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La légende dorée des Dieux et des Héros, de Mario Meunier

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L'Olympe.

Les douze grands Dieu de la Grèce habitaient, sur l'Olympe, une inaccessible demeure.

Montagne d'une masse imposante, aux lignes sobres et pures, l'Olympe était la cime la plus haute de toutes celles qui frangeaient les horizons découpés de l'Hellade. Une neige épaisse enveloppait en hiver son sommet étincelant ; l'été, de grands et de beaux arbres ombrageaient ses déchirures profondes, ses ravins contournés. Quand le soleil se levait, ses premiers rayons frappaient d'abord le faîte de cette montagne sacrée ; et, quand l'astre du jour s'en allait disparaître et céder la carrière aux chevaux du char argenté de la Nuit, c'était encore sur le front glorieux de l'Olympe que la lumière du soir laissait comme un signal. Parfois aussi, de grands troupeaux de nuages, accourus de tous les points de l'horizon, environnaient ses flancs. L'obscurité alors remplissait ses vallées, les vents furieux échevelaient ses arbres, l'éclair zigzaguait dans la pluie qui tombait à torrents, et le tonnerre grondait dans ses gorges profondes.

Telle était la sainte et terrible montagne que les Dieux choisirent pour porter leurs palais et dominer sur le monde. C'était, bien au-dessus de l'océan des nuages, une suite ininterrompue de portiques ouverts sur des jardins merveilleux. Les vents ne venaient jamais battre ce bienheureux séjour, et les toits dorés de ces inébranlables demeures n'entendaient jamais au-dessus de leur faîte la tempête passer. Un air pur et léger les entourait de calme et de sérénité, et la limpide douceur d'une lumière éthérée y rayonnait, en tout temps, la transparence des jours que le printemps parfume.

Sur cette Olympe radieux, chaque Dieu avait son palais, sa demeure. La plus brillante et la plus magnifique était celle de Zeus, le roi suprême de tous les Dieux immortels. Chaque matin, lorsque l'Aurore aux doigts de rose avait ouvert le ciel pour libérer les chevaux du soleil, toutes les Divinités olympiennes se réunissaient dans la maison de leur chef. Assis sur un trône doré, Zeus, leur maître souverain, les accueillait dans la plus vaste salle de sa belle demeure. Groupés autour de lui, comme une famille auprès d'un père, les Dieux goûtaient ensemble une joie éternelle, une allégresse infinie. Et, pour donner une image de leur inconcevable bonheur, on disait d'eux qu'ils étaient assis à un festin perpétuel. Le lumineux Apollon aux belles boucles blondes les charmait au son de sa brillante lyre. Les Charites, ces vierges aux yeux affables et ces mères de la grâce, vêtues de fleurs et couronnées de roses, dansaient sur des pelouses ; et, au milieu des bosquets, les Muses aux bras blancs faisaient entendre des chœurs si harmonieux et des chants si suaves, que tous les Dieux, attendris et ravis, les écoutaient dans un silence heureux. Pour les reposer de la danse et du chant, une vierge éclatante, Hébé aux fines chevilles, servait aux hôtes de Zeus l'ambroisie et le nectar. Elle les leur offrait dans une coupe d'or, et ces douces liqueurs, tout en réjouissant le cœur des Olympiens, leur procurait une jeunesse éternelle et leur donnait la force de veiller sans fatigue au gouvernement des mondes et des hommes. Tel était l'occupation quotidienne des Dieux. Ils passaient en famille, comme autour d'un foyer, la journée tout entière. Et, lorsque la nuit allumait les étoiles, chacun d'eux regagnait sa demeure, et tout entrait en silence dans le vaste Olympe endormi. Constante protectrice du foyer domestique, seule, Hestia, déesse accueillante et vierge incorruptible, restait dans le palais commun à tous les Immortels: elle veillait sur le feu qui nourrissait l'éclat de la lumière, dans les augustes demeures de l'Olympe.

