La coopération énergétique et économique entre la Grèce et la Russie ainsi qu'une série de problèmes internationaux d'actualité seront à l'ordre du jour des entretiens du premier ministre, Costas Caramanlis avec le président russe, Vladimir Poutine, au cours de la visite officielle de trois jours qui débutera lundi à Moscou. Avec le pétrole et le gaz russes qui doivent être acheminés vers l'Ouest, la Grèce ambitionne de devenir un carrefour énergétique, un rôle que disputent également les autres pays de la région où le tracé des routes énergétiques acquière une importance toute politique dans un contexte tendu entre la Russie et l'