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Indignation et colère à Chypre après la visite d'une délégation américaine dans les territoires occupés

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Από iNFO-GRECE,

Une délégation d'hommes d'affaires américains est arrivée jeudi soir dans les territoires occupés de Chypre en passant par l'aéroport illégal du nord de l'île, provoquant une vague d'indignations dans la classe politique et parmi la population de la petite République chypriote où cette visite est ressentie comme une provocation planifiée par les Etats-Unis, alors que le Président de la chambre chyproturque du commerce, Ali Erel, s'empressait à se féliciter que cette visite constituait "un message clair qu'il n'y avait aucun obstacle pour les activités commerciales dans les territoires occupés".

Le ministre des Affaires étrangères de Chypre, George Iacovou, a aussitôt dénoncé d'arbitraire l'arrivée dans les territoires occupés des hommes d'affaires américains par un point d'entrée illégal qui "viole la législation chypriote et les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unis". Un argument employé également par les nombreuses protestations de personnalités aux Etats-Unis dont le sénateur du Congrès américain, Frank Pallone, qui dans une lettre au Secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice, demande de reconsidérer ce voyage "illégal" des ressortissants américains par un aéroport "non autorisé".

La délégation était composée de Rahsan Tzembe (Cushman&Wakefield- P&D), Hasan Tsolak (World Trade Center), Cem Dogrusoz (Comsat), Çetin Gumusolgu (Parsons Brinkerhoff), Eren Kale (GNC), Halim Neyzi (Shaw/Stone& Webster), Haluk Sargin (El Paso), Adnan Tan (Wesfort), Nuran Varolan (Pfizer), Serdar Gianasan (FedEx) et Ahmet Yilmaz (GNC). American Express et Oracle ont précisé que, bien que sollicités et contrairement aux rumeurs, aucun de leurs cadres ne participait du voyage.

Au bout du compte, la délégation d'hommes d'affaires "américains" n'était qu'une délégation d'américains d'origine turque. La portée de leur entreprise devait donc être limitée et relativisée, mais, accompagnés par l'Attaché commercial de l'Ambassade des Etats-Unis en Turquie, Aner Kayani, et accueillis sur place par l'Ambassadeur américain à Chypre, Michael Klosson, même si ce dernier prenait la précaution de ne pas attendre la délégation à l'aéroport illégal, leur visite prenait un caractère officiel des plus irritables pour les autorités de l'île. Visiblement, une nouvelle bourde de l'administration américaine ainsi débordée par ses businessmen turcs et néanmoins ressortissants américains, mais aussi une formidable victoire du lobby turc aux Etats-Unis à faire pâlir de jalousie le tant auto-congratulé lobby de nos congénères du Nouveau continent.

Une visite qui intervient alors que le Conseil des ministres de l'Union Européenne vient d'adopter une série de mesures visant à faciliter les échanges commerciaux de part et d'autre de la ligne verte séparant le Nord occupé du reste de la République de Chypre, mais aussi au milieu de déclarations des dignitaires de l'armée turque selon lesquelles "pas un seul soldat turc ne quittera Chypre tant qu'il n'y a pas de solution satisfaisante", déclarations dénoncées, en même temps que les violations continues de l'espace aérien sous contrôle du FIR (Flight Information Region) de Nicosie par l'aviation militaire turque, auprès du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Anan, par le représentant permanent de Chypre à l'ONU, Andreas Mavrogiannis. Aussi, demain, doivent se dérouler des élections "législatives" dans la soi-disant République Turque de Chypre du Nord. 147.249 électeurs sont appelés à élire les 50 "députés" du "parlement " chyproturc.

Le Président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, dans des déclarations à l'aéroport de Larnaca avant son départ pour une visite officielle à Malte, a estimé que "des telles actions ne contribuent aucunement à l'amélioration des relations de Chypre avec les Etats-Unis" et qu'"elles contribuent à tout sauf à la création d'un climat nécessaire pour la recherche d'une solution à la réunification de l'île", tandis que le Président du Parlement chypriote, Dimitris Christofias, a jugé, lui, qu'il s'agit "d'une action contraire aux résolutions des Nations Unies ainsi que par rapport au droit et la légalité internationaux", excluant à l'occasion l'éventualité d'une "taiwanisation" par les Turcs de la partie occupé de l'île.

C'est sur le même ton que s'est exprimé le président honoraire de l'EDEK, Vassos Lyssaridis, faisant part du "sentiment de malaise et d'indignation de l'ensemble des partis politiques de l'île" pour une "action qui se trouve en pleine contradiction avec les résolutions des Nations Unies et tout principe de Droit". M. Lyssaridis en appelle aux sentiments démocratiques de tous les peuples et demande leur contribution pour que "cette voix d'indignation et de colère s'entende partout". Le Président du DHSY, Nikos Anastassiadis, a qualifié la visite de "inadmissible et inquiétante".

Le ministre chyprite des Trasnports et des Travaux publics a dit que "cette visite sert des objectifs politiques et qu'elle est illégale non seulement en rapport aux lois de la République de Chypre et au résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, mais également illégale par rapport aux règles de l'Organisme International de l'Aviation Civile".

A Washington, le porte-parole du Département d'Etat américain, Richard Boucher, banalisant le fait, a dit que "il s'agit d'une visite d'affaires ordinaire sans conséquences juridiques quant à la position des Etats-Unis sur la question". Bien qu'alléguant que la politique des Etats-Unis sur la (non-)reconnaissance de l'Etat autoprocalmé turcochypriote n'ait pas changé, M. Boucher s'est dit favorable à ces visites qui "contribuent à la détente de l'isolement des Chyproturcs".

A Athènes, il est souligné que si la coopération économique et le développement de la partie Nord de l'île sont indispensables, "toute mesure ne peut être formulée hors du cadre des résolutions de l'ONU, qui reconnaît comme seul autorité légale sur l'île la République de Chypre, et elles doivent encourager la logique d'une résolution de la question chypriote sur base de la réunification de l'île", a dit le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, dans son point de presse jeudi, rappelant que Nicosie avait proposé, aussitôt après le referendum d'avril dernier, que l'enveloppe de 260 millions d'euros qu'il avait été prévu d'être accordée aux Turco-chypriotes dans le cas d'une solution de la question chypriote, leur soit quand même octroyée.

i-GR/ANA/CNA

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