Les Dieux n'habitaient donc pas seuls dans leurs palais magnifiques. Mais, de même que les rois ont une suite nombreuses, les douze grands Dieux célestes étaient aussi entourés d'un éclatant cortège de divins serviteurs. Les uns étaient chargés d'exécuter leurs ordres; les autres, de préparer leurs festins, de dresser la table, de leur verser à boire, et de charmer, par la musique et la danse, les bienheureux loisirs de leur immortalité. Nous avons déjà dit que c'était aux Muses et aux Charites qu'était échu le privilège de chanter et de danser dans l'assemblée des Dieux, et à Hébé, celui de leur offrir la délicieuse ambroisie. Quant au soin d'ouvrir et de fermer, avec les portes du jour, celles du brillant Olympe, il était confié à la sollicitude attentive des Heures ou des Saisons. Vierges prudentes et délicates, ornées de colliers d'or, parées de fleurs et de fruits, les Heures aux pieds tendres, une fois ouverte les portes d'or de la cité des dieux, s'unissaient aux Muse et aux Charites pour former d'aimables chœurs de danse, chanter avec elles l'apparition du jour et présider sur terre à l'harmonieuse succession des saisons.

La mère des Heures était la vénérable Thémis, ou la Justice éternelle. Constamment assise au pied du trône de Zeus, cette auguste Déesse conseillait la sagesse à toutes les décisions du maître incontesté du ciel et de la terre. Inspiratrice des volontés divines, Thémis aux belles joues était là Divinité qui faisait régner le bon ordre, non seulement dans les palais olympiens, mais dans tout l'Univers. Zeus, en effet, n'était pas seulement le suprême roi de l'Olympe ; sa souveraine puissance s'étendait aussi sur les hommes. Et quand, sur les conseils de Thémis, il avait pris à leur égard une résolution, c'était Iris, la messagère divine, qui était chargée de leur transmettre cet ordre. Déesse aux ailes brillantes, aux pieds rapides comme le souffle des vents, elle descendait aussi vite du ciel sur la terre que le grésil ou la grêle qui tombent des nuées ; elle répétait mot pour mot les décisions de son maître, et remontait aussitôt, en déployant ses ailes aux couleurs d'arc-en-ciel, s'asseoir près de lui sur les marches du trône et attendre, attentive comme un bon chien de garde et sans jamais délacer ses sandales et se dépouiller de ses voiles, même dans le sommeil, qu'un nouvel ordre vint la forcer à reprendre son vol pour reparaître ici-bas.

Mais Thémis n'était point le seul appui de Zeus, pour le seconder dans le gouvernement du monde universel. Ses trois autres filles, les Parques ou les Moïres, aidaient aussi leur mère à maintenir les hommes dans le respect de l'ordre et de la loi divine. Elles habitaient, non loin des Heures, un palais de bronze sur les murs duquel elles s'employaient à graver les destinées humaines, à tracer la route que doit suivre le mouvement qui entraîne les astres. Rien ne pouvait effacer ce qu'elles avaient écrit. Assises sur des trônes éclatants de lumière, vêtues de robes blanches recouvertes d'étoiles, couronnées de narcisses et de flocons de laine, ces trois Déesses filaient aussi les jours des mortels et fixaient leur destin. La plus jeune, Clotho, tenait la quenouille et filait ; Lachésis tournait le fuseau et dévidait le sort qui convient à tout homme ; Atropos, enfin, coupait avec des ciseaux le fil qui mesurait la longueur de la vie, et qui déterminait, irrévocablement, le moment de la mort. Pour arrêter ainsi la destinée dispensée aux hommes, suivant l'ordre de Zeus et selon leurs mérites, les biens et les maux qu'ils devaient rencontrer en leur vie sur la Terre, les Parques filaient, disait-on, pour indiquer les jours heureux, de la laine blanche mêlée à un fil d'or, et de la laine noire pour désigner les jours impitoyables.

Telle était la vie des habitants de l'Olympe. Vivant au sein d'une béatitude constante, les Dieux ne descendaient que rarement sur la terre. Quand il leur arrivait de venir chez les hommes, ils s'y montraient vêtus d'une figure humaine ou d'une forme animale.

Parmi les Divinités olympiennes, on comptait six Déesses et six Dieux. Les Dieux étaient : Zeus ou Jupiter, Apollon ou Phoebus, Arès ou Mars, Héphaestos ou Vulcain, Hermès ou Mercure, Poséidon ou Neptune. Les six Déesses s'appelaient : Héra ou Junon, Athéna ou Minerve, Aphrodite ou Vénus, Hestia ou Vesta, Artémis ou Diane, Déméter ou Cérès.

Dionysos ou Bacchus, ne fut que tardivement introduit dans l'Olympe, et Hadès ou Pluton, tout en étant le frère de Zeus et de Poséidon, resta toujours le Dieu du monde souterrain.

