Le gouverneur de la Banque de Grèce (BdG), Georgios Provopoulos, a adressé un message aux banques de limiter drastiquement les prêts, dans une allocution mardi au congrès du Financial Times sur le système bancaire en Grèce, auquel participait aussi le ministre de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis.
Dans son appel aux banques, le gouverneur de la BdG a insisté sur la nécessité qu'elles y répondent fidèlement, et informé que dans le cas contraire elles seraient contraintes de procéder à des augmentations de capital.
Se référant plus précisément à l'impact de la crise sur le système de crédit en Grèce, M. Provopoulos est apparu optimiste, informant qu'il reste stable et que les agrégats fondamentaux des institutions bancaires sont satisfaisants, notant toutefois qu'au "premier semestre 2008, les indices de rentabilité des banques ont régressé en raison surtout des incidences précitées, tandis que les indices de capacité de financement ont subi une légère baisse, en raison aussi de la prise en compte, pour la première fois, des besoins en capitaux pour gérer le risque fonctionnel".
Enfin, selon M. Provopoulos, "en Grèce jusqu'à présent les impacts (de la crise) sont moins intenses en comparaison avec d'autres pays (...), ceci étant dû au fait que les banques grecques sont moins exposées aux investissements en produits toxiques ".
Pour sa part, M. Alogoskoufis, se référant longuement à la crise financière internationale, "une conjoncture économique la plus difficile de ces 10 dernières années", comme l'a estimé M. Provopoulos, a réitéré qu'en comparaison avec d'autres pays européens, l'économie grecque résiste bien, et qu'il ne faut pas dévier du programme gouvernemental concernant les réformes structurelles.
Le ministre a toutefois relevé certaines répercussions de la crise internationale, d'une part sur le système bancaire grec - confiant certes qu'il reste sûr -, et d'autre part pour les ménages en raison de la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt.
Dans ce contexte la déclaration du premier ministre, Costas Caramanlis, lundi à l'issue d'un entretien de travail avec le gouverneur de la Banque de Grèce, M. Provopoulos, et ses deux vice-gouverneurs, MM. Thomopoulos et Louris, risque de rester un vœu pieux.
M. Caramanlis avait annoncé que la Banque de Grèce est prête à prendre toute mesure nécessaire pour renforcer l'économie et les ménages grecs. Ce n'est certainement pas avec le resserrement du crédit que l'objectif sera atteint, du moins à brève échéance.
Comme l'a reconnu le premier ministre lui-même les marges budgétaires de la Grèce sont beaucoup moins larges en raison de la forte dette publique et des hauts déficits budgétaires qui ont pesé pendant des décennies sur l'économie et les citoyens. Des donnés qui annulent l'avantage d'une croissance en Grèce au cours du premier semestre 2008 près du double de celle de la zone euro.
i-GR/ANA-MPA