l'échec scolaire en Grèce

Je connaissais un enfant très zoïros. Il était tombé sur une maîtresse relativement sévère. Il lui faisait des pieds de nez, montait sur la porte, dissipait la classe. Elle le grondait d'un air très courroucé, s'indignait devant les parents. C'était cependant l'un de ses élèves préférés (après qu'il ait quitté la classe, il est vrai.)

L'école primaire grecque ainsi que le gymnase ont été mixtes bien avant qu'ils ne soient en France. (En 1970, la plupart des collèges, en France, étaient collèges de filles, collèges de garçons, en Grèce, non, la mixité était partout)

Iannis rejoint sa place habituelle dans la classe. Places choisies tout à fait librement. L'instituteur ou l'institutrice sont respectés. D'abord par les parents.
Les livres de grec suivent le cours des saisons. Je ne suis partisane du must modertiste. A l'heure actuelle, c'est bien, du solide, des repères, une certaine stabilité. Une tête bien faite peut ensuite s'adapter à n'importe quelle situation.
Sur les programmes, je ne t'apporterai pas trop de précisions. Grosso modo, pour l'essentiel comparable à celui de la France ou de la Belgique. L'histoire grecque y occupe une place importante. On célèbre le 28 octobre, le 17 novembre et le 25 mars. Personnellement, je n'ai pas vu d'exagération.

"Ma force, c'est l'amour de mon peuple. La liberté ou la mort."
C'est vrai que pour la fête nationale, les élèves défilent avec les appelés. Les meilleurs élèves portent le drapeau de leur classe. Au gymase et au lycée aussi. Panayota qui était une très bonne élève, très réservée n'a pas voulu défiler. Sa mère a insisté pour qu'on choisisse quelqu'un d'autre. Tout cela n'est pas bien méchant. Il ne faut pas le voir avec notre regard. C'est l'amour de la patrie, ce n'est pas l'excitation de tendances belliqueuses. Est-ce faire du mal aux enfants que de valoriser le bon travail?

Je te parlerai du peu que je sais sur l'enseignement religieux, tant au primaire qu'au secondaire, mais là je dois m'occuper du repas. Chao

Les parents qui ont les moyens financiers mais qui ne peuvent pas aider.

Mon amie Stravoula est instit. Son poste est dans un village près de sa ville d'origine. "dioristike" dans la mesure du possible, pas trop loin de la ville demandée. (Et sa famille est de la ND, connu, ceci pour ceux qui croient que seuls les gens du pasok arrivent à quelque chose).

Pour ne pas faire de préférence, Stravoula accepte de donner des leçons seulement à des élèves extérieurs à sa classe et à son école. Elle s'occupait tous les jours, moyennement finances, d'un petit garçon dont les parents tiennent un bar avec prostitution dans un quartier mal famé. (Ce que les parisiens appellent snobement un back ground). Les parents ne s'estimant pas capables, délèguent à quelqu'un d'autre l'instruction.

Je ne suis pas évidemment en mesure de détailler le programme de l'école primaire. Ce sont des informations formelles que probablement on peut trouver relativement facilement.

J'ai un avis. Je trouve le programme de l'école primaire adapté à l'enfant et je trouve également qu'il est en accord avec des valeurs traditionnellement grecques.

Les enfants grecs ont la chance qu'on leur raconte toute la mythologie. On sait aujourd'hui que les enfants se construisent avec une part d'imaginaire, que cette part d'imaginaire est même très favorable à la construction de la personnalité. Sans même parler du principe du plaisir qui fait que l'enfant apprivoise son école.

Il y a aussi une leçon pratique. Comment bien s'occuper d'une maison? Ouvrir les fenêtres, se protéger du soleil à certaines heures? Que faire en cas de tremblement de terre?

L'instit enseigne la religion orthodoxe.

Au gymnase, il y a un prof de théologie.

Ni l'un, ni l'autre ne me choquent. Pourtant, je suis plutôt non croyante et je pense que les religions, généralement font du mal.

Mais, mais je ne suis pas non plus une abrutie. On peut s'adapter et permettre à l'enfant de s'adapter.

Exemple (véridique comme tous les autres): Kostas et Françoise ont trois enfants. Ils n'aiment pas la religion chrétienne et ils tiennent à privilégier une éducation libre-penseur pour leurs enfants. Ils vivent en Grèce, qu'est-ce qu'ils vont faire? Seraient-ils fanatiques au point de demander que leurs enfants ne participent pas au cours de religion? Françoise, va-t-elle se mettre à militer en faveur du caractère facultatif de l'enseignement religieux, en Grèce?
SUR QUE NON, ni Kostas, ni Françoise ne sont des idiots. Ils parlent avec leurs enfants et leur expliquent qu'il faut appréhender l'Evangile comme on lirait une belle histoire. Qu'il faut respecter les croyances des uns et des autres. Ce que d'ailleurs on enseigne dans le cours de religion orthodoxe grec.

Comme la Grèce reçoit des étrangers. Certains ont dit, pourquoi nos enfants feraient la prière puisque nous ne partageons pas les mêmes convictions. J'imagine que des instit ou profs, pour ne pas être accusés d'endoctrinement, ont demandé aux enfants non chrétiens orthodoxes de ne pas participer à la prière. Je connais un instit qui a demandé aux parents s'ils étaient bien d'accord pour que l'enfant prie, quelques minutes dans la cour, avec les autres.

Le mot de racisme a été prononcé par rapport aux enseignants grecs. Ou il s'agit d'un cas très isolé, ou d'une incompréhension. Là, je suis dans la 4ème dimension. J'attends des réactions sur ce mot de la part des co-intervenants.

Pour ce que j'ai vu moi, je pense qu'un enfant pouvait grandir en Grèce et ignorer jusqu'au sens du mot racisme, faute de pouvoir lui donner de consistance. Mon amie Félicitée est gabonaise, mariée avec un Grec, vivant dans une ville de province. Pour elle, comme pour ses deux enfants, Christos et Eleni, le racisme, c'est du virtuel. D'ailleurs, Félicitée a sa définition du racisme. Le racisme, c'est les français et les magrhébins et dans les deux sens.