C’est dans un climat dominé par la famine et le chômage qui frappent la Grèce dans le sillage de la Grande Dépression de 1929 que le rebetis Roukounas écrit la chanson Η κρίσις/La crise.
Η Κρίσις
Οι φόροι και τα κόματα φέραν αυτή την κρίση
που κάνανε τον άνθρωπο να μη μπορεί να ζήσει.
Κι όλο τη φτώχια πολεμά για να την αδικήσει
να βγάλει το ψωμάκι του το σπίτι του να ζήσει.
Αλλά κι αυτό αδύνατο για να το κονομήσει
και κάθε μέρα βλασφημά την έρημη την κρίση.
Όλος ο κόσμος τα 'χασε κι όλοι παραμιλούνε
και κάθε μέρα βλασφημούν την κρίση που περνούνε.
Ρουκούνας: Άντε να ζήσεις φτώχια και να πεθάνεις παλιο-κρίση.
Ανταπάντηση: Γειά σου Ογδοντάκη μου παιδί μου, γειά σου.
La crise
Les impôts et les partis ont amené cette crise
qui ont réduit l’homme dans l’impossibilité de vivre.
Et contre la pauvreté il fait la guerre pour la conjurer
pour gagner son pain et faire vivre sa maison.
Mais même ça, impossible à économiser
et chaque jour il jure la putain de crise.
Tout le monde a perdu sa tête, et tous délirent
et chaque jour ils jurent la crise qu’ils subissent.
Roukounas : vive la pauvreté et crève pauvre-crise
Réplique : salut mon fils Ogdontaki, salut.
En 1929, avec une économie essentiellement agricole et sans beaucoup d’exportations, la Grèce se croit à l’abri des conséquences du krach dans lequel sombra la Bourse de New York du 24 au 29 octobre de cette année. Le gouvernement d’Eleftherios Venizelos néglige la dépendance du pays à l’endettement et ne voit rien de ce qui va être la Grande Dépression mondiale. Effectivement, l’onde de choc n’atteindra la Grèce que fin 1931. Le 21 septembre 1931 la banque de Grèce abandonne l’arrimage de la monnaie nationale - la drachme - à la livre sterling au profit du dollar américain et suspend la conversion de la drachme en or perdant dans l’opération plusieurs millions de dollars et provoquant une importante fuite des capitaux. Le 1er mai 1932 le gouvernement dans l’impossibilité de payer les intérêts de sa dette déclare la Grèce en cessation de paiements. C’est la 4e faillite depuis la fondation de l’Etat moderne après celles de 1827, de 1843 et de 1893. C’est dans ce climat dominé par la famine, le chômage, la compression des salaires et une inflation galopante que le rebetis Roukounas écrit la chanson Η κρίσις/La crise.
I krisis - Kostas Roukounas
