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La Grèce multiplie les appels du pied aux investisseurs étrangers

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Par iNFO-GRECE,

Après Londres mercredi, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou était à Paris jeudi pour rencontrer la ministre française de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, Christine Lagarde, précédé la veille du bras droit du premier ministre Haris Pamboukis, pour attirer des investisseurs ou des acheteurs des participations grecques dans les entreprises publiques, alors que quelques 300 chefs d'entreprise et officiels du gouvernement chinois visitaient le pavillon de la Grèce à la 14e CIFIT, la foire internationale des investissements à Xiamen.

A Londres, le ministre grec des Finances, a dressé un bilan de l'économie nationale et des dossiers liés plus particulièrement aux investissements lors d'interviews accordées aux grands médias internationaux, notamment à Bloomberg pour la télé, Reuters pour les agences d'information, Economist pour les revues financières, ainsi que Financial Times et Wall Street Journal pour les journaux.

M. Papaconstantinou a eu de trois heures avec des investisseurs internationaux, afin de les informer du programme de l'économie grecque et des opportunités d'investissements qui s'offrent à présent dans le pays, le ministre mettant l'accent sur le nouveau cadre législatif qui vise à attirer les investissements étrangers.

La visite à Paris de M. Papapconstantinou et ses rencontres avec les chefs d'entreprises française, avait été organisé par Michel Pébereau, président de BNP Paribas, lequel espère bien être le conseil du gouvernement grec pour la série de privatisations à venir. S'adressant à la presse grecque et étrangère à Paris, M. Papaconstantinou a déclaré avoir informé Mme Lagarde sur le programme économique grec, soulignant que "la France est l'un des Etats participant le plus au soutien de la Grèce".

En réponse par ailleurs à une question sur les investissements, qui figurent dûment au programme du ministre dans sa tournée en Europe, M. Papaconstantinou a informé ne pas avoir discuté de plans précis avec Mme Lagarde, mais souligné que "tant dans les programmes des restructurations que des dénationalisations que nous faisons, ainsi que dans des investissements importants étrangers en Grèce, la France participe dynamiquement".

Invité d'autre part à préciser le contenu du nouveau cadre législatif devant attirer des investissements en Grèce, le ministre s'est référé en premier lieu à la forte diminution réussie du déficit public et la promotion de tous les changements structurels, citant le nouveau système de retraites, le cadre fiscal, l'ouverture des professions fermées, toutes ces initiatives, a-t-il dit, facilitant les investissements. M. Papaconstantinou a mis l'accent enfin sur l'annonce faite par le premier ministre, Georges Papandréou, de Thessalonique, concernant la baisse des coefficients d'impôts, le dit "fast track" pour les grands investissements étrangers.

Le ministre a parlé aussi de la création d'une obligation spéciale qui serait destinée aux Grecs de la diaspora, à tous les Grecs vivant à l'étranger et qui veulent contribuer à l'effort de la Grèce, rappelant à ce titre que le nombre de Grecs vivant à l'étranger est quasiment le même que les Grecs vivant en Grèce.

Interrogé sur le problème des recettes, M. Papaconstantinou a affirmé que cette question ne préoccupe pas particulièrement le gouvernement, faisant valoir que les initiatives mises en oeuvre jusqu'à la fin de l'année permettront de couvrir une grande partie du retard existant à ce jour. Et dans tous les cas, a-t-il ajouté d'emblée, l'image est tellement bonne du côté de la limitation des dépenses que nous atteindrons assurément l'objectif du déficit pour 2010.

Concernant enfin les résultats enregistrés à ce jour dans la lutte contre l'évasion fiscale, le ministre a parlé qu'il s'agit là d'un très grand défi, le gouvernement ayant démontré depuis des mois dans des actes qu'il "réprimait sans merci" l'évasion fiscale. Nous avons, a-t-il dit, un nouveau cadre fiscal qui permet, grâce aux changements dans les moyens de poursuivre les mauvais payeurs et grâce au changement de cadre juridique, d'améliorer les recettes de l'Etat sans augmenter les coefficients d'imposition et en donnant ainsi un sentiment de justice aux citoyens.

Un discours qui tantôt s'adressait aux journalistes étrangers ignorant l'amnistie fiscale en cours contre le paiement immédiat des amendes qui sonne comme un aveu d'inefficacité de la politique de "répression sans merci", tantôt il adressait des messages à destination des journalistes grecs pour une consommation interne, puisqu'en rentrant à Athènes M. Papaconstantinou découvrira le trou des 26 milliards dans les recettes pointé par les experts de la troïka BCE-UE-FMI. Un trou à combler d'ici la fin de l'année, soit 6,5 milliards par mois !

M. Pamboulis, intime du premier ministre Georges Papandréou, plus particulièrement chargé des "investissements stratégiques" à l'occasion du remaniement gouvernemental début septembre, venu à Paris chercher conseil auprès des Jacques Attali et Daniel Cohen, n' pas été plus explicite. Tous ceux qui disposent d'un capital intéressent M. Papboukis : les armateurs grecs réfugiés à Londres, les Chinois, les Arabes du Golfe, les Français, les Allemands… pourvu qu'ils se manifestent comme les furent les Chinois de Cisco qui emportèrent le port du Pirée pour à peine plus de 3 milliards. M. Papboukis espère aussi lancer 5 nouveaux grands chantiers d'une valeur de 300 millions chacun afin de récolter 2,5 à 3 milliards d'euros soit un peu plus que les investissements étrangers de l'année dernière (2,4 mds) conjointement aux privatisations qui devraient rapporter 1 milliard d'ici 2013.

Invest in Greece à la 14e CIFIT - Intérêt confirmé des investisseurs chinois

Plus de 300 chefs d'entreprise chinois et officiels du gouvernement ont rencontré les cadres de Invest in Greece à la 14e CIFIT (China International Fair for Investment Trade) à Xiamen, le pavillon grec accueillant les visiteurs sous la bannière "Grèce: Bienvenue à la nouvelle ère d'investissements".

Les investisseurs potentiels se sont intéressés tout particulièrement au real estate (immobilier), aux énergies renouvelables et à la création d'un Centre de pièces détachées homologuées pour les technologies avancées, mais également aux projets s'inscrivant dans le Partenariat secteurs public et privé (SDIT).

Notons que la participation de Invest in Greece s'inscrit dans le cadre du programme stratégique de 2010 pour la promotion et le soutien des investissements étrangers en Grèce, et constitue aussi le prolongement de la visite officielle de la ministre de l'Economie, de la Compétitivité et de la Marine, Louka Katseli, à la récente World Expo 2010 à Shanghai.

Invest in Greece avait pour objectif de présenter au cours d'un séminaire 150 propositions d'investissements dans le tourisme, les énergies alternatives, les technologies, l'alimentation, la santé, la gestion des déchets - toute chose d'un accès facile sur un "portefeuille d'investissements électronique" - Investment e-Book. Y sont également répertoriés les actions et politiques du gouvernement dans le domaine des dénationalisations et de la mise en valeur des biens publics, tout comme les grands changements apportés dans le cadre institutionnel cette dernière année pour faciliter les investissements.

i-GR/ANA-MPA

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