
Vue de la côte turque depuis le port de Kos, une île grecque du Dodécanèse. Crédits photo : Tobias GERBER/LAIF-REA/Tobias GERBER/LAIF-REA
En approchant du port de l'île de Kalymnos, dans le Dodécanèse, on aperçoit une rangée d'unités de pisciculture. De nombreuses nasses sont disposées côte à côte, non loin d'une plage déserte à l'eau cristalline et d'une petite chapelle à la croix blanche qui surplombe un rocher. Il y règne un calme quasi olympien. Les caïques transférant la production de bars et de daurades dansent un ballet aquatique, éclaboussé par les rayons du soleil.
Cette carte postale estivale cache pourtant un malaise des producteurs grecs de daurades royales, poisson béni par la déesse Aphrodite et dont la culture remonte à l'Antiquité. Petros Corfias, pêcheur de poulpes, traverse cette partie de l'île au quotidien. En saluant ses confrères, il résume leur situation: «Regardez, ils travaillent depuis l'aube et ne peuvent s'arrêter parce que cette année, la production est forte, mais ce n'est pas pour autant qu'ils gagneront plus à la fin.» Ce sexagénaire aux mains fatiguées et au visage buriné pointe du doigt la Turquie visible, ...