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Appâtés par les euro sonnants, les Chyproturcs lèvent la tête

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Από iNFO-GRECE,

Manifestation inouïe hier dans la partie occupée de la capitale chypriote, Nicosie, où près de 35.000 manifestants chypriotes-turcs ont demandé la démission de leur leader communautaire Raouf Denktash. La manifestation à l'appel des partis de gauche venait conclure une semaine de mobilisations en faveur du plan Annan pour l'unification de l'île.


Déjà la prospérité des chypriotes grecs, malgré l'invasion du Nord de l'île par de l'armée turque en 1974 et les problèmes d'absorption des centaines de milliers de réfugiés, avait de quoi révolter les turcophones du restés sous administration de l'autoproclamé République turque de Chypre du Nord, mais les promesses, cette fois-ci, de l'Europe d'un fond spécial conséquent pour la zone turcophone en cas d'accord sur l'unification de l'île a rendu l'attachement des chyproturcs pour leur Turquie protectrice intenable, à moins d'accepter de passer à côté de la manne européenne. Un prix trop cher qui se rajouterait déjà aux années de misère infligées par leur dirigeant Raouf Denktash, plus soucieux de servir les intérêts géopolitiques de la mère-Turquie dans la région que de la situation des chyproturcs. C'est ainsi que les chypriotes-turcs se sont trouvés quasi-minoritaires entre turcophones après l'arrivée de près de 35.000 militaires turcs, dont nombreux avec leur famille, et des dizaines de milliers de colons turcs importés des régions pauvres de l'Anatolie. La déclaration de Raouf Denktash la semaine dernière que le plan Anan pourrait être signé mais qu'il devrait ensuite être "gelé" jusqu'à ce que la Turquie adhère à l'Union Européenne a fini par exaspérer la patience des chyproturcs.

Cette semaine, à l'appel des partis de la gauche, d'organisation de la jeunesse et de différentes associations professionnelles dont la "Chambre du commerce", les chyproturcs ont décidé de braver leurs autorités et de descendre massivement dans la rue brandissant des drapeaux de l'Union Européenne. 30.000 personnes sur une population de 210.000 personnes est déjà important, mais si l'on tient compte que la population indigène n'est que de 90.000 personnes cela devient exceptionnel ; "cette terre est la notre", rappelaient les manifestants hier. Exceptionnelle aussi la violence des autres slogans entendus : sous la maison de Denktash, ils ont scandé "Denktash traître", "Denktash geôlier", "Denktash personne ne te croit, personne ne te fait confiance", "Oui au plan Annan, oui à l'Union Européenne".

La manifestation de Nicosie avait été précédée d'une autre manifestation mardi dans la ville de Morfou où l'on a entendu "ennemis du peuple, allez-vous en !" Par ailleurs, une dizaine de jeunes chyproturcs a entamé depuis lundi une grève de la faim symbolique pour protesté contre l'éloignement de la perspective européenne de la partie nord de l'île.

Le parti chyproturc de "Chypre Unie", parmi les initiateurs du mouvement de protestation qui enflait depuis une semaine a secoué l'épouvantail d'un isolement définitif de l'autoproclamée République Turque de Chypre du Nord en annonçant que "soit les chypriotes-turcs acceptent le plan Annan maintenant et deviennent co-associés de l'avenir de Chypre, soit ils subissent le régime politico-militaire actuel et maintiennent Chypre et la Turquie loin de l'Europe".

De son côté, le président du Parti Républicain Turc, l'autre parti de l'opposition à Denktash, demande, lui aussi, la démission du leader communautaire, lui reprochant même de se servir de son état de santé [Denktash a subi une opération du cœur en octobre dernier, ndlr] pour retarder les négociations de rapprochement avec la République de Chypre engagées par l'ONU.

Les deux partis demandent la création d'un "Conseil de Paix" qui prendrait la relève de Denktash dans les futures négociations autour du plan Annan.

Plusieurs partis chypriotes de la zone libre et des syndicats ont exprimé leur solidarité avec les manifestants, mais il serait tôt pour se réjouir de cette mobilisation dont, si les motifs restent clairs –participer au festin européen- les mobiles ne sont pas aussi évidents. La manifestation pourrait même être encouragée par la mère-Turquie dans un jeu de clans depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir en novembre dernier, et, qui doivent s'imposer dans un Etat dont les appareils sont fermement tenus par l'appareil militaire et défenseur de la laïcité à la turque. Le récent échec de la diplomatie turque au sommet du Conseil Européen de Copenhague à arracher une date de début des négociations sur l'adhésion à l'Union Européenne a ravivé les tentions entre les différents pôles du pouvoir turc.

Participant à un meeting pour le 50e anniversaire de l'Union des travailleurs des chemins des fers turcs, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP), au gouvernement en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a estimé que "à présent, il n'y avait pas une démocratie en pleine santé en Turquie", et, selon l'agence officielle Anatolie, il a souligné le fait qu'il n'y ait pas encore de véritable coopération entre les différentes institutions de son pays et que ces mêmes institutions se menaçaient entre-elles.

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