L'Olympe.

Les douze grands Dieu de la Grèce habitaient, sur l'Olympe, une inaccessible demeure.

Montagne d'une masse imposante, aux lignes sobres et pures, l'Olympe était la cime la plus haute de toutes celles qui frangeaient les horizons découpés de l'Hellade. Une neige épaisse enveloppait en hiver son sommet étincelant ; l'été, de grands et de beaux arbres ombrageaient ses déchirures profondes, ses ravins contournés. Quand le soleil se levait, ses premiers rayons frappaient d'abord le faîte de cette montagne sacrée ; et, quand l'astre du jour s'en allait disparaître et céder la carrière aux chevaux du char argenté de la Nuit, c'était encore sur le front glorieux de l'Olympe que la lumière du soir laissait comme un signal. Parfois aussi, de grands troupeaux de nuages, accourus de tous les points de l'horizon, environnaient ses flancs. L'obscurité alors remplissait ses vallées, les vents furieux échevelaient ses arbres, l'éclair zigzaguait dans la pluie qui tombait à torrents, et le tonnerre grondait dans ses gorges profondes.

Telle était la sainte et terrible montagne que les Dieux choisirent pour porter leurs palais et dominer sur le monde. C'était, bien au-dessus de l'océan des nuages, une suite ininterrompue de portiques ouverts sur des jardins merveilleux. Les vents ne venaient jamais battre ce bienheureux séjour, et les toits dorés de ces inébranlables demeures n'entendaient jamais au-dessus de leur faîte la tempête passer. Un air pur et léger les entourait de calme et de sérénité, et la limpide douceur d'une lumière éthérée y rayonnait, en tout temps, la transparence des jours que le printemps parfume.

Sur cette Olympe radieux, chaque Dieu avait son palais, sa demeure. La plus brillante et la plus magnifique était celle de Zeus, le roi suprême de tous les Dieux immortels. Chaque matin, lorsque l'Aurore aux doigts de rose avait ouvert le ciel pour libérer les chevaux du soleil, toutes les Divinités olympiennes se réunissaient dans la maison de leur chef. Assis sur un trône doré, Zeus, leur maître souverain, les accueillait dans la plus vaste salle de sa belle demeure. Groupés autour de lui, comme une famille auprès d'un père, les Dieux goûtaient ensemble une joie éternelle, une allégresse infinie. Et, pour donner une image de leur inconcevable bonheur, on disait d'eux qu'ils étaient assis à un festin perpétuel. Le lumineux Apollon aux belles boucles blondes les charmait au son de sa brillante lyre. Les Charites, ces vierges aux yeux affables et ces mères de la grâce, vêtues de fleurs et couronnées de roses, dansaient sur des pelouses ; et, au milieu des bosquets, les Muses aux bras blancs faisaient entendre des chœurs si harmonieux et des chants si suaves, que tous les Dieux, attendris et ravis, les écoutaient dans un silence heureux. Pour les reposer de la danse et du chant, une vierge éclatante, Hébé aux fines chevilles, servait aux hôtes de Zeus l'ambroisie et le nectar. Elle les leur offrait dans une coupe d'or, et ces douces liqueurs, tout en réjouissant le cœur des Olympiens, leur procurait une jeunesse éternelle et leur donnait la force de veiller sans fatigue au gouvernement des mondes et des hommes. Tel était l'occupation quotidienne des Dieux. Ils passaient en famille, comme autour d'un foyer, la journée tout entière. Et, lorsque la nuit allumait les étoiles, chacun d'eux regagnait sa demeure, et tout entrait en silence dans le vaste Olympe endormi. Constante protectrice du foyer domestique, seule, Hestia, déesse accueillante et vierge incorruptible, restait dans le palais commun à tous les Immortels: elle veillait sur le feu qui nourrissait l'éclat de la lumière, dans les augustes demeures de l'Olympe.

