qualifiant les incursions dans l'espace et les eaux grecques de "missions ordinaires d'entraînement" et rappelant en même temps son... "attachement aux bonnes relations avec la Grèce [...] et à la construction d'un climat de confiance en Egée." Des sources informées n'excluent pas une rencontre entre le Premier minsitre grec, Costas Karamanlis, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en vue du sommet de Bruxelles en décembre, devant évaluer la candidature turque à l'Union européenne, mais aussi en vue du voyage du Premier ministre grec à Chypre à la mi-novembre.

Le gouvernement grec augmente les dépenses de fonctionnement de l'armée de l'air

Le gouvernement a décidé de procéder à l'augmentation de l'ordre de 175 millions d'euros des dépenses de fonctionnement de l'armée de l'air. C'est ce qu'il a affirmé le secrétaire d'Etat à la Défense, Ioannis Lambropoulos, répondant à une question d'actualité du député du KKE (parti communiste), Antonis Skyllakos, concernant le récent accident de deux F-16 de l'armée de l'air.

Le ministre de la Défense a souligné que le gouvernement va investir dans les ressources humaines et qu'il a décidé d'augmenter de 175 millions d'euros le budget des dépenses de fonctionnement de l'armée de l'air, lesquelles étaient en baisse de 3,5% au cours des deux dernières années.

"Notre but est d'avoir une meilleure formation, une meilleure maintenance, une plus grande disponibilité d'avions, ainsi qu'une meilleure maintenance des systèmes d'armement", a dit le ministre.

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