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Feu vert au Programme de stabilité de la Grèce. Etroite surveillance de la Commission européenne pour son application

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By iNFO-GRECE,

L'Union européenne devrait donner son aval, aujourd'hui, au plan d'austérité de la Grèce, comme l'a laissé entendre, mardi soir, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, après les nouvelles mesures destinées à réduire le déficit public, annoncées mardi 2 février par le premier ministre Georges Papandréou à l'issue des entretiens avec les chefs des partis politiques au Palais Maximou.

M. Barroso, s'est dit convaincu que la Grèce parviendra à corriger son déficit budgétaire dans le délai imparti, soulignant en outre, dans un communiqué rendu public mardi soir à la Grèce, que l'exécutif de l'UE proposera le lendemain au Conseil Ecofin de l'UE l'approbation du Programme de stabilité de la Grèce.

Plus précisément, M. Barroso informe que la Commisison estime que la correction du déficit qu'ambitionne de réaliser la Grèce jusqu'en 2012, avec un effort suffisant en avant en 2010, constitue un plan ambitieux mais réalisable, alors qu'il salue l'engagement de la Grèce de prendre à temps des mesures de correction si les risques qui existent dans la mise en oeuvre du Programme se vérifient.

Selon M. Barroso, le succès de la correction du déficit budgétaire élevé n'est pas seulement important pour la Grèce, mais pour la zone euro et l'UE dans son ensemble.

Papandréou : nous devons agir immédiatement

Le premier ministre, Georges Papandréou, s'est adressé mardi soir à la nation grecque, à l'issue de ses entretiens avec les chefs des partis politiques au Palais Maximou, pour annoncer de nouvelles mesures destinées à faire face à la crise économique.

M. Papandréou a souligné que le pays se trouve au centre de jeux de spéculation qui ont pour objectif final l'euro et l'utilisation de la Grèce en tant que maillon faible, ajoutant qu'il est du devoir national d'annuler toutes ces tentatives à travers lesquelles le pays est conduit à l'abîme. Affirmant que le gouvernement est décidé à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter cette évolution, M. Papandréou a affirmé "nous devons agir immédiatement et avec décision", tout en indiquant par ailleurs que demain la Commission européenne jugera positivement le programme de stabilité du pays, un programme qui "mettra de l'ordre dans l'économie".

Parmi les mesures annoncées, M. Papandréou a fait état de l'augmentation de la taxe sur les bénéfices distribués qui ne sont pas réinvestis, l'imposition des dividendes de la même façon que sont taxés les revenus et l'augmentation de l'imposition des sociétés off shore.

Il a également souligné qu'il sera nécessaire d'augmenter les recettes de l'Etat en 2010 annonçant qu'une des mesures qui apportera rapidement des résultats est l'augmentation de la taxe sur les carburants.

M. Papandréou a par ailleurs annoncé la présentation au Parlement de la politique des revenus, le règlement des questions afférentes aux salaires élevés dans l'administration publique.

Parallèlement, il a mis en exergue la nécessité de faire face à la compétitivité perdue du pays et appelé le patronnat et les travailleurs à contribuer dans cette direction.

S'agissant du système de sécurité sociale, M. Papandréou a affirmé que celui-ci sera juste et fait état de décisions qui ont été appliquées dans d'autres pays européens et concernent entre autres la hausse de l'âge de départ à la retraite, soulignant que "le gouvernement a pleinement conscience de la difficulté de la situation ainsi que des difficultés affrontées par la famille grecque. C'est pourquoi nous agirons avec le sentiment que les mesures peuvent être douloureuses mais l'effort du gouvernement vise à arrêter la marche du pays vers l'abîme".

Il a promis que lui-même et le gouvernement mettront tout en oeuvre pour soutenir les couches les plus faibles, la famille grecque moyenne et la nouvelle génération, ajoutant qu'il n'existe aucune marge pour des grèves, arrêts de travail et blocus du réseau routier "car nous devons lutter tous ensemble".

Enfin, il a insisté sur le fait que les plus forts doivent apporter une importante contribution et les plus faibles doivent être plus protégés, ajoutant "le gouvernement est ici pour garantir tout cela" et exprimant sa conviction que le pays atteindra ses objectifs.

La Fédération des syndicats des fonctionnaires (ADEDY) a d'ores et déjà annoncé une grève pour le 10 février.

Samaras : Des mesures sérieuses doivent être mises en application immédiatement

Le président de la ND (centre-droite, opposition), Antonis Samaras, a averti que "les mesures sérieuses doivent être prises maintenant, doivent être mises en application sur-le-champ sans tergiversations ni dissension intragouvernementale", dans des déclarations qui ont suivi son entrevue avec le premier ministre, Georges Papandréou, sur l'économie, assurant une nouvelle fois que la ND soutiendra tout ce qui est nécessaire.

"Nous disons oui à des mesures qui limitent les gaspillages publics, l'évasion fiscale et l'évitement des cotisations sociales, mais nous disons non à des mesures comme l'augmentation des taxes sur les carburants ou l'augmentation de la TVA qui mettra à genou les faibles, comme nous disons non aussi à des mesures qui accentuent la fuite de capitaux à l'étranger", a poursuivi M. Samaras, rappelant que la ND a proposé un dosage précis de mesures dont a besoin l'économie.

"Il faut des bouffées de développement, sans quoi la récession deviendra encore plus profonde", a-t-il averti, "nous offrons un soutien décisif à tout ce qui est bénéfique pour le pays, mais que le gouvernement sache que notre soutien n'est pas un chèque en blanc".

A ce point, M. Samaras a accusé le PASOK de n'avoir pas réagi rapidement après les élections, déplorant qu'avec "des atermoiements, des retards dramatiques et un double langage à l'intérieur (du pays) on ne peut faire face à une telle crise".

Le président du LAOS appelle à un consensus des partis sur les réformes économiques

La conjoncture économique actuelle exige du consensus et du sérieux de la part de tous les partis politiques, les problèmes étant nombreux et accumulés, a déclaré le président du LAOS (droite traditionaliste), Georges Karadzaferis, à l'issue de son entretien de 45 minutes mardi avec le premier ministre, Georges Papandréou.

Selon M. Karadzaferis, il faut être réaliste et non pas agir selon des opportunités partisanes pour retrouver l'optimisme, les intérêts de partis ne pouvant régler les problèmes, soulignant estimer que M. Papandréou a un plan et qu'il faut l'écouter (ce plan) avec sérieux et non avec antipathie, pour trancher enfin que le premier ministre ne doit pas être traité comme un ennemi potentiel mais un vecteur pour le règlement des problèmes.

"Dans cette phase, nous ne devons pas encourager des extrémismes, certains excès d'ailleurs de la part de groupes sociaux peuvent nuire encore plus que n'ont nui certains hommes politiques", a ajouté M. Karadzaferis, dans une claire allusion aux mobilisations agricoles en particulier.

Le KKE refuse à soutenir les mesures anti-populaires

"Nous ne sommes pas disposés à donner notre consentement et à soutenir les mesures anti-populaires contre les travailleurs, contre l'agriculture, au nom de la crise et pour servir les intérêts et profits du capital et, par conséquent, de la spéculation", a affirmé la SG du KKE, Aleka Papariga, à l'issue de son entretien mardi avec le premier ministre, Georges Papandréou, sur l'économie.

Selon Mme Papariga, "toutes les pressions visent à faire passer les mesures anti-populaires, mais le pire c'est la tentative de transformer le peuple en un peuple vaincu, déçu et appeuré, qui accepte sans broncher toutes les mesures qui arrivent".

Gauche radicale : La politique gouvernementale ne peut rallier que la droite

Le président du groupe parlementaire du SYRIZA, Alexis Tsipras, a affirmé mardi à l'issue de sa rencontre avec le premier ministre, Georges Papandréou, que la politique gouvernementale peut recevoir uniquement l'assentiment de la droite, comme les partis de la ND et du LAOS.

Selon M. Tsipras, "les rencontres avec les chefs des partis politiques auraient un sens si elles avaient lieu avant le dépôt du Programme de stabilité", ajoutant encore que le gouvernement qui procède à présent à ces rencontres dramatise la situation après avoir décidé de la politique à suivre.

i-GR/ANA-MPA

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