Christos Anesti ! (en grec Χριστός Ανέστη) est la salutation que les chrétiens orthodoxes, ainsi que les autres églises chrétiennes de rite byzantin, s'échangent pendant les quarante jours qui suivent la Résurrection de Jésus, c'est à dire de la Pâque jusqu'à l'Ascension. Pendant cette période le Christos Anesti remplace quasiment le « bonjour » ! Christos Anesti signifie « Le Christ est ressuscité ! » On y répond Alithos Anesti ! (en grec : Αληθώς Ανέστη, soit « En vérité il est ressuscité ! »)
L'expression provient des premiers mots du tropaire de l'hymnographe byzantin Roman le Mélode (en grec : Ρωμανός ο Μελωδός, 493-555 ap. J.-C.) qui annonce la Résurrection de Jésus. A la messe de minuit, du samedi vers le dimanche de Pâque, le pope vient à la rencontre des fidèles et annonce la Résurrection avec ce tropaire, que les fidèles reprennent en cœur trois fois :
En grec | Translittération | Traduction |
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Χριστός ανέστη εκ νεκρών Θανάτω θάνατον πατήσας Και τοις εν τοις μνήμασι Ζωήν χαρισάμενος |
Christós anésti ek nekrón |
Le Christ s'est levé des morts Par la (sa) mort, la mort il a piétiné Et à ceux dans les tombeaux La vie leur en faisant grâce |
Après cette annonce, chacun embrassera son voisin en échangeant du « Christos Anesti / Alithos Anesti », tandis que les plus jeunes improviseront des feux d'artifice. Dans certaines régions en Grèce cela peut prendre des allures de véritables batailles de feu de Bengale entre bandes rivales.
Auparavant, le prêtre aura transmis la Lumière Sainte à ses fidèles en les invitant à Defte lavete fos (en grec : Δεύτε λάβετε φως, c'est-à-dire « Venez recevoir la Lumière », ce qui provoque en général une joyeuse bousculade puisque chacun s'empressera d'y allumer son cierge, sa lambada. La Lumière Sainte, ou autrement dit le Feu Sacré, arrive droit de Jérusalem le matin par avion à Athènes où elle est reçue avec les honneurs de chef d'Etat ! Il y a de quoi puisque c'est par miracle qu'elle s'allume chaque année dans le Saint-Sépulcre, la chapelle qui abrite le Tombeau du Christ. Cette flamme, chacun tentera de la préserver jusqu'à la maison où on tracera une croix avec la fumée de la flamme sur l'épistyle de la porte d'entrée, puis on allumera les chandelles de l'eikonostasion, le mini-temple familial.
La soirée pascale se terminera avec la famille réunie autour d'une magiritsa, une soupe à base d'entrailles d'agneau, et enfin on cassera les premiers œufs rouges en s'échangeant de nouveau « Christos Anesti / Alithos Anesti ». Le plus chanceux s'en sortira avec l'œuf intact au terme d'une compétition qui consiste à briser l'œuf des autres en cognant les deux extrémités. Au lendemain, dimanche des Pâques, la nouvelle journée commencera avec les préparatifs de la souvla (broche) et le psissimo (rôtissage) de l'agneau.
Article sur la Pâque grecque
Juste quelques mots pour vous dire que cet article est excellent. Tout y est décrit simplement et de façon trés authentique. Tout est juste. Nous vivons cela trés exactement comme il est décrit. Les articles justes sur la religion grecque sont tellement rares ... :) Bravo et merci. Annelyn
Σε απάντηση του Article sur la Pâque grecque από Annelyn Kindynis
Merci! Que cette tradition
Merci! Que cette tradition est belle! Et comme elle nous incite à comprendre le sens de la Vie, et à s'intéresser aux Autres, plutôt qu'à soi-même, à s'ouvrir sur ce que l'Autre a d'universel, afin de se retrouver comme membre d'un immense mouvement collectif où seul l'Amour fait Sens!
Σε απάντηση του Article sur la Pâque grecque από Annelyn Kindynis
Pâques Orthodoxe grec
Merci pour commentaires très intéressants
Christos anesti
je retrouve avec émotion ce que j'ai vécu à Athènes dans les années 67-70.
"Etranger" donc "hôte" d'honneur (c'est le même mot en grec) j'avais été invité, par une famille grecque à manger seul, d'abord, les entrailles de l'agneau, avant qu'on ne serve tout le monde, avec des morceaux de l'agneau qui avait rôti à la broche, en revenant de l'office du Christ ressuscité, le cierge allumé à l'église qu'on éteint avec un signe de croix sous la voûte de la porte de la maison