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Christodoulos parti pour le dernier voyage

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Par iNFO-GRECE,

L'archevêque d'Athènes et primat de Grèce, Mgr Christodoulos est décédé lundi matin à 5h15, à l'âge de 70 ans, au terme d'un combat de sept mois donné contre le cancer. Une période de deuil de quatre jours sera respectée avant les funérailles qui se tiendront jeudi au premier cimetière d'Athènes avec les honneurs rendus à un chef d'Etat.

Mgr Christodoulos avait été hospitalisé en août dans un hôpital de Miami, Etats-Unis, pour y subir une greffe du foie qui avait finalement échoué et depuis son retour des Etats-Unis il suivait une chimiothérapie à sa résidence à Psychico.

Le premier ministre, Costas Caramanlis, a exprimé sa profonde peine au sujet du décès de Mgr Christodoulos dont l'oeuvre pastorale a rapproché l'Eglise de la société et des problèmes contemporains. "La droiture de ses paroles, sa simplicité, sa combativité et son amour pour la Grèce constituent de nombreux exemples de sa personnalité. Son courage et sa patience montrée au cours des heures difficiles de sa lutte contre le cancer touchent le coeur de tous les Grecs", a-t-il dit.

Mgr Christodoulos était né en 1939 à Xanthi et a fait des études de droit et de théologie; il fut un des plus jeunes prélats à accéder à la tête de l'Eglise de Grèce en 1998, alors âgé de 59 ans.

Deux grands événements ont marqué les premières années de son mandat épiscopal, sa lutte contre le gouvernement Simitis (PASOK, socialiste) en 2000, lorsque ce dernier a voulu supprimer la mention de la religion sur les cartes d'identité. Christodoulos réussi a maintenir mobilisée l'opinion publique pendant deux ans l'opinion mais perdra en finale le combat. Aussitôt après éclate la crise avec le Patriarcat oecuménique de Constantinople qui a duré deux ans également, jusqu'en 2004, avant d'être réglée par l'intervention du ministre de l'Education de l'époque, Marietta Giannakou (ND, droite).

Mgr Christodoulos fut également l'artisan du rapprochement de l'Eglise orthodoxe avec l'Eglise catholique romaine en accueillant -pour la première fois dans l'Histoire- en 2001 à Athènes le pape Jean Paul II qui était l'invité du président de la République de l'époque, Costis Stephanopoulos. Lors de sa visite à l'archevêché et en présence des membres du Saint Synode, le Saint Pontife a demandé pardon pour les souffrances du passé et fut applaudi par Mgr Christodoulos et les autres prélats. Cinq ans plus tard, en décembre 2006, il répond à la visite du pape et se rend au Vatican ou il rencontre le nouveau pape Benoît XVI.

La vie de Christodoulos a basculé un dimanche du 9 juin 2007, lorsque se préparant pour une visite au Patriarcat d'Alexandrie, il tombe malade. Les tests médicaux ont alors révélé qu'il souffrait d'un cancer avancé du gros intestin et d'une croissance maligne du foie.

Bien qu'une première opération pour enlever le cancer intestinal a été considérée comme réussie, les consultations parmi ses médecins traitants ont conduit à la décision de finalement chercher un traitement aux Etats-Unis, et spécifiquement à une greffe du foie dans une clinique internationalement connue à Miami, en Floride.

Le désespoir initial des fidèles s'est transformé en optimisme avec la conviction que le rétablissement de l'archevêque était imminent, avant que l'opération ne se termine en quasi-fiasco et une querelle des spécialistes sur l'opportunité d'une telle solution.

Quoi qu'il en soit, le 18 août Christodoulos part pour le Memorial Jackson Hospital où l'attend le médecin grecoaméricain, Andreas Tzakis. Cinquante jours plus tard et alors qu'un foie compatible est trouvé, l'archevêque entre dans le block chirurgical. Les caméras des toutes les chaînes grecques couvrent l'événement en direct et maintiennent sous tension l'opinion publique grecque suspendue aux communiqués des médecins. Mais alors que les journalistes s'attendent à voir sortir du block opératoire un médecin victorieux et souriant, ils voient un Tzakis déprimé leur annonçant que l'opération ne peut avoir lieu, et que la progression du cancer et les nombreuses métastases empêchent la transplantation.

Depuis, Christodoulos a regagné Athènes où il vivait en retrait dans sa résidence à Psychiko jusqu'à son dernier soupir ce lundi matin.

i-GR/ANA-MPA

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