Trois morts et plusieurs blessés, tel était le bilan mercredi après-midi des graves affrontements à Athènes lors de la manifestation contre les mesures prises par le gouvernement pour l'activation du mécanisme de soutien UE/FMI.
Le calme était toutefois revenu dans le centre de la capitale, après les violences entre manifestants et forces de l'ordre au cours de cette grève de 24h organisée à l'appel des deux grandes centrales syndicales - GSEE et ADEDY. Une quarantaine de personnes étaient hospitalisées mercredi soir.
Selon des sources de police et des pompiers, un groupe de jeunes dans le cortège de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE) et de l'Union des fonctionnaires (ADEDY) a lancé des cocktails Molotov à la hauteur de Stadiou 23 (proche de la place Syntagma) contre une agence bancaire, avec pour résultat un incendie au rez-de-chaussée.
A ce moment-là, huit personnes se trouvaient dans l'immeuble. Les pompiers venus sur place sont alors bombardés par des jets de pierre, mais réussissent à faire sortir 5 personnes, qui furent transportées à l'hôpital. Au 3e étage deux femmes et un homme étaient morts asphyxiés. Ils étaient âgés de 35, 36 et 32 ans.
30.000 manifestants ont défilé dans leur très grande majorité pacifiquement sous les drapeaux de la Grèce.
Les syndicats annoncent une nouvelle mobilisation contre les plans du gouvernement le 5 juin.
Et hué les hommes politiques devant le Parlement.
Mais, il n'y avait pas que les jeunes anars qui avaient du mal à contenir la colère devant le plan d'austérité imposé par leur gouvernement (photo issue de la manifestation à Thessalonique).
Après la marche du Front ouvrier militant (PAME), affilié au KKE, arrivé en premier place Syntagma, les manifestants se dirigeant ensuite vers l'Avenue Syngrou, des groupes de jeunes non cagoulés ont essayé de gravir les marches d'escalier menant à l'esplanade du Parlement, les forces de police réagissant alors pour les refouler avec jets de grenades lacrymogènes.
Les heures qui suivirent sont marquées par des actes de violence et affrontements avec la police, un kiosque est incendié, ainsi que les derniers étages d'un service des douanes, des voitures sont brûlées.
Le Parlement réuni pour le vote sur l'accord du gouvernement, de l'UE et du FMI pour le plan d'aide à la Grèce a respecté une minute de silence à l'annonce des trois victimes des manifestations, alors que le ministre de la Protection du Citoyen, Michalis Chryssochoïdis, a rappelé en service tous les policiers, et mandaté que les forces de police soient renforcées dans le quartier "chaud" d'Exarchia.
La grève dans les médias ce mercredi a été suspendue en raison de la situation grave qu'ont créé les violences dans le centre d'Athènes en marge du grand rassemblement des deux centrales syndicales manifestant contre les mesures d'austérité, qui sont votées ce jour au Parlement.
i-GR/ANA-MPA