Le ministre de la Justice, Nicolas Dendias, après avoir fait le point sur les nouvelles réformes du système pénitentiaire et les mesures qu'il compte prendre contre les violences dans les grands centres urbains, a annoncé, à l'issue de la réunion du cabinet, des peines de prison allant de 2 à 10 ans pour toute personne arrêtée à visage couvert pour destruction de biens, de coups et blessures, et de troubles de l'ordre public.
Vendredi dernier (13/3), une descente spectaculaire d'une quarantaine de motards encagoulés, qui s'en étaient pris aux vitrines des commerces du quartier de Kolonaki, avait démontré que le centre d'Athènes restait vulnérable malgré le renforcement de la sécurité qui était censé se mettre en place suite aux deux semaines d'émeutes qu'Athènes avait connu en décembre dernier.
Réagissant aux deux évasions spectaculaires des prisons ces dernières années, le ministre a annoncé également la construction d'une nouvelle prison de haute sécurité.
Parmi les autres mesures qui répondent à la fois à des irrégularités constatées dans les centres de détention, M. Dendias a indiqué que l'usage des téléphones portables des gardiens de prison constituera un délit pénal, des sanctions disciplinaires devant être prises pour les détenus trouvés en possession de portables, alors que les gardiens de prison seront obligés de faire une déclaration sur la fortune.
Par ailleurs, les détenus seront jugés dans les tribunaux de la ville où ils sont incarcérés, et non plus transférés à Athènes ou dans d'autres grandes villes, alors que le droit d'inspection des prisons est accordé au Médiateur du citoyen, qui sera chargé obligatoirement de faire un rapport annuel.
D'autres formalités sont inscrites dans ce projet, pour les détenues femmes et mères de famille, pour les autorisations de sorties, les visites, alors que pour certains délits, la détention préventive peut être remplacée par des mesures de liberté surveillée.
Enfin, à propos des actes de vandalisme surtout commis par des personnes "cagoulées", le ministre a annoncé des peines de 2 à 10 ans de prison si accusées de destruction de biens, de blessures et de troubles de l'ordre public.
Le PASOK critique l'insuffisance des mesures du gouvernement sur la sécurité
Le député du PASOK (socialistes, opposition), Michalis Chryssochoïdis, se référant mardi à la vague de violence et à l'insécurité en général, et commentant les mesures annoncées par le ministre de la Justice, a jugé qu'elles ne répondaient pas aux problèmes, demandant de mettre fin à la situation actuelle dans la Police hellénique (ELAS), tranchant que cet immobilisme se traduit par le fait que "les policiers baissent les bras, les ministres abandonnent leurs stylos".
A propos de la collaboration internationale en matière de sécurité, M. Chryssochoïdis a relevé qu'elle est nécessaire pour des échanges d'expérience, de formation, de savoir-faire, "tout le reste étant une affaire intérieure à la Grèce, une affaire qu'il est possible de régler [nous-mêmes]", a-t-il dit.
i-GR/ANA-MPA