La police a annoncé l'arrestation de 92 individus qui devront comparaître devant le procureur pour répondre des violents incidents de trois derniers jours au centre d'Athènes, tandis que mardi soir le premier ministre accusé d'impuissance s'adressait à nouveau à la Nation mardi soir, dénonçant "tous ceux qui provoquent des violences et des vandalismes" comme des ennemis de la démocratie.
Les personnes arrêtées sont accusées de destructions et d'attaques contre les forces de police, et de pillages de magasins. 176 personnes au total avaient été interpellées et conduites à la Sûreté pour y être interrogées.
Des dizaines d'autres arrestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Grèce, en particulier à Thessalonique.
Entre temps, de graves chefs d'accusation, dont des crimes, ont été retenus par le procureur contre 5 des personnes arrêtées, qui ont obtenu un délai pour présenter leur défense jeudi. Ces personnes sont inculpées pour explosions, violation de la loi sur les explosifs, tentative de préjudice corporel grave délibéré (crimes) et de trouble de la paix publique, destructions et vols.
"Ceux qui provoquent des violences et des vandalismes sont des ennemis de la démocratie. L'unité nationale et la défense du régime politique contre la violence de groupes extrémistes est, en ce moment, du devoir de nous tous", a dit le premier ministre, Costas Caramanlis, dans une nouvelle adresse télévisée à la Nation mardi soir, soulignant que c'est tout justement ce message dont il a fait part aux rencontres successives qu'il a eues dans la journée avec le président de la République et les chefs des partis représentés au Parlement, auxquels il a demandé de condamner sans détours ces actes.
"C'est de la responsabilité tant du gouvernement que de l'ensemble des forces politiques d'isoler socialement et politiquement les éléments de violence, d'illégalité, de comportement anti-démocratique", a poursuivi M. Caramanlis.
"On ne peut confondre ni les luttes des travailleurs, ni la mort injuste d'un jeune hommes avec des actes qui se tournent contre la sécurité des citoyens, contre la société et la démocratie", a insisté le premier ministre qui, tout en déclarant respecter et accepter les différences politiques des partis, a toutefois jugé qu'il est indispensable "d'observer une attitude unique contre des actions illégales. Nous devons condamner sans détours, par un discours clair et non à demi-mots, le pillage, les vandalismes et la perturbation de la paix sociale que recherchent ces groupes".
M. Caramanlis a conclu en expliquant que le gouvernement fait face aux événements avec responsabilité et sérieux, mais aussi avec détermination et avec pour souci central de protéger les vies humaines, assurer la légalité et rétablir le sentiment de sécurité.
Le gouvernement dément l'idée d'un recours à des mesures d'exception
Le porte-parole du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a jugé tout à fait hors de question et sans aucun fondement les rumeurs faisant état d'un recours à des mesures d'exception que prévoit la Constitution, démentant que cette question ait été évoquée à la réunion gouvernementale tard la veille au soir.
Le maire d'Athènes M. Kaklamanis appelle à des initiatives pour surmonter la crise
Le maire d'Athènes, Nikitas Kaklamanis, a demandé des rencontres avec le premier ministre, Costas Caramanlis, et les chefs des partis politiques représentés au Parlement, dans une lettre ouverte adressée au monde politique et aux citoyens.
Dans sa lettre, M. Kaklamanis appelle au dialogue entre tous les partis et à la prise d'initiatives pour surmonter la crise.
i-GR/ANA-MPA