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Pour la troisième journée consécutive, la dette grecque s'est trouvée au centre de l'attention des grandes places financières, avec le rendement des obligations grecques atteignant les 7,4%, le niveau le plus élevé depuis la création de l'euro, l'écart avec le rendement des obligations allemandes (spreads) touchant un nouveau record à 456 points.
Le flou autour du plan européen de soutien à la Grèce a alimenté les scénarios spéculatifs, alors que les vice-ministres des Finances de la zone euro et des banquiers centraux devaient se réunir jeudi dans la soirée pour discuter des modalités de mise en oeuvre du mécanisme de prêts à la Grèce, rapportait l'agence Reuters.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a refusé de commenter jeudi la courbe ascendante des spreads des obligations grecques, mais estimé qu'un défaut de paiement de la Grèce est "hors de question".
M. Trichet a également qualifié la décision adoptée le 25 mars par le Sommet de l'UE de "solution fonctionnelle" et reconnu que le savoir-faire du FMI - qui coopère avec la Commission européenne - est très importante dans le cas de la Grèce.
"Personne ne devrait prendre à la légère une déclaration signée par tous les chefs de gouvernement de la zone euro", a ajouté M. Trichet, rappelant que la décision d'activer ce plan dépend du gouvernement grec.
"La Grèce emprunte et continuera d'emprunter", a assuré, de son côté, jeudi, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, en réponse à des inquiétudes de députés de l'opposition, soulignant que ce qui compte à l'heure actuelle est la mise en application du Programme de stabilité et de croissance, ainsi que du Budget de l'Etat et un programme sérieux de réformes structurelles.
"Nous suivons avec beaucoup d'attention les développements sur les marchés financiers, mais ce que nous visons avant tout, ce ne sont pas tant les fluctuations quotidiennes des taux d'intérêt, puisque la question pour nous est de restaurer la confiance et crédibilité perdues, et l'entrée de la Grèce sur les rails du développement durable".
En revanche, un analyste de l'agence de notation Fitch estimait que l'heure d'activation du mécanisme de soutien de l'Union européenne est arrivée et que tout retard serait de nature à aggraver davantage la situation de la Grèce.
Le ministre est intervenu en réunion de la commission des Affaires économiques du Parlement, pour la présentation du projet de loi fiscal, fortement critiqué par les députés de l'opposition pour la gestion gouvernementale en général.
Et en réponse à "l'angoisse" exprimée par certains sur la situation économique - sur fond le jour même, mais aussi la veille, d'une hausse record des spread (jusqu'à 7,5% pour les obligations grecques de deux ans jeudi) -, M. Papaconstantinou a relevé "dommage que cette angoisse vous la ressentiez aujourd'hui et non pas en 2009, quand on apprenait le déraillement complet de l'économie".
Le rapporteur de la ND, Théodore Karaoglou, a pour sa part parlé "d'inquiétude et d'immobilisme de réaction face à la montée sans précédent des spread, ayant mercredi enregistré un record depuis 12 ans", a-t-il dit, insistant sur l'impasse et les erreurs politiques du gouvernement.
Toujours pour la ND, M. Staïkouras a dénoncé les fuites et rumeurs influençant les marchés et reproché l'attitude triomphaliste du gouvernement "qui ne sert à rien".
Un article du Financial Times faisant état de fuites massives de capitaux à l'étranger a semé la panique à la Bourse d'Athènes, malgré les assurances des banques grecques qui estimaient que ces fuites ne représentent pas plus de 1 à 1,5% des dépôts.
Toujours est-il qu'à la Bourse d'Athènes, on vendait massivement du papier jeudi avec pour résultat une clôture en retrait de 3,11% après avoir chuté jusqu'à 5% en cours de séance. Principales victimes les Banques, dont l'indice a reculé de 5,95%, les Médias (-4%) et... la Santé en chute de 3,21% (avec un plus bas de séance de 6,49%) !
i-GR/ANA-MPA