karamanlis
A défaut de disposer d'une Pythie moderne, la presse grecque se tourne vers les sondages pour scruter l'horizon politique de l'après le 7 mars. Il ne se passe pas un jour sans qu'un nouveau sondage ne voie le jour, depuis que le Premier ministre socialiste Costas Simitis a démissionné de la présidence de son parti au profit du ministre des Affaires étrangères Georges Papandreou. Deux sondages publiés vendredi et samedi dans la presse athénienne, s'ils ne sont pas à une contradiction près, confirment la modification du climat après la décision du PASOK de changer de président à un mois et demi des élections législatives du 7 mars, sans toutefois montrer que le PASOK arrive à détrôner les conservateurs de Nea Dimokratia dans les intentions de vote des électeurs Grecs. Avec seulement 7% d'indécis, les jeux semblent être faits.
Le sondage de la société "Metron Analysis"commandé par le quotidien TA NEA, proche du gouvernement, réalisé auprès de 1.416 électeurs entre le 10 et le 14 janvier, place la Nea Dimokratia (ND) en tête avec 40,1% des intentions de vote, contre 37,6% pour le PASOK, 4,9% pour le KKE, 2,2% pour Synaspismos et 1,0% pour DHKKI. Toutefois, l'écart entre les deux principaux partis passe de 6,8% à 2,5% par rapport à la précédente estimation du même institut et pour 46,9% des personnes interrogées, Georges Papandreou, candidat à la présidence du PASOK, ferait un meilleur premier ministre que Costas Karamanlis, président de Nea Dimokratia, à 41,7%.
L'enquête montre également une avance importante du futur président du PASOK auprès des jeunes, le président de la ND étant par contre préfère par les électeurs plus âgés.
Dans la deuxième partie du sondage publié aujourd'hui samedi 17, 54,4% des personnes interrogées demande à M. Papandreou de changer de politique, tandis que 34,5% lui demandent de continuer la politique de Costas Simitis moyennant quelques aménagements. 43,4% préféreraient un gouvernement PASOK conduit par G. Papandreou contre 39,5% un gouvernement Nea Dimokratia avec K. Karamanlis.
Le sondage de la société "Opinion", réalisé pour l'autre quotidien de la gauche grecque ELEFTHEROTYPIA auprès de 1.600 électeurs entre le 8 et le 14 janvier, fait état d'une différence entre les deux partis rivaux au profit de la ND créditée de 40% des intentions de vote, contre 37% pour le PASOK, 4,9% pour le KKE, 2,8% pour la Coalition, 1,6% pour le DHKKI et 1,7% pour le LAOS. Mais dans la deuxième partie du sondage, publié lui aussi aujourd'hui, le PASOK est considéré plus apte à gouverné par 39,5% des personnes interrogées contre 37,8% pour la Nea Dimokratia.
Cette dernière enquête révèle une légère préférence des femmes pour la ND avec 41%, contre 36,6% pour le PASOK. En ce qui concerne la répartition géographique des intentions de vote, le PASOK arrive en tête dans les deux grands centres urbains, Athènes et Thessalonique, la ND réalisant un meilleur score dans les villes moyennes et les zones rurales. Ici aussi Papandreou ferait un meilleur premier ministre (45,7%) que Karamanlis (41,6%). Parmi les interroges, 67,2% déclarent être totalement décides quant à leur vote, 14,4% sont plutôt sûrs et 7,1% sont encore indécis.
Commentant vendredi la première partie publiée vendredi le porte-parole du gouvernement, Christos Protopapas, a estimé que leur enseignement principal est qu'"un véritable changement politique est en cours et non pas un artifice médiatique", ajoutant que "Georges Papandreou avec sa personnalité, ses propositions et son expérience politique a fait naître des attentes au sein du peuple, auxquelles nous répondrons".
Karamanlis confiant à l'avance de Nea Dimokratia
Le député de la ND et responsable de la planification politique et du programme du parti, Georges Souflias, a affirmé que les derniers sondages confirment l'avance substantielle que conserve la ND sur le PASOK concernant les intentions de vote, la victoire électorale et les transferts d'électeurs entre les deux partis (de 8 contre 1 en faveur de la ND). Analysant les résultats en réunion de la commission centrale électorale de la ND, M. Souflias a rappelé qu'avant les élections en 2000, le PASOK venait en tête devant la ND de 2,6% pour la société "Opinion" et de 0,9% pour "Metron Analysis".
Pour sa part, le président de la ND, Costas Karamanlis, s'adressant à la première réunion de la Commission de campagne électorale de son parti, a affirmé que malgré les tentatives de désorientation du PASOK, la ND conserve une large avance, se déclarent optimiste quant à l'issue du scrutin et soulignant que le succès sera assuré avec la participation de tous les membres du parti.
Par ailleurs, répondant indirectement à M. Papandreou et à l'autocritique faite par ce dernier en ce qui concerne les erreurs perpétrées par le PASOK, M. Karamanlis a observé que les erreurs ne peuvent être effacées d'un coup d'éponge, cette pratique ne pouvant être soutenue que par ceux qui ont intérêt a ce que le peuple oublie les années perdues. "Les citoyens, a-t-il affirme, veulent des propositions convaincantes sur le règlement de leurs problèmes". M. Karamanlis a encore invité M. Papandreou à préciser les noms de tous les ministres arrogants, à faire connaître tous ceux qui ont fait des erreurs et à déclarer ce qu'il a fait lui-même pour que celles-ci puissent être évitées.
Le président de la ND a enfin fait part de sa satisfaction au sujet de la réaction positive de M. Papandreou aux propositions qu'il a soumises dans le cadre de la campagne électorale, notamment dans le domaine de l'éducation, et il a réaffirmé que la ND agira sans en arriver à des attaques personnelles ou des attitudes extrêmes.