l'échec scolaire en Grèce

LE DEPISTAGE OPHTAMOLOGISTE organisé à l'école, il n'existe pas. Pas plus que le dépistage de la dislexie qui est relativement récent en France.

La cantine scolaire n'existe pas, nulle part. Ni l'internat au gymnase ou au lycée. Néanmoins, des solutions sont trouvées. On va crécher chez un lointain parent, si on habite vraiment trop loin. De toute façon, il y a des cars de ramassage. Sur les îles les plus éloignées et les moins peuplées, (il y a 2000 îles en Grèce), l'enseignement primaire est assuré tout à fait normalement. Au niveau du gymnase, les matières considérées comme fondamentales, grec, maths, histoire-géo sont présentes et les trois profs aussi.
(Et, oui les Grecs comme les français et les belges veulent tous habiter dans des endroits déjà trè s peuplés. Un tiers des Grecs habite à Athènes et au Pirée. En plus, les jeunes qui habitent sur des petites îles, n'ont souvent qu'une idée, en partir!)

Les tsiganes, en Grèce, ont leur originalité.Ils affirment clairement aussi: "ma patrie, c'est la Grèce". Leurs coutumes sont un peu différentes des autres Grecs mais ils ne se sentent investis d'aucune mission messianique. Ils sont heureux d'être en vie, conscients de leur liberté affirmée, conscients du regard quelquefois mêlé d'opprobe posé sur eux. Mais ils sont sans complexe. D'ailleurs, les tsiganes sont riches, ils ont avec leurs femmes des activités (marché, agriculture, commerce ambulant, musique) et construisent de belles maisons.

Nous avons cependant des tsiganes qui ne savaient même pas téléphoner. Beaucoup d'entre eux ont des difficultés à lire. Certains d'entre eux vont à l'école, mais c'est exceptionnel car eux-même ont peur de se mêler aux gadjo. (les non-tsiganes). Certains ont peur de cette culture écrite, comme s'ils allaient perdre leur âme. Les initiatives dans ce domaine restent embryonnaires. La solution, serait que des instituteurs aillent leur faire la classe, en se mettant à leur portée et ne cherchant pas à les changer. Il y a de vrais talents chez eux qui restent en friche ou qui, en tout cas, ne trouvent pas l'envol qu'ils mériteraient, faute de formation.

Il existe naturellement ce que quelques profs français appellent tendrement "des cas". A l'école primaire, ils ne sont pas légion.

Au cours des trois années passées avec eux, Monsieur Germanis, instit a cité devant sa classe, l'exemple de deux "mauvais élèves": Sotiris et Kosta.
On pourrait dire que "den pianoun tipota", rien ne rentre dans leurs têtes. Il fait une nuance concernant Christos. C'est vrai, Christos, n'est pas un bon élève mais il est utile à la société, trois fois pas semaine, il aide sa maman au laîki (je ne peux avoir le tréma), sur le marché. Sa maman était d'ailleurs d'une grande gentillesse et tout se passait dans la bonne humeur.

Sotiris est présenté au contraire comme un élément qui ne fait rien de bien. Il se trouve que j'ai rencontré Sotiris. Et, Sotiris était l'exemple même de l'enfant antipathique. Exemple: outre ses railleries méchantes envers (évidemment) ses camarades les plus réservés, Sotiris avait de drôles d'idées. Exemple: il voyait arriver une des mamans, il inventait: votre enfant vient d'avoir un terrible accident ou votre enfant, on l'a mis au-dessous de tout. Avec des mots bien à lui.

C'est là qu'on pourrait dire, un peu de social manque? (En France, un tel enfant, direction le psychologue scolaire, plus suivi avec la famille)

Cependant, attention aux transpositions. Un pays de plus de 60 millions de personnes, ce n'est pas pour moi, un pays de 11 millions x 6.

Vous devriez vous remuer pour donner des renseignements sur l'enseignement en Grèce. Vous savez bien quelque chose tout de même? Vous n'avez jamais mis les pieds dans une école grecque ou quoi?