Coralie Delaume est essayiste. Elle a notamment publié Europe, les Etats désunis (Michalon, 2014). Découvrez ses chroniques sur son blog.
C'est clair, net, sans appel: Alexis Tsipras a gagné son pari. A l'occasion des élections législatives anticipées du 20 septembre et alors que plusieurs sondages avaient annoncé une courte victoire de Nouvelle démocratie, Syriza obtient un score (35,5 %) et un nombre de sièges (145) à peine inférieurs à ceux du mois de janvier 2015. Mieux, le parti garde son allié de coalition. Alors qu'une incertitude planait sur la possibilité pour les Grecs indépendants de conserver une représentation parlementaire, ceux-ci franchissent la barre fatidique des 3 % et obtiennent 10 sièges. «Nous allons unir nos forces, (...) nous allons continuer ensemble», a lancé Alexis Tsipras à son partenaire Panos Kammenos sitôt connus les résultats. On remet donc sur les rails le même attelage.
Ainsi, le Premier ministre grec n'aura pas de contorsions à effectuer pour tenter de s'adjoindre l'un des divers avatars du centrisme mémorandaire, qu'il s'agisse de To Potami, le parti politique hellène préféré de Bruxelles (auquel l'ardeur du soutien européen...