S'adressant mardi soir à Thessalonique à l'avant-dernier grand meeting des élections législatives du 4 octobre, le président du PASOK (socialiste) s'est engagé à ce que "les 5 projets de lois des 100 premiers jours de gouvernement donneront une bouffée d'oxygène à l'économie", le vote de dimanche devant être "un vote de protestation contre les impasses politiques et économiques de la ND", a-t-il dit.
L'économie, ce ne sont pas seulement des chiffres mais bien des hommes, a noté le chef du principal parti de l'opposition, s'engageant à ce que les cinq projets de loi "donnent de l'oxygène à l'économie, pour protéger le consommateur et relancer le marché en luttant contre les prix chers et les misérables pratiques du chantage commercial".
"Bien sûr", a-t-il admis, "nous ne changerons pas la Grèce en 100 jours, mais nous pouvons lui donner du temps de respirer, de faire les pas vers de nouvelles perspectives et un saut vers l'avenir", rappelant ici ses propositions d'une relance de l'économie.
Pour cette vision d'un avenir meilleur - loin d'un Etat clientéliste, du conservatisme, des échecs -, M. Papandreou a invité tous les Grecs unis à voter PASOK, s'adressant particulièrement aux pessimistes désabusés par le système politique en général et leur demandant "de me donner la force de vous prouver le contraire, de me battre contre toutes les conceptions qui nous enchaînent dans le passé".
La réponse est venue du premier ministre et leader de la ND (conservateurs), Costas Caramanlis, qui s'adressant mardi soir à un meeting à Livadia (près de Thèbes en Béotie, Grèce centrale), a centré son discours sur la vacuité du programme du PASOK, s'interrogeant encore une fois à quelques jours du scrutin sur les propositions imprécises en économie du principal parti de l'opposition.
Pour M. Caramanlis, qui a expliqué sa décision d'élections anticipées pour des raisons justement économiques - la situation exige des mesures à la fois concrètes et difficiles, alors que le paquet des 10 milliards d'euros de prestations promises par le PASOK n'est pas éclaircie, ni quelle sera la hausse finalement des impôts pour les citoyens et PME, ni comment il pourra éviter le recours à des emprunts faute de régler les problèmes du déficit public et de la dette.
A titre d'exemple du lourd héritage des gouvernements du PASOK, M. Caramanlis a rappelé qu'en 1981 la dette se chiffrait à 2 milliards d'euros et à 200 milliards en 2004, à ces deux périodes d'arrivée et de départ du PASOK au pouvoir, alors que le chômage était de 3% puis ensuite de 11,3%.
"Le programme du PASOK est vide. Et le vide veut dire l'aventure", a tranché M. Caramanlis, ajoutant que "ce parti n'est pas préparé [à gouverner]".
La droite traditionaliste souhaite le renforcement de la gauche radicale !
Dans une conférence de presse télévisée en direct au Palais du Zappeion à Athènes mercredi, le président du LAOS (droite traditionaliste), Georgios Karadzaferis, a dénoncé la campagne électorale des deux grands partis comme exclusivement axée sur l'économie, regrettant qu'aucune référence n'ait été faite aux scandales, aux grandes questions nationales, à l'immigration.
M. Karadzaferis a avancé qu'il existe "un accord tacite" entre les deux grands partis en vue des élections sur ces dossiers d'importance, et que "les grandes familles politiques se sont partagées les rôles sur la scène post-électorale".
Sur l'économie et la sortie de la crise, M. Karadzaferis préconise, comme il l'a déjà expliqué tout au long de ses interventions, des moyens à trouver d'injecter les sources de revenus de la para-économie dans l'économie réelle, alors qu'à propos de l'immigration, le président du LAOS rappelle sa proposition de l'application d'un quota sur le modèle Lafontaine en Allemagne, mais également de l'exercice de pressions de la Grèce sur l'UE pour mieux protéger ses frontières orientales.
Par ailleurs, le président du LAOS a insisté à nouveau que le PASOK, qui est donné favori à ces élections du 4 octobre, n'obtiendra pas une majorité absolue, et souhaité donc que la Coalition de la Gauche radicale (SYRIZA) puisse conserver sa représentation au Parlement justement pour faire échec à cet objectif du PASOK.
C'est justement ce que croit le président du SYRIZA/Synaspismos, Alexis Tspiras, qui inaugurant mardi le premier des 4 grands discours traditionnels des campagnes électorales à Athènes, a assuré que le score du 4 octobre donnera plus de force, d'efficacité, de maturité à la Coalition de la Gauche radicale (SYRIZA).
M. Tsipras s'est engagé à rester aux avant-postes des luttes sociales et a accusé les deux grands partis de refuser de discuter sur les questions d'importance.
Enfin, la SG du KKE (communiste), Aleka Papariga, a appelé les couches populaires à user de leur suffrage "aux élections du 4 octobre comme un coup contre l'alternance catastrophique bipartite, en renforçant le KKE", lors du grand meeting électoral du parti mercredi au Pedio tou Areos (Champ de Mars) à Athènes.
"La grande question qui se pose dans cette bataille électorale est de savoir qui va payer les pots cassés de la crise et de la relance", a souligné Mme Papariga, rappelant que "les deux grands partis (ND et PASOK), tout comme le LAOS, la SYRIZA et les Ecologistes-Verts ont comme bible la compétitivité, la concurrence dure et effrenée entre les monopoles, entre les Etats membres de l'UE, entre l'UE et les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la Russie, voire même l'Inde et le Brésil".
"On ne peut radier d'un trait les cinq années et demi de la ND, même si elle clame avoir hérité de déficits et de dettes, ni les onze années du PASOK au pouvoir", a lancé Mme Papariga, accusant les deux partis de poser des dilemmes de chantage et de terrorisme aux couches populaires, "parce qu'ils veulent de nouveaux sacrifices, ils veulent un peuple soumis, la tête basse" et rejetant avec la plus grande fermeté comme faux le dilemme de la majorité absolue. "Nous avons toujours eu des gouvernements forts, mais ce sont eux qui ont rendu le peuple impuissant et lésé", a-t-elle ajouté.
i-GR/ANA-MPA