C'est le genre de mariage de raison, noué au gré des nuits bruxelloises, qu'affectionnent les diplomates européens. Pourtant, François Hollande et Alexis Tsipras, qui doivent se rencontrer à Athènes vendredi 23 octobre, auront mis près de deux ans à se trouver. A priori, tout opposait le premier ministre grec, fringant leader de la gauche radicale européenne, et le chef de l'Etat français, défenseur obstiné d'une social-démocratie à tendance pragmatique - d'aucun diront libérale.
Le premier contact, au printemps 2012, est clairement un rendez-vous manqué. Alexis Tsipras vient de surgir sur la scène européenne à la tête de l'ovni Syriza, après que son parti a failli remporter les législatives. Il intrigue autant qu'il inquiète. A l'époque ses contacts en France s'appellent Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, les deux têtes chercheuses du Front de gauche. De passage à Paris, il sollicite aussi un entretien avec François Hollande et des responsables du PS. Fin de non-recevoir. Les socialistes français ne veulent alors traiter qu'avec leurs homologues grecs du Pasok, et inversement. « C'était un manque de compréhension de la révolution entamée sur le champ politique...