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Déficit public en Grèce : 5% du PIB au lieu des 3,7% prévus

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Par iNFO-GRECE,

Avec 5% de déficit public en 2008, la Grèce se retrouve en quatrième position derrière l'Ireland (-7,1%), le Royaume-Uni (-5,5%) et la Roumanie (-5,4%), mais, commentant les données d'Eurostat, le ministre de l'Economie et des Finances, Yannis Papathanassiou, a maintenu l'objectif de réduire le déficit à 3,7% du PIB en 2009 et en deçà de 3% en 2010.

M. Papathanassiou a insisté que le gouvernement est décidé d'aller de l'avant en ce qui concerne les adaptations qui s'imposent pour garantir un assainissement des finances publiques conformément au calendrier fixé, expliquant avoir dit clairement qu'en juin l'image de l'exécution du budget de 2009 sera plus nette, ainsi que celle des mesures qui ont déjà été annoncées.

Le déficit de l'administration centrale se chiffre finalement en 2008 à 5% du PIB "sans astérisque ni points d'interrogation", a informé le ministre, faisant allusion aux communiqués précédents qui étaient toujours accompagnés de diverses réserves de la Commission.

M. Papathanassiou a expliqué que cette hausse du déficit par rapport aux prévisions de 3,7% du Programme de stabilité et de croissance est due à la limitation des excédents des personnes morales de droit public (caisses de sécurité sociale et autres organismes), suite à une diminution des recettes résultant de la crise économique et des dépenses en hausse pour le service de la dette.

Une autre cause, toujours selon M. Papathanassiou, est à rechercher dans les retards des versements des fonds communautaires prévus avant la fin 2008 et qui seront en fait versés en 2009. Il en résulte que le déficit est augmenté de 0,5% du PIB en 2008, mais sera en baisse du même taux en 2009.

Dans son point de presse mercredi, après la publication des prévisions révisées des données économiques des Etats membres de l'UE, la porte-parole du commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Amélia Torres, a estimé comme élément positif l'objectif du gouvernement grec de rabaisser son déficit budgétaire en deçà des 3% en 2010, soulignant que la Grèce n'est pas le seul Etat membre à connaître un creusement notoire dans ses finances publiques par rapport aux prévisions de la Commission européenne en janvier.

Un peu plus tôt la commission faisait connaître les derniers chiffres sur le déficit public de la zone euro et de l’UE27 qui se situent respectivement de 1,9% et 2,3% du PIB.

En 2008, les déficits publics les plus élevés, par rapport au PIB, ont été observés en Irlande (-7,1%), au Royaume-Uni (-5,5%), en Roumanie (-5,4%), en Grèce (-5,0%), à Malte (-4,7%), en Lettonie (-4,0%), en Pologne (-3,9%), en Espagne (-3,8%), en France (-3,4%), en Hongrie (-3,4%), en Lituanie (-3,2%) et en Estonie (-3,0%). Sept États membres ont enregistré un excédent de leur solde public en 2008: la Finlande ( 4,2%), le Danemark ( 3,6%), le Luxembourg ( 2,6%), la Suède ( 2,5%), la Bulgarie ( 1,5%), les Pays-Bas ( 1,0%) et Chypre ( 0,9%). Au total, cinq États membres ont enregistré, en 2008 par rapport à 2007, une amélioration de leur solde public exprimé en pourcentage du PIB, vingt-et-un une détérioration et un est resté inchangé.

A la fin de 2008, les plus bas niveaux de dette publique par rapport au PIB ont été relevés en Estonie (4,8%), en Roumanie (13,6%), en Bulgarie (14,1%), au Luxembourg (14,7%) et en Lituanie (15,6%). Neuf États membres ont affiché un ratio de dette publique supérieur à 60% du PIB en 2008: l’Italie (105,8%), la Grèce (97,6%), la Belgique (89,6%), la Hongrie (73,0%), la France (68,0%), le Portugal (66,4%), l’Allemagne (65,9%), Malte (64,1%) et l'Autriche (62,5%).

Les réactions des partis de l'opposition ont été très sévères à l'annonce par Eurostat du déficit de la Grèce.

La responsable pour les Affaires économiques du PASOK, Louka Katseli, a déclaré que cette annonce mettait le gouvernement face à ses responsabilités et qu'il se devait d'expliquer le bond du déficit à 5%, soit 8 milliards d'euros non prévus, ainsi que les 14 milliards d'euros supplémentaires de la dette publique.

Le gouvernement, souligne Mme Katseli, est comptable de ses actes, non seulement de sa mauvaise gestion et de ses choix erronés ayant conduit l'économie dans une impasse, mais aussi de ses dissimulations de données ces derniers mois.

Pour le KKE, les déficits publics ne peuvent s'expliquer bien évidemment par les salaires et les "retraites-famines", l'absence de mesures de protection des chômeurs, les coupes drastiques dans la santé et l'éducation, mais bien plutôt par l'évasion fiscale, les incitations à accroître les profits des grandes sociétés.

La ND et le PASOK, relève encore le communiqué du bureau de presse du KKE, sont co-responsables de cette politique qu'applique la Grèce en suivant les recommandations de l'UE.

Quant pour les syndicats, l'effondrement des données statistiques pour l'économie est le résultat des politiques néolibérales, qui injectent l'argent public pour accroître davantage les profits du capital et diminuer dramatiquement les prestations sociales et financières aux salariés, expliquait un communiqué de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE) mercredi 22 avril.

i-GR/ANA/Eurostat

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