Les Dieux n'habitaient donc pas seuls dans leurs palais magnifiques. Mais, de même que les rois ont une suite nombreuses, les douze grands Dieux célestes étaient aussi entourés d'un éclatant cortège de divins serviteurs. Les uns étaient chargés d'exécuter leurs ordres; les autres, de préparer leurs festins, de dresser la table, de leur verser à boire, et de charmer, par la musique et la danse, les bienheureux loisirs de leur immortalité. Nous avons déjà dit que c'était aux Muses et aux Charites qu'était échu le privilège de chanter et de danser dans l'assemblée des Dieux, et à Hébé, celui de leur offrir la délicieuse ambroisie. Quant au soin d'ouvrir et de fermer, avec les portes du jour, celles du brillant Olympe, il était confié à la sollicitude attentive des Heures ou des Saisons. Vierges prudentes et délicates, ornées de colliers d'or, parées de fleurs et de fruits, les Heures aux pieds tendres, une fois ouverte les portes d'or de la cité des dieux, s'unissaient aux Muse et aux Charites pour former d'aimables chœurs de danse, chanter avec elles l'apparition du jour et présider sur terre à l'harmonieuse succession des saisons.

La mère des Heures était la vénérable Thémis, ou la Justice éternelle. Constamment assise au pied du trône de Zeus, cette auguste Déesse conseillait la sagesse à toutes les décisions du maître incontesté du ciel et de la terre. Inspiratrice des volontés divines, Thémis aux belles joues était là Divinité qui faisait régner le bon ordre, non seulement dans les palais olympiens, mais dans tout l'Univers. Zeus, en effet, n'était pas seulement le suprême roi de l'Olympe ; sa souveraine puissance s'étendait aussi sur les hommes. Et quand, sur les conseils de Thémis, il avait pris à leur égard une résolution, c'était Iris, la messagère divine, qui était chargée de leur transmettre cet ordre. Déesse aux ailes brillantes, aux pieds rapides comme le souffle des vents, elle descendait aussi vite du ciel sur la terre que le grésil ou la grêle qui tombent des nuées ; elle répétait mot pour mot les décisions de son maître, et remontait aussitôt, en déployant ses ailes aux couleurs d'arc-en-ciel, s'asseoir près de lui sur les marches du trône et attendre, attentive comme un bon chien de garde et sans jamais délacer ses sandales et se dépouiller de ses voiles, même dans le sommeil, qu'un nouvel ordre vint la forcer à reprendre son vol pour reparaître ici-bas.

Mais Thémis n'était point le seul appui de Zeus, pour le seconder dans le gouvernement du monde universel. Ses trois autres filles, les Parques ou les Moïres, aidaient aussi leur mère à maintenir les hommes dans le respect de l'ordre et de la loi divine. Elles habitaient, non loin des Heures, un palais de bronze sur les murs duquel elles s'employaient à graver les destinées humaines, à tracer la route que doit suivre le mouvement qui entraîne les astres. Rien ne pouvait effacer ce qu'elles avaient écrit. Assises sur des trônes éclatants de lumière, vêtues de robes blanches recouvertes d'étoiles, couronnées de narcisses et de flocons de laine, ces trois Déesses filaient aussi les jours des mortels et fixaient leur destin. La plus jeune, Clotho, tenait la quenouille et filait ; Lachésis tournait le fuseau et dévidait le sort qui convient à tout homme ; Atropos, enfin, coupait avec des ciseaux le fil qui mesurait la longueur de la vie, et qui déterminait, irrévocablement, le moment de la mort. Pour arrêter ainsi la destinée dispensée aux hommes, suivant l'ordre de Zeus et selon leurs mérites, les biens et les maux qu'ils devaient rencontrer en leur vie sur la Terre, les Parques filaient, disait-on, pour indiquer les jours heureux, de la laine blanche mêlée à un fil d'or, et de la laine noire pour désigner les jours impitoyables.

Telle était la vie des habitants de l'Olympe. Vivant au sein d'une béatitude constante, les Dieux ne descendaient que rarement sur la terre. Quand il leur arrivait de venir chez les hommes, ils s'y montraient vêtus d'une figure humaine ou d'une forme animale.

Parmi les Divinités olympiennes, on comptait six Déesses et six Dieux. Les Dieux étaient : Zeus ou Jupiter, Apollon ou Phoebus, Arès ou Mars, Héphaestos ou Vulcain, Hermès ou Mercure, Poséidon ou Neptune. Les six Déesses s'appelaient : Héra ou Junon, Athéna ou Minerve, Aphrodite ou Vénus, Hestia ou Vesta, Artémis ou Diane, Déméter ou Cérès.

Dionysos ou Bacchus, ne fut que tardivement introduit dans l'Olympe, et Hadès ou Pluton, tout en étant le frère de Zeus et de Poséidon, resta toujours le Dieu du monde souterrain.

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