Des heurts violents entre groupes de jeunes et policiers ont éclaté samedi et dimanche à Athènes ainsi que dans plusieurs grandes villes en Grèce à l'occasion de l'anniversaire de la mort du jeune Alexis, victime d'une bavure policière,dans le quartier d'Exarcheia, qui avait déclenché l'hiver dernier des violences urbaines jamais vues en Grèce auparavant.
Une marche de commémoration et de protestation a été organisée dimanche après-midi au centre d'Athènes à l'occasion du premier anniversaire de la mort de l'adolescent Alexandros Grigoropoulos, alors que le requiem matinal au cimetière du Palaio Faliro s'était déroulé dans un calme relatif.
Les forces de police ont procédé à l'arrestation de quelque 150 personnes, dont environ 40 après l'occupation de la mairie de Kératsini ; samedi en soirée, un groupe de 12 personnes, dont 5 Italiens, 4 Grecs et 3 Albanais, accusé d'avoir provoqué des incidents à Exarcheia avait été arrêté et placé en garde à vue.
Affrontements entre manifestants et policiers devant le propylée de l'Université d'Athènes.
Le recteur de l'Université d'Athènes, Christos Kittas, a été blessé lors de l'occupation du bâtiment du rectorat par un groupe de jeunes, tandis que les heurts violents sur la place Syntagma, devant le parlement, ont fait plusieurs blessés dont des civils et des policiers. 16 policiers ont été blessés durant les affrontements.
Les manifestants qui ont pénétré dans le rectorat de l'Université d'Athènes et ont hissé un drapeau portant le symbole de l'anarchie restaient dimanche soir enfermés dans ce bâtiment poursuivant les heurts avec les forces de police.
La Faculté de Droit et le rectorat de l'Université d'Athènes restaient toujours occupés par les jeunes insurgés dimanche soir. Les affrontements continuaient entre forces de l'ordre et les jeunes autour de l'Ecole de Polytechnique. Plusieurs grandes artères (Panepistipiou, Akadimias) ainsi que les rues autour du quartier d'Exarcheia restaient fermées à la circulation. Les jeunes enfermés dans le rectorat ont quitté les leiux tard dans la nuit du dimanche à lundi, tandis qu'une centaine de jeunes occupaient toujours l'Ecole Polytechnique.
Quelque 6.000 policiers ont été déployés dimanche pour encadrer les défilés et autres manifestations. Plus de 600 personnes ont été arrêtées les dernières 24 heures dans les différentes villes du pays.
Des scènes similaires ont eu lieu à Thessalonique où l'air est devenu irrespirable par les gaz lacrymogènes. La circulation automobile est interdite autour de l'Université. Les informations font état de plusieurs dizaines d'arrestations. Huit personnes ont été officiellement arrêtées après une descente dans la cour de l'Université Aristote, samedi à 4 heures du matin.
A Volos, où plusieurs arrestations ont été signalées, près de 200 personnes étaient toujours encerclées par les policiers dimanche soir.
Vendredi,le ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chryssochoïdis, avait eu des rencontres avec le président de la République, Carolos Papoulias, le premier ministre, Georges Papandréou, et informé également les chefs des partis représentés au Parlement et les euro-députés, afin de demander un front social uni contre toutes violences qui pourraient avoir lieu lundi 7 décembre, au lendemain du jour anniversaire de la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, tué en 2008 par un policier au centre d'Athènes.
Samedi, un communiqué de Synaspismos (parti de la gauche radicale) a accusé le gouvernement de procéder à des arrestations préventives en violation du droit de manifester. Le ministre de la Protection du Citoyen a répliqué accusant ce parti de tenir un double langage.
Tous les yeux sont maintenant tournés vers la manifestation en mémoire du jeune Alexis, appelée lundi midi au centre d'Athènes par les organisations syndicales des enseignants.
i-GR/ANA-MPA