chypre candidats
Les 515.994 Chypriotes inscrits sur les listes électorales sont convoqués demain dimanche 17 février pour désigner le nouveau président de la République de Chypre, au premier tour d'un scrutin où le président actuel Tassos Papadopoulos, issu du centre gauche, est mis au défi par le communiste Dimitris Christofias et le centriste de droite, Ioannis Kasoulidis, notamment sur la question de l'unification de l'île.
Tassos Papadopoulos, soutenu par le Parti démocratique DIKO, centre, brigue ainsi un second mandat mais, malgré une campagne axée aux problèmes "du quotidien", promettant un plan d'équipement Internet aux écoles et des améliorations au systèmes de Santé, la présence de l'armée turque et l'occupation du Nord de l'île se sont trouvés au centre de la campagne.
C'est que ses deux concurrents, ont axé leur angle d'attaque sur les progrès inexistants dans la question d'unification de l'île. Le président sortant avait misé sur l'entrée de Chypre à l'Union européenne pour sortir du statu quo issu de l'invasion turque sur l'île en 1974. Or, les avantages acquis par les Chypriotes-grecs n'ont pas suffisamment ébranlé la communauté chyproturque pour que le régime d'occupation s'écroule alors que de l'autre côté, la Turquie s'est entêté sur son propre processus d'adhésion ne faisant aucune concession sur le dossier chypriote, et ce malgré les pressions -il est vrai plutôt aimables- de la Communauté européenne. A Bruxelles, on suivra aussi avec intérêt le résultat dans la mesure où ce sont les premières élections présidentielles depuis l'adhésion de la République de Chypre à l'Union européenne.
Le hasard de l'actualité a invité la question de l'indépendance du Kosovo, dont l'auto-proclamation pourrait intervenir ce week-end, dans la campagne chypriote. Nicosie a déjà fait connaître qu'elle ne reconnaîtrait pas l'indépendance de la province albanophone de la Serbie craignant un précédent qui favoriserait une reconnaissance de la soi-disante République turque autoproclamée au Nord occupé de Chypre.
Malgré qu'une partie importante des Chypriotes n'a plus aucun désir de cohabitation avec les Chyproturcs (un plan de l'ex-secrétaire général de l'ONU avait été rejeté par 2/3 des Chypriotes début 2004), la présence de l'armée turque et la poursuite de la colonisation du Nord de l'île, sont ressenties comme une menace permanente sur l'île. A mesure que le temps passe, les Chypriotes craignent que la seule option restant soit la division de l'île. Les deux concurrents du président sortant promettent une reprise de dialogue avec les Turcs s'ils étaient élus ; une approche qui semble payante puisque Christofias, soutenu par le AKEL (communiste) est crédité de 30.5% dans les derniers sondages, Kasoulidès, soutenu par les libéraux du DISY, de 17,5%, Papadopoulos, conserve, lui, une faible avance à 31%. Six autres candidats sans parti se présentent également aux élections mais n'ont aucune chance de perturber le résultat qui se jouera entre les trois premiers.
Les premiers résultats devraient être connus vers 18h00 dans les petits bureaux de vote, et autour 20h30 le résultat final. Au cas où aucun candidat ne dépasse les 50% des votes valides, qui le scénario le plus probable, un deuxième rond aura lieu la semaine suivante entre les deux candidats arrivés en tête.
A noter que 390 Chypriotes turcs, citoyens de la République de la Chypre, se sont inscrits sur les listes ainsi que 361 personnes enclavées dans les secteurs occupés par l'armée turque, qui se rendront dans le secteur contrôlé par le gouvernement pour exercer leur droit de vote.
Le nouveau président sera déclaré élu février 24 et prêtera serment devant la Chambre des représentants le 28 février.
Au total, 1.159 bureaux de vote seront ouverts dimanche à travers l'île. Tous les réunions, activités politiques et annonces susceptibles d'influencer le vote des citoyens sont interdites à partir de vendredi à minuit.
Les bureaux de vote ouvriront à 7h00 pour se refermer à 17h00, avec une… pause déjeuner d'une heure entre 12h et 13h.
i-GR