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Chypre : l'ONU toujours impuissante devant l'impasse créée par la Turquie.

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Από iNFO-GRECE,

Le Conseiller spécial du secrétaire Général de l'ONU, M. de Soto , a reconnu une nouvelle fois son incapacité à sortir les pourparlers turco-chypriotes de l'impasse. L'île divisée en deux depuis que l'armée turque a envahi le nord du pays en 1974 attend toujours sa réunification. Une attente qui prend de plus en plus les allures d'un vain rêve, alors même que l'adhésion de Chypre à l'Union Européenne est imminente. Adhésion qui se fait sous la menace d'un durcissement des positions de la Turquie. Un véritable enchevêtrement des pouvoir et, par conséquent, des faibles marges d'action que celui-ci laisse aux différents acteurs, empêche la moindre avancée substantielle dans les discussions.

Le pouvoir chypriote d'un côté s'appuie sur le gouvernement d'Athènes en espérant qu'il interviendra en faveur de Chypre auprès de l'Union Européenne. La Grèce, elle, essaie de tempérer et de maintenir un climat amical avec la Turquie. Une politique de moins en moins productive, tant du côté turc on reste intransigeant et, après le constat de l'impossibilité de faire reconnaître la partie occupée comme pays indépendant, on entreprend désormais, sous prétexte de coopération économique et sociale, son intégration dans la "patrie mère", et ce malgré toutes les mises en garde de la communauté internationale.

Sous cet aspect, le campement des turcs sur l'idée d'une confédération des deux communautés de l'île, au lieu d'une solution fédérale promue par les grecs, n'est qu'un subterfuge destiné à gagner du temps. Le représentant de la communauté turque de l'île, M. Rauf Denktash est, aux yeux de la Turquie, de plus en plus un dirigeant virtuel, employé comme un tampon-filtre pour éviter à la Turquie d'avoir à rendre directement des comptes à la communauté internationale.

Cette ruse orientale, M. Alvaro de Soto est loin de l'avoir saisie. Bien au contraire, après la gaffe du Secrétaire Général, M. Cofi Annan , qui, en septembre dernier, avait défendu à New York la thèse d'une, soi disant, équité entre les deux communautés et mettait, par-là même, l'occupant et l'occupé au même niveau, c'est au tour de son émissaire de mettre cette équité en application en ne se référant plus qu'aux "chefs des deux communautés", selon les termes du communiqué publié ce matin par l'ONU à l'issue de la tournée de M. de Soto dans l'île et avant sa rencontre demain avec le ministre turc des Affaires étrangères, M. Ismaïl Cem . Le non-paper qui avait été divulgué en novembre dernier après les négociations de Genève reprennant les résolutions du Conseil de Securité et qui mettait l'accent sur l'attachement de l'ONU à l'unité de l'île et exigeait le retour d'une partie des terres confisquées au nord occupé de l'île aux réfugiés grecs semble bien loin.

Aujourd'hui, M. Cliridès , Président de l'Etat souverain de Chypre, et M. Rauf Denktash , chef d'une communauté qui s'est autoproclamée Etat et imposée par la force des armes d'un pays tiers - Etat reconnu par la seule Turquie - sont traités au même niveau par les diplomates de l'ONU, si soucieux en d'autres temps des respects protocolaires.

Le besoin d'un compromis, prendrait-il à tel point l'avantage sur le respect du droit international et sur l'application des résolutions de l'ONU, elle-même, qui demandent le retrait des forces armées turques de l'île ?

Aujourd'hui, le Président Chirac a ratifié la résolution du Sénat et du Parlement français condamnant le génocide arménien. Les élus français en promulguant, au début du mois, la loi de reconnaissance du génocide arménien, malgré les réticences du gouvernement et les menaces de la Turquie, ont montré qu'un grand pays ne s'impose sur la scène internationale qu'en assumant avec courage ses principes éthiques. Il serait temps que la Politique prenne le dessus sur l'Expertise diplomatique de l'ONU.

La technique de négociation, celle que les diplomates de l'ONU prétendent maîtriser, comme toute technique, elle est bonne tant qu'elle marche ; quant elle rouille, il ne faut pas hésiter à s'en débarrasser. Empêtrée dans des négociations interminables depuis 26 ans, la question chypriote a perdu tout sens politique. Le statu quo a fini par modifier les données initiales. Il n'est, dès lors, pas étonnant qu'aujourd'hui l'ONU s'en mêle dans ses propres contradictions.

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