Le responsable des Affaires étrangères et de la Défense du PASOK (parti socialiste grec, opposition), Panos Beglitis, a critiqué le "rôle passif de simple spectateur" du gouvernement lors du Sommet européen des 13-14 décembre, dénonçant que "la décision unanime d'envoyer, après Noël, une force de police et de justice au Kosovo est hors du cadre législatif de l'ONU et annonce en fait dés à présent l'acceptation de l'indépendance unilatérale du Kosovo, dévalorisant la mission de l'ONU et donnant le feu vert aux Etats-membres pour aller de l'avant dans la reconnaissance du nouveau régime".
Estimant que le gouvernement a procédé "à un revirement de 180 degrés dans sa position sur la question des concertations sur le Kosovo", le haut cadre du PASOK ajoute dans son communiqué samedi que le gouvernement "apparemment ignore ou souhaite cacher les conséquences extrêmement négatives qu'aura ce développement sur la stabilité et la sécurité dans les Balkans".
Le PASOK appelle ainsi le premier ministre, Costas Caramanlis, à prendre des initiatives dans et en dehors de l'UE et à faire clairement entendre auprès de ses partenaires que la Grèce s'oppose à l'indépendance unilatérale du Kosovo.
Le KKE (parti communiste) et le Synaspismos (communistes radicaux) ont fortement réagi aussi samedi à propos des résultats du Sommet européen concernant le Kosovo, le premier démentant les déclarations du premier ministre, Costas Caramanlis, à l'issue du Sommet vendredi soir, affirmant que les "27" n'ont pas abouti à une décision sur l'indépendance du Kosovo, le second critiquant comme "inadmissibles" les positions de l'UE.
"Au contraire de ce qu'a dit le premier ministre, les décisions du Sommet sont pour l'indépendance du Kosovo, puisque adoptant une série de thèses et mesures qui la mettent en avant et l'imposent, notamment par le fait que l'UE est prête à envoyer une force de police et de justice".
Pour sa part le Synaspismos relève que "il ressort des résultats du Sommet européen que les dirigeants de l'UE considèrent inévitable l'indépendance du Kosovo. Il s'agit d'une position inadmissible d'absence de volonté politique et de l'abandon des efforts d'une recherche d'un règlement mutuellement acceptable et basée sur le droit international".
Le gouvernement grec, quant à lui, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a cherché à démentir l'idée que l'adhésion à l'Union européenne serait la monnaie d'échange proposée à la Serbie contre l'acceptation de l'indépendance du Kosovo.
"Les Balkans occidentaux traversent une période cruciale quant à la stabilité, la paix et leur perspective de développement. La proposition grecque de donner un nouveau souffle dans le rapprochement de ces pays de la région avec l'UE, qui inclut naturellement la Serbie, est à l'ordre du jour de la Communauté européenne. La Serbie est un pays d'importance majeure pour la stabilité régionale. Son optique européenne doit prendre une dynamique nouvelle et tangible, d'une part avec la signature de l'Accord de stabilisation et d'association et d'autre part, d'ici la fin de 2008, avec l'obtention du statut de candidat à l'adhésion à l'UE. A ce moment crucial, toute tentative d'associer l'optique européenne de la Serbie avec la question du statut futur du Kosovo serait non productive. Il serait faux de lier ces deux questions", lit-on dans un communiqué diffusé samedi par le ministère.
i-GR/ANA-MPA