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Situation explosive dans les villes grecques après la mort d'un jeune de 16 ans, victime du tir d'un policier

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Par iNFO-GRECE,

L'annonce de la mort d'un jeune de 16 ans, samedi soir, dans Exarcheia, le QG des contestataires à Athènes, victime d'une balle tirée par un garde spécial de la police grecque, s'est répandue comme une traînée de poudre dans les grandes villes universitaires comme Athènes, Thessalonique et Patras, où des centaines des jeunes et d'étudiants se sont rassemblées au cours de la nuit les mettant littéralement à feu.

Selon la police, la patrouille des gardes spéciaux de la police serait prise à partie par un groupe de 25-30 personnes, au croisement des rues Mesologgiou et Tzavela, vers 21h00 samedi soir. Les policiers auraient été attaqués avec des pierres et des planches de bois. C'est alors qu'un des deux policiers aurait tiré trois balles provoquant la mort du jeune homme. Selon la déposition du policier concerné, celui-ci aurait tiré une balle au sol et deux en l'air.

Athènes après les emeutes


Dimanche matin, Athènes découvrait des immeubles entiers détruits au cours des émeutes de la nuit.

Aussitôt la nouvelle s'est répandue dans le quartier et des nombreux groupes de jeunes se sont rassemblés dans les rues voisines de l'Ecole polytechnique. Le quartier d'Exarcheia est réputé pour être le lieu préféré des jeunes anarchisants, proches de l'extrême gauche, et autres sympathisants "antipouvoir", comme ils s'appellent. D'importantes forces de MAT (équivalent des CRS) ont boulé le quartier.

Des incendies ont éclaté dans plusieurs endroits du quartier, prenant pour cible les bâtiments publics, les banques, les commerces et les voitures. Selon les pompiers, 16 banques et 12 commerces ont été incendiés au cours des épisodes et ont dénombrait jusqu'à 12 véhicules incendiés.

Les affrontements entre contestataires et forces de polices se sotn étendues dans tout le centre de la capitale grecque atteignant même le quartier de Monastiraki, aux pieds de l'Acropole, où dimanche matin, des fumées s'échappaient encore d'un commerce de trois étages entièrement détruit.

Dimanche midi, près de 300 personnes se trouvaient toujours enfermées dans la faculté de Droit tandis que d'autres groupes ont pris place à l'intérieur de l'Université des Sciences économiques, rue Patission.

emeutes à Thessalonique


Le centre de Thessalonique où plusieurs foyers d'incendie brulaient encore au petit matin.

A Thessalonique, une centaine des jeunes s'est réfugiée dans le campus de l'Université Aristote d'où elle a tenté de sortir à coup de cocktails molotov provoquant des dommages dans un hôtel avoisinant. Des incendies et des bris de vitres ont aussi eu lieu dans les immeubles aux alentours de Lefkos Pyrgos et dans la ville haute.

A Patras, autre ville universitaire, près de 200 personnes ont improvisé une marche de protestation au centre de la ville, provoquant les policiers à coup de cocktails molotov et de jets de pierres.

Des rassemblements de protestation ont eu lieu à Chania en Crète, à Ioannina en Epire et à Agrinio dans le Péloponnèse, avec des incidents et des violences de moindre importance.

L'ensemble des partis politiques ont condamné les incidents. Pour Nea Dimokratia (ND, majorité gouvernementale), qui exprime ses doléances à la famille de la victime, il y a "besoin de sang froid" et la formation de demander "les résultats de l'enquête et l'attribution des responsabilités le plus rapidement possible". Le bureau de presse du Pasok (socialistes, opposition) attribue déjà la responsabilité à la police dont il condamne le comportement. Pour le KKE (communistes), la responsabilité du gouvernement "va de soi", tandis que pour le Syriza (gauche radicale), il s'agit d'un assassinat, puisque "les policiers tirent et tuent les enfants sans raison" ! Enfin, le LAOS (droite traditionaliste), qui déplore que la jeunesse de la victime, estime que ce type d'incident était attendu dans la mesure où la violence des affrontements des contestataires avec la police s'aggravait graduellement depuis des mois et de façon incontrôlée et que, d'un bord où de l'autre, une telle conclusion était fatale.

A noter que le ministre de l'Intérieur, Procopis Pavlopoulos, et le ministre délégué, Panagiotis Hinofotis, ont présenté leur démission mais que celles-ci ont été refusées par le premier ministre.

i-GR

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