Il aura fallu six mois aux créanciers de la Grèce pour faire comprendre à Alexis Tsipras qu'il n'a pas d'autre choix que de poursuivre le programme d'austérité de ses prédécesseurs. Sauf à être expulsé de la zone euro.
Lorsqu'il arrive au pouvoir fin janvier, Alexis Tsipras , le jeune et charismatique leader de Syriza, le parti de la gauche radicale en Grèce pense sincèrement pouvoir imposer à ses partenaires européens un moratoire puis une réduction de la dette et un plan de relance de l'économie . Ne vient-il pas de remporter les suffrages d'une majorité de Grecs qui veulent en finir avec l'austérité ?
Les dirigeants européens ne l'entendent cependant pas de cette oreille. Ils vont faire bloc derrière l'Allemagne et son intraitable ministre des Finances, Wolfgang Schäuble , pour refuser la moindre faveur à celui qui est considéré d'abord comme un ennemi politique. La dette grecque, en outre, n'est plus considéré comme «?systémique?» ce qui rend marchés et gouvernements plus sereins vis à vis d 'un éventuel «?Grexit?» . Le bras de fer va durer des mois. De février à juillet vont se succéder à un rythme effréné «?eurogoupes?» des ministres des Finances et...