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L'Allemagne ajourne l'extradition de l'ancien directeur de Siemens-Grèce

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Par iNFO-GRECE,

Le réveil tant attendu de l'affaire des pot de vin de Siemens aux partis politiques grecs n'aura pas lieu après la décision du tribunal constitutionnel allemand de Karlsruhe d'ajourner pour l'instant l'extradition en Grèce de l'ex-numéro Un de Siemens-Grèce, Michalis Christoforakos.

Le ministre de la Justice, Nicolas Dendias, a été informé par téléphone par le procureur de la Cour d'appel, Ioannis Tentes, que le tribunal constitutionnel d'Allemagne avait suspendu pour l'instant l'extradition de l'accusé dans l'affaire Siemens et sa remise aux autorités grecques.

Le tribunal de Munich avait donné initialement son feu vert la semaine dernière à l'extradition de l'ex-numéro Un de Siemens-Grèce, pour lequel un mandat d'arrêt international avait été lancé depuis le 21 mai dernier. M. Christoforakos avait été arrêté par les autorités allemandes le 25 juin.

L'ex-homme fort de Siemens-Grèce avait évoqué des raisons de santé l'obligeant à rester à l'étranger pour ne pas se présenter à la convocation des juges grecs, mais plus adroitement celui-ci a joué sur sa double nationalité, grecque et allemande, pour préférer être jugé en Allemagne où les peines encourues sont moins lourdes et où une partie des accusations pourraient être prescrites.

Siemens est accusé d'avoir cherché à influencer l'avis des fonctionnaires grecs en charge des dossiers d'appels d'offres où siemens avait des intérêts comme la numérisation des centraux téléphoniques de l'OTE, l'opérateur publique des télécommunications, ou encore le système de sécurité des Jeux Olympiques d'Athènes.

Le gouvernement de M. Caramanlis, issu du parti conservateur de Nea Dimokratia (ND), brandissait régulièrement l'affaire Siemens face aux socialistes du PASOK, au pouvoir durant les périodes incriminées, mais la semaine dernière M. Christoforakos a fait savoir que la manne financière de Siemens profitait aux deux grands partis grecs, afin que ceux-ci jouent de leur influence sur les hauts fonctionnaires en charge des dossiers.

A défaut de faire avancer la justice, l'ajournement de l'extradition de M. Christoforakos, relance, donc, la polémique entre la ND et le PASOK. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur, MM. Dendias et Pavlopoulos, ont assuré que l'Etat grec mettra tout en oeuvre pour l'extradition de l'ex-numéro Un de Siemens-Grèce, tandis que de son côté le porte-parole du PASOK, Georgios Papaconstantinou, a laissé entendre d'éventuelles initiatives de la part du parti pouvant aller jusqu'à une motion de censure contre le gouvernement laquelle, a-t-il dit, "constitue une arme entre les mains de l'opposition".

Le KKE (communistes), pour sa part, a relevé que "nombreux sont ceux qui sont intéressés à ne pas dévoiler le fond de l'affaire Siemens", soulignant que "outre la ND et le PASOK, les hommes d'affaires ainsi que l'Etat allemand ont de sérieuses raisons de ne pas dévoiler comment ils développent leurs profits".

i-GR/AE/ANA-MPA

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