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Skopje saisit la Commission espérant faire reconnaître un problème de minorité macédonienne en… Macédoine !

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By iNFO-GRECE,

Une semaine après sa lettre au premier ministre grec dans laquelle il évoqait le problème de la minorité macédonienne en Macédoine grecque (sic !), et à peine reçue la réponse de celui-ci, le premier ministre de l'ancienne république de Macédoine (reconnue comme Etat indépendant sous l'acronyme anglais FYROM par la communauté internationale) a poursuivi la surenchère en écrivant vendredi dernier au président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso.

Le porte-parole de la Commission européenne a confirmé mardi à Bruxelles que le président José Manuel Barroso a reçu vendredi la lettre que lui a adressé le premier ministre de la FYROM, Nikola Gruevski, mais qu'en raison du week-end prolongé (fête nationale de Belgique) celle-ci n'a pu être étudiée par les services compétents communautaires. Ces services jugeront si les questions évoquées dans cette lettre relèvent de la compétence de la Commission européenne.

Invité à préciser quand devrait réagir la Commission européenne, le porte-parole a déclaré que la Commission ne "réagit jamais à chaud" et "lorsque le moment sera venu, elle l'annoncera".

Des cercles généralement bien informés laissent entendre que la réponse de l'exécutif européen se limitera à rappeler à M. Gruevski le soutien de l'Union européenne aux discussions en cours sous les auspices des Nations Unies pour la recherche d'une appellation internationale définitive de la FYROM qui soit acceptable des deux parties.

La tension entre les deux pays était à son comble le week-end dernier à l'occasion de la fête du saint patron de la commune frontalière (côté grec) de Meliti à laquelle participent traditionnellement des nombreux visiteurs orthodoxes venus de l'autre côté de la frontière. L'annonce de la venue du président de la FYROM à la fête, finalement non confirmée, avait fait craindre que la fête ne se transforme en une tribune nationaliste de Skopje à laquelle des extrémistes grecs avaient promis d'y répondre. Finalement tout se serait déroulé dans le calme et dans la joie, les peu d'éléments extrémistes ayant été tenus à l'écart tant par la population locale que par les autorités.

La Grèce estime que la monopolisation du terme Macédoine par une seule partie du territoire qu'il recouvre n'est pas admissible d'autant que l'Etat constitué à partir de l'ancienne province yougoslave n'a pas cessé depuis sa création à se poser comme l'unificateur futur de toutes les Macédoines (grecque, slave et bulgare) sous sa bannière.

Mais le règlement de la question se complique pour la communauté internationale qui doit faire avec la compétition interne pour le contrôle du nouvel Etat entre les deux hommes forts du pays, MM. Gruevski et Crvenkovski, respectivement premier ministre et président de la Fyrom. M. Gruevski ne cache pas son ambition de gouverner sans partage en poussant M. Crvenkovski à la démission.

Enfin, la FYROM doit compter avec une communauté albanophone dont le poids près de 40% de la population alimente sans cesse l'idée d'une grande Albanie, ou d'un second Kosovo. Ainsi le seul échappatoire au pouvoir en place pour se maintenir à terme ainsi qu'à justifier l'existence de ce petit Etat est de continuer à cultiver le mythe créé par Tito d'une identité macédonique distincte de l'identité grecque en s'appuyant sur les sentiments de revanche des anciens maquisards communistes de la Macédoine grecque qui, à la fin de la guerre civile qui sévit dans la région après la seconde guerre mondiale, avaient trouvé refuge dans la feue République fédérale populaire de Yougoslavie.

i-GR

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