crvenkovski
La proposition du médiateur de l'ONU, Matthew Nimitz, de "Republika Macedonija-Skopje" comme nom futur de l'ancienne République Yougoslave de Macédoine (FYROM/ARYM), afin de lever le différend avec la Grèce laquelle défend le nom historique de sa province du Nord, n'aura pas fait long feu. Le Président de la FYROM Branko Crvenkovski, tout en avouant qu'il ne connaissait pas la teneur exacte de la proposition, a répété samedi qu'il ne négocierait que d'un nom à usage dans les relations bilatérales avec la Grèce, et non à usage international, comme le souhaitent Athènes et New York.
"Le néologisme "Republika Makedonija - Skopje est une bonne de base pour conduire des entretiens constructifs en vue d'une solution pour des relations bilatérales entre Macédoine et la Grèce, c.-à-d. comme possibilité pour le côté grec d'appeler ainsi notre pays", a dit M. Crvenkovski, rapporte l'Agence Macédonienne (Skopianne) d'information.
Selon M. Crvenkovski, il n'y aurait "qu'une et seule option concernant la communication internationale qui est l'utilisation du nom constitutionnel de Macédoine".
Toutefois, il a annoncé que son ambassadeur aux Etats-Unis, Nikola Dimitrov, rencontrera lundi le médiateur de l'ONU, Matthew Nimitz, pour savoir… s'il y avait une proposition de son côté !
Une précision qui a surpris les milieux diplomatiques à Athènes, selon des informations de l'Agence Athénienne de Presse.
Toujours à Athènes, on reste perplexe devant un paragraphe de la proposition Nimitz, selon lequel "aucun pays ou région ne pourra dans l'avenir utiliser internationalement le terme Macédoine ou Makedonija", une restriction qui pourra concerner… la Grèce elle-même !
De quoi donner libre cours à toute spéculation : p.e. l'aéroport de Thessalonique qui s'appelle "aéroport de Macédoine" pourra t-il continuer à s'appeler ainsi ? et les produits grecs en provenance de Macédoine destinés à l'exportation ou encore la promotion touristique grecque à l'étranger ne devrait-elle plus mentionner le nom de Macédoine, sans parler qu'il faudrait réviser tous les travaux des historiens dans le monde qui se réfèrent à la Macédoine ?
Selon la presse grecque ce serait ce point qui est à l'origine des réserves du ministre grec des Affaires étrangères, Petros Molyviatis, pour accepter la proposition Nimitz telle quelle et qui, tout en la soutenant, aurait dit seulement qu'elle "était une bonne base de négociations".
Selon les premiers extraits publiés de la proposition, le nom constitutionnel de la FYROM "République de Macédoine" ne serait pas mis en cause par le rapport, ce qui fait que la proposition de "Republika Makedonija-Skopje" n'aurait que valeur de recommandation et non d'obligation. En échange pour satisfaire Athènes, la proposition mentionne que "le nom de Macédoine revêt une importance particulière et une longue relation avec l'héritage culturel et l'histoire de la République grecque et du peuple grec depuis l'antiquité". Autrement dit, une affaire interne aux Grecs qui laisse toutes les options possibles à l'international.