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Les syndicats grecs en ordre de marche en vue de la mobilisation nationale du 11 mars

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Par iNFO-GRECE,

Alors que la Confédération européenne des syndicats a adopté une résolution exprimant sa solidarité pour les luttes sociales en Grèce, le président de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), Yannis Panagopoulos, a appelé mardi les travailleurs, ainsi que tous les citoyens grecs, à participer massivement à la manifestation du jeudi 11 mars pour dénoncer "les injustices sociales et les mesures unilatérales du nouveau plan anti-social du gouvernement".

De son côté, le président de l'ADEDY (syndicat de la fonction publique), Spyros Papaspyros, estime qu'il faudra organiser une journée européenne de mobilisations contre les politiques d'austérité visant réduction des salaires et pensions et affaiblissement des droits au travail et à la santé.

A l'appel de la GSEE et de l'ADEDY, les associations et syndicats répondent à ce mot d'ordre, et notamment les aiguilleurs du ciel, l'espace aérien grec devant être fermé à partir de minuit mercredi jusqu'à minuit jeudi. Ainsi, les compagnies aériennes grecques Aegean et Olympic Air ont annoncé l'annulation de leurs vols pour jeudi.

Le syndicat de l'Electricité de Grèce (DEH), de son côté, a confirmé mardi participer à la grève de 24h jeudi, annonçant des mobilisations pour le lundi 15 mars dans toute la Grèce et une grève de 48h les 16-17 mars.

Enfin, la Fédération des pompistes-commerce de carburants (POPEK) menace de grèves, si aucune réponse n'est donnée à sa demande faite ses dernières semaines de rencontrer le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou. La controverse porte sur les conditions de mise en place dans les stations essence de caisses enregistreuses.

Notons que lundi soir, la Fédération des pompes à essence (OBE) a décidé de la fermeture pour 24h de la distribution jeudi 18 mars, alors que le 21 mars, en assemblée générale, d'autres mobilisations pourraient être annoncées.

Les syndicats européens solidaires des travailleurs grecs

Le comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui s'est réuni mardi à Bruxelles, a émis une résolution de solidarité aux travailleurs grecs "qui luttent pour que ne passent pas les mesures unilatérales, dures, injustes et inefficaces de coupes de salaires et de droits".

Comme l'a déclaré dans son intervention le SG de la CES, John Monks, la crise n'a pas été provoquée par les travailleurs, mais par les marchés financiers. "Les travailleurs perdent leurs emplois à cause des pratiques spéculatives des Lords de l'économie", a tranché M. Monks.

Selon la résolution, "la CES s'inquiète de voir la Grèce apparemment seule à devoir affronter une nouvelle vague de spéculation financière orchestrée par les « Goldman Sachs ». Le Conseil européen, la Banque centrale européenne et la Commission européenne font passer un message totalement erroné : il ne faut pas toucher aux spéculateurs alors que les travailleurs et les gouvernements sont sous pression pour réduire les salaires, les aides sociales et les services publics.

Si l'Europe n'agit pas maintenant contre les spéculateurs, si l'Europe n'organise pas la solidarité entre ses États membres et ses travailleurs, alors les marchés financiers feront usage de leur puissance pour isoler certains pays un par un : l'un après l'autre, des États membres seront ainsi forcés de réduire les salaires, la protection sociale et l'emploi. L'Europe sociale court un grave danger.

Voilà pourquoi la CES exige un nouveau pacte social pour l'Europe. L'Europe a besoin d'une taxe sur les transactions financières, une euro-obligation commune, une agence européenne de notation et une Banque centrale européenne qui soutient également les politiques et les finances publiques, pas seulement le secteur bancaire. Les négociations collectives doivent être renforcées : les réductions et le gel des salaires ne doivent pas, au nom de la compétitivité, remplacer les dévaluations compétitives d'avant la monnaie unique.

La marche à suivre passe par des plans de relance négociés avec les partenaires sociaux dans lesquels les riches et les nantis acceptent leur part entière de responsabilité et où les travailleurs ne doivent pas seuls porter le fardeau de la récession en subissant le chômage et les réductions des salaires et des pensions".

i-GR/ANA-MPA

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