La 73e Foire internationale de Thessalonique (FIT) a ouvert samedi ses portes avec, comme prévu, le défilé des ministres, le premier d'entre eux, en tête, inaugurant en grandes pompes le plus grand rdv commercial de Grèce.
Les 975 exposants, dont 330 étrangers provenant de 39 pays, et l'Italie pays à l'honneur cette année devront attendre la fin du week-end et du squat politique puisque après le gouvernement ce sera le tour des leaders de l'opposition d'occuper les allées de la Foire.
C'est dire que le i-phone 3G de APPLE, le nouveau modèle CO6 de l'américain CORVETTE ou le nouveau modèle Mito de Alpha Romeo, qui étaient annoncées en vedettes risquent de passer inaperçus puisque, lundi, avec le départ des politiques et des syndicalistes, c'est toute la presse athénienne qui quittera également Thessalonique.
Le président de Helexpo SA, Aristotélis Thomopoulos, a accueilli samedi matin le premier ministre, Costas Caramanlis, qui inaugura quelques heures plus tard la Foire.
M. Caramanlis, en a profité pour affirmer son intérêt personnel et celui de la classe politique aux grands travaux dans le Nord de la Grèce et à Thessalonique, et de saluer en même temps les progrès réalisés au fur et à mesure des années par cet événement d'ampleur internationale.
"Le fait que la FIT est devenue une institution fiable est le résultat que jamais elle ne s'est reposée sur ses acquis, mais a toujours placé la barre très haut en réponse aux besoins des époques et des conjonctures", a déclaré M. Caramanlis, faisant mention aussi au développement dans la région, pour souligner des projets "restés longtemps sur papier, voire comme promesses".
Il n'empêche que, durant ce premier week-end, la Foire se transforme en un immense plateau où la classe politique - gouvernement comme opposition - se met en scène, parasitant ainsi l'objet premier de l'événement et prouvant, collatéralement, la mainmise de l'Etat sur l'économie privée. Certes, le gouvernement paie son droit à occuper la vedette lors de l'ouverture de la FIT, puisque presque tous ses ministères, sans compter une multitude d'organismes institutionnels, disposent des stands imposants qui rythment les allées de la Foire et sans lesquels il est à douter si les organisateurs atteindraient l'équilibre financier.
Contrairement aux déclarations du premier ministre, la présence institutionnelle massive à la FIT est un acquis sur lequel ses responsable se reposent et qui plombe son développement et limite son écho au delà de la région.
Les quelques étapes dans le parcours de M. Caramanlis ne font que renforcer cette impression que la FIT n'existe que pour servir de décor à la rentrée de la classe politique.
Au pavillon du ministère du Développement et plus particulièrement de la Fondation de la Technologie et de la Recherche, M. Caramanlis s'est attardé pour s'informer sur un robot exposé, alors qu'au pavillon du ministère de l'Education, le ministre, Evripidis Stylianidis, lui a montré un des 5.000 laptop de dernière technologie qui ont été offerts à des élèves.
Le maire de Thessalonique, Vassilis Papageorgopoulos, pour sa part, a remis au chef du gouvernement un document sur les revendications des professionnels de la ville, ainsi que des souvenirs des JO de Pékin.
Après le pavillon du Corps des pompiers et de la Police hellénique, M. Caramanlis a été accueilli par le préfet de Thessalonique, Panagiotis Psomiadis, et des jeunes en costumes folkloriques, le préfet offrant au premier ministre deux livres, "Repose sur moi" et "Les armes de la guerre macédonienne 1904-1908".
Les entreprises et les produits exposés passaient ainsi au second plan en cette première journée d'inauguration et continueront à rester hors des projecteurs de l'actualité, à l'ombre des autres visites politiques annoncées, puisque dimanche est la journée du chef de l'opposition et président du parti socialiste (PASOK) Georges Papandreou, tandis que les leaders des autres formations continueront à y défiler jusqu'à jeudi 11 septembre !
i-GR/ANA-MPA