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La Parlement grec a adopté la loi pour la construction du gazoduc russe

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Par iNFO-GRECE,

Le projet de loi ratifiant l'accord de construction du gazoduc entre la Grèce et la Russie a été adopté mardi soir par le Parlement, à la nuance près des votes blancs de la gauche communiste, tandis que le ministre russe de l'Energie Sergeï Shmatko vantait tous les mérites pour l'Europe du gazoduc South Stream dans une publication institutionnelle grecque de Moscou.

La Grèce attend impatiemment les retombées des investissements dans le gazoduc greco-bulgaro-russe, ainsi lors du vote en Commission parlementaire Production & Commerce, les deux grands partis, ND (conservateur, gouvernement) et PASOK (socialiste, opposition) ainsi que la petite formation de la droite traditionaliste du LAOS ont voté pour le projet de loi, tandis que la gauche communiste a préféré le vote blanc. Le KKE (communiste) sans mettre en doute la nécessité de cet ouvrage a fait part de ses réserves face "à la maximalisation des bénéfices du capital" et "les gains des grands consortiums", suivi par le SYRIZA (coalition de la gauche radicale) qui a exprimé ses "réserves sérieuses" au sujet des questions environnementales qui accompagnent la construction du gazoduc.

Le gazoduc South Stream doit transporter à terme le gaz russe depuis Novorossisk jusqu'en Europe en empruntant un conduit sous-marin pour traverser le Pont Euxin (Mer Noire), puis la Bulgarie et la Grèce pour atteindre l'Italie. Les travaux devraient être achevés en 2014, mais plusieurs désaccords entre les parties ont fait prendre plusieurs mois de retard au projet. South Stream est souvent vu comme un instrument d'intervention politique de la Russie dans la région via l'opérateur principal, le géant russe Gazprom. L'Italie via son gazier Eni est le principal associé de Gazprom dans le projet, tandis que Gaz de France a fait connaître son intérêt à rejoindre le consortium russo-italien.

L'Union européenne et les Etats-Unis soutiennent en parallèle un projet concurrent, le gazoduc Nabucco, supposé renforcer l'indépendance de l'Europe vis-à-vis de la Russie en amenant le gaz depuis le Turkménistan jusqu'en Méditerranée en traversant l'Azerbaijan, la Géorgie et la Turquie ou selon une autre version remonter vers l'Italie via la Bulgarie et la Roumanie, mais contournant la Grèce.

Dans une interview à la revue institutionnelle "Grèce" publiée à Moscou, le ministre russe de l'Energie, Sergeï Shmatko a mis opportunément en avant les nouvelles possibilités que la coopération grecorusse pour la construction du gazoduc South Stream ouvre au profit de la Grèce, des Balkans et de toute l'Europe.

"La Russie", a souligné M. Shmatko, "grâce au South Stream, construit des relations avec ses amis séculaires, tels que la Grèce, la Bulgarie et la Serbie, et étend sa coopération avec toute la région des Balkans", lequel ajoute que "ces pays qui participent au projet, y compris la Grèce, acquièrent des garanties supplémentaires de sécurité énergétique. Dans les toutes prochaines années, les besoins de la Grèce en gaz naturel peuvent doubler, et c'est pourquoi l'accord signé est profitable à la partie russe, qui accroît ses exportations garanties, mais aussi à la Grèce qui s'assure des fournitures régulièrement".

Selon le nouveau ministre, nommé en mai dernier, "le gazoduc South Stream assurera le transport de gaz naturel de Russie vers l'Europe et réduira la dépendance énergétique des fournisseurs et consommateurs et les risques liés aux pays de transit. Le gazoduc est avant tout construit pour les intérêts des consommateurs européens en gaz naturel".

Se référant aux entretiens récents à Moscou du ministre grec du Développement, Christos Folias, sur l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis et le South Stream, M. Shmatko a estimé que "les retards dans les prises de décisions concernant ces deux projets ont un impact direct sur le coût et leur prestige et que, par conséquent, il est nécessaire pour leur matérialisation avec succès de prendre des décisions rapides", alors qu'à propos du volume fourni en gaz naturel pour la Grèce, il s'est dit convaincu que les quantités répondront aux besoins du pays.

En conclusion de cette interview, le ministre s'est référé au fait que "les paramètres exacts du South Stream seront connus après la finalisation de l'étude technico-financière du projet, mais qu'à présent il existe des prévisions confirmant d'ores et déjà de sa viabilité, rappelant dûment qu'un tel projet n'est pas seulement la construction d'un réseau, mais qu'il concerne aussi des nouveaux emplois, de nouvelles infrastructures, l'extension de services annexes, tels que les études scientifiques sur le gaz naturel, l'énergie électrique".

i-GR/ANA-MPA

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