polytechnique
Une jeune femme de 22 ans a été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi pour son appartenance présumée à l'organisation "Conspiration des cellules de feu" alors que à quelques jours des manifestations commémorant la révolte estudiantine de 1974 contre la dictature, l'extrême-gauche et les "anti-pouvoir" du quartier d'Exarcheia se sont illustrés avec des nouveaux affrontements avec la police durant le week-end.
La jeune femme arrêtée a été conduite samedi après-midi devant les juges d'instruction qui enquêtent sur l'affaire d'un appartement découvert à la fin septembre par la police et servant de cache à l'organisation dans le quartier résidentiel de Halandri.
Selon les informations disponibles, la jeune femme qui réside dans une banlieue Nord d'Athènes, a été interpellée sur l'avenue Patission, une des grandes artères du centre ville, peu après des incidents survenus contre des forces de l'ordre dans le quartier "chaud" de Exarchia, sur base d'un mandat d'arrêt émis à son encontre il y a trois jours.
Selon la police, la jeune femme est parmi les individus soupçonnés d'être impliqués dans cette organisation, en tenant compte d'éléments d'enquête ayant suivi la découverte de l'appartement de Halandri, suite à quoi quatre personnes avaient été interpellées et six autres mandats avaient été émis. Trois hommes ont alors été placés en détention provisoire et une jeune femme remise en liberté sous conditions. Les six autres suspects sont toujours recherchés par la police. Le nom de la jeune femme de 22 ans arrêtée la veille ne figurait pas dans les six mandats d'arrêt initiaux.
Selon des informations plus tard dans l'après-midi de samedi, la jeune femme a obtenu de la 32e juge d'instruction ordinaire un délai jusqu'à lundi matin à 11h pour préparer sa défense. Les chefs d'acccusation portés contre elle concernent l'adhésion à une organisation terroriste, la fourniture, la fabrication et la possession de matières explosives et de bombes. Selon des éléments du dossier, des empreintes digitales de la jeune femme l'associent à l'appartement de Halandri qui, selon la police, était une "cache" de l'organisation.
Par ailleurs, un jeune homme de 24 ans est conduit ce samedi devant le procureur pour participation à des incidents dans la nuit contre une unité des forces anti-émeutes, rue Navarinou, à Exarchia.
Peu avant minuit, un groupe de 50 jeunes a attaqué avec des cocktails molotov et des pierres les forces de police en stationnement, provocant des dégâts à une voiture en stationnement mais sans faire de blessés, alors qu'une heure plus tard un nouvel incident se produisait avec cette fois jets de bouteilles et de pierres. Deux personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre au cours de l'opération de police qui a suivi, la première étant placée en garde à vue pour participation aux incidents et la deuxième étant relâchée.
Au lendemain des élections législatives d'octobre dernier, le nouveau gouvernement avait dénoncé la stratégie répressive du gouvernement précédent envers les jeunes d'Exarcheia et a rebaptiser symboliquement le ministère de l'Ordre public en Ministère de la Protection du Citoyen. Aujourd'hui, le palais Maximou (siège du Premier ministre) est mis à l'épreuve.
Une tension qui ne devrait pas s'arranger avec l'appel du KKE (parti communiste) à "une résistance et une contre-attaque massive" à l'occasion du 36e anniversaire du Polytechnique.
Le Comité central du KKE, qui jusqu'ici avait dénoncé les méthodes d'Exarcheia et son cousin Synaspismos (gauche radicale) qui les soutenait à mots couverts, semble vouloir désormais tirer parti, et appelle "la jeunesse et la classe ouvrière, et ensemble les autres couches populaires", à "la résistance et de la contre-attaque massive organisée, dans les rues de la lutte des classes", estimant que "le socialisme est d'actualité et une nécessité plus que jamais", et dénonçant que c'est "cette grande vérité que les forces du système s'efforcent par tous les moyens de dissimuler des peuples".
i-GR/ANA-MPA