Skip to main content

Rentrée politique du Premier ministre: "notre priorité, la sécurité"

Profile picture for user iNFO-GRECE
By iNFO-GRECE,

Prononçant son traditionnel discours à l'ouverture de la Foire Internationale de Thessalonique, cet après-midi samedi 7, le Premier ministre grec Costas Simitis a placé la sécurité en tête des priorités pour l'année à venir. Dans un discours aux tons pessimistes, M. Simitis n'a pas caché les difficultés que rencontre la Grèce dans un contexte international radicalement différent depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Il a toutefois, à l'adresse de l'opposition, rappelé le bilan du gouvernement socialiste, et présenté une Grèce qui se porte mieux que jamais auparavant. Dehors, le centre de Thessalonique était paralysé par une multitude de manifestations protestataires organisées par les agriculteurs, les syndicats, les anti-modialisation, etc.

Avenir incertain

Le Premier ministre a dressé un constat assez noir de la situation internationale, telle qu'elle s'est formée depuis les attentats du 11 septembre: ralentissement de la croissance, augmentation du chômage, l'Amérique Latine au bord de la faillite… "Même des pays avancés se trouvent piégés dans l'inertie", a-t-il fait remarquer, insistant sur le rôle négatif joué par les scandales financiers aux Etats-Unis dans le climat international jetant "de l'ombre sur la confiance des investisseurs et mettant en doute la sincérité des entreprises". Résultat, "une incertitude sur l'avenir", estime le Premier ministre.

C'est dans un tel contexte que "la sécurité pour la Grèce et les Grecs est un but primordial et nécessaire", a dit M. Simitis. Cette sécurité, il l'entend "au niveau économique, social et national".

L'économie grecque

Pour le Premier ministre grec, la crise internationale est responsable de la moindre croissance de l'économie grecque à cause de la baisse du tourisme et de la demande de produits grecs à l'exportation. Une croissance qui s'il est n'est plus celle d'il y a deux ans, "elle est plus du double de la moyenne de l'Union Européenne. Nous prévoyons cette année d'avoir le rythme de croissance le plus élevé de l'UE", a-t-il notamment souligné.

A l'adresse des petites et moyennes entreprises, M. Simitis s'est justifié de mener une politique qui sert seulement les grandes entreprises. "La politique de la modernisation technologique, de la compétitivité, de la présence et de la coopération internationale est, peut-être, plus que nécessaire pour les PME grecques", a-t-il dit.

Aux agriculteurs, il a rappelé que la Grèce est le pays de l'Union Européenne qui reçoit le plus d'aide à l'hectare. Une aide qui continuera jusqu'en 2006. La suite s'annonce toutefois plus difficile: dans le cadre de la reforme de la Politique Agricole Commune, M. Simitis a estimé qu'il "existe de grands intérêts qui sont contraires aux nôtres, contraires à ceux du petit et moyen producteur. Les négociations pour la nouvelle PAC seront difficiles, c'est pourquoi nous travaillons dur pour que l'adaptation de la politique agricole soit couronnée d'un succès absolu pour la Grèce".

L'Etat social

Enfin, M. Simitis a présenté le volet social de son gouvernement défendant les mesures d'allégement fiscal pour les familles et son plan de reforme des caisses de retraite et de sécurité sociale. L'Etat social est pour le Premier ministre, le moyen pour parvenir à la convergence du niveau de vie des Grecs avec la moyenne européenne.

Outre les ressources financières de la famille, "notre souci premier pour la sécurité du citoyen est la suppression de la criminalité et la retenue de l'immigration clandestine", a-t-il soutenu présentant les mesures d'augmentation des effectifs des gardes-frontières et "de la constitution d'unités de prévention et de répression de la criminalité dans chaque préfecture qui contribuent au sentiment de sécurité dans la société, notamment dans les régions frontalières et en Grèce du Nord".

Concernant le terrorisme et les récentes arrestations des membres présumés de l'organisation du "17 Novembre", Costas Simitis a dit que "le terrorisme n'est ni "resistance", ni "révolution sociale". C'est un chantage à la démocratie et une tentative de dévalorisation de tous ceux qui se sont battus pour elle. Les terroristes sont des passagers clandestins de l'idéologie de la gauche et il n'ont aucun atténuant idéologique", a-t-il conclu.

Relations internationales

Dans le volet des relations internationales du discours de M. Simitis, les relations avec la Turquie voisine qui occupé l'exclusivité de l'intervention. "Nous soutenons l'orientation européenne de la Turquie et nous croyons que nos peuples aspirent à une nouvelle époque de voisinage en paix", a-t-il soutenu tout en partageant son inquiétude quant au comportement de la Turquie face à l'adhésion prochaine de Chypre à l'Union Européenne."Chypre ne peut pas être l'otage de M. Denktash ou d'Ankara", a dit le Premier ministre faisant allusion aux menaces d'une Turquie qui s'oppose à l'adhésion de Chypre à l'UE. "L'objectif de la Turquie de revendiquer une date pour le début des négociations sur sa propre adhésion à l'Union européenne et le refus de certains pays-membres d'accepter un tel accord, pourraient conduire à des nouvelles tensions", a estimé le Premier ministre, ajoutant que "la tension au Moyen Orient donne l'impression à certains cercles militaires en Turquie d'une revalorisation de leur rôle, et par extension qu'ils pourraient adopter une conduite dure sur d'autres sujets".

La réussite des objectifs d'élargissement de l'Union Européenne sera d'ailleurs une des priorités de la présidence grecque de l'Union Européenne qui doit commencer le 1er janvier prochain, a indiqué en conclusion M. Simitis.

Be the first to rate this article