Servi par des sondages qui placent encore le PASOK en avance sur l'opposition et par la faiblesse du leader de la ND a trouver un angle d'attaque, le premier ministre, Georges Papandréou, s'est dit convaincu que la Grèce s'est placée en trajectoire de réalisation de ses objectifs, en acquérant progressivement à nouveau sa crédibilité au plan international, s'adressant jeudi à Bruxelles dans une conférence de presse à l'issue des travaux du Sommet de l'UE.
Le premier ministre a rappelé la détermination du gouvernement de promouvoir les changements majeurs et difficiles qui doivent être réalisés dans le système politique, l'administration publique et le système de prévoyance.
L'opinion que la Grèce est sur la bonne voie a été exprimée d'ailleurs, selon M. Papandréou, tant par la Commission européenne que par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, au cours des travaux du Conseil européen, le chef du gouvernement réitérant que la crise grecque a fait ressortir au sein de l'UE la nécessité d'une gouvernance économique et d'une politique économique coordonnée des "27", afin d'être capable à l'avenir de prévenir de telles crises.
M. Papandréou a souligné à cet effet que le "groupe de travail" présidé par le président de l'UE, Herman Van Rompuy, travaille dans ce but et présentera des propositions concrètes pour améliorer la gouvernance économique dans les prochains mois.
Concernant les propositions de l'UE pour la régulation des marchés financiers, en vue en particulier du Sommet du G-20 à Toronto, M. Papandréou a affirmé que l'UE s'engage à prendre des décisions, même en l'absence de volonté politique qui se manifesterait au niveau international. Et plus particulièrement pour les marchés des produits dérivés et des CDS, le premier ministre a réitéré sa proposition pour l'imposition des banques et des transactions sur les marchés internationaux.
Par ailleurs, M. Papandréou a informé que les "27" ont discuté de la nécessité d'adaptation budgétaire, en relevant toutefois qu'à part la réduction des déficits budgétaires et des dettes publiques, l'accent doit être mis aussi sur la capacité de recouvrer la croissance et stimuler la compétitivité de l'économie européenne.
Dans ce cadre, a-t-il ajouté, la nouvelle stratégie de l'"Europe 2020", adoptée le jour même par les "27", vise à renforcer l'emploi, soutenir la recherche et l'innovation, mais en même temps la cohésion sociale. Pour réussir ces obejctifs, a-t-il noté, il faut les ressources nécessaires, et c'est pourquoi la Grèce a soutenu la proposition en faveur de l'imposition des transactions financières, l'imposition du CO2 et l'émission d'obligations européennes.
Evoquant plus spécialement l'effort entrepris en Grèce, M. Papandréou a expliqué qu'il faut parallèlement aux coupes dans les dépenses, aménager l'environnement approprié pour attirer des investissements, lequel ne mettra pas uniquement en valeur les programmes de l'UE, mais fera avancer la collaboration systématique avec des pays tiers qui souhaitent investir en Grèce.
"Nous avons une immense responsabilité de sauver l'économie, et nous le ferons", a tranché M. Papandréou, n'hésitant pas à dire que les changements apportés par le gouvernement dans l'administration publique et les autorités locales sont de "petites révolutions", mais aussi dans la fiscalité, pour un système plus juste et plus transparent.
Samaras: Le PASOK ne peut pas sortir la Grèce de la crise
S'adressant vendredi au groupe parlementaire de la Nouvelle Démocratie (ND), une semaine avant le 8e Congrès du parti sur les principes et thèses, le président du principal parti de l'opposition, Antonis Samaras, s'est attaqué de plein fouet à la politique économique du gouvernement, estimant que la Grèce ne pourra pas sortir de la crise.
Le PASOK ne peut pas sortir le pays de la crise, puisque se moquant du peuple grec, en ayant dit pour gagner les élections qu'il y a de l'argent, puis votant le mémorandum qui conduit la Grèce dans un cercle vicieux de grands déficits et de mesures encore plus dures, a souligné M. Samaras.
Selon le président de la ND, ce cycle infernal des déficits et dettes remonte au gouvernement du PASOK des années 1980, alors que se référant à la question d'actualité des relations de travail, il s'est dit ne pas être opposé à la flexibilité, si tant est que soient garantis les droits sociaux et un développement économique.
8% d'écart entre le PASOK et la ND dans les intentions de vote
Le PASOK devance de 8% la Nouvelle Démocratie dans les intentions de vote, selon un sondage paru vendredi de la société MRB pour le compte de la chaîne de télévision "Mega".
Ainsi, le PASOK recueille 28,1%, la ND 20,1%, le KKE 7,0%, le LAOS 4,6% et la Coalition 3,6%. Notons que 31,6% des interviewés n'ont pas précisé quel parti ils voteraient.
A la traditionnelle question sur le "meilleur premier ministre", 31,4 % choisissent Georges Papandréou, 20,7% Antonis Samaras, alors que 41,6% déclarent "ni l'un ni l'autre".
i-GR/ANA-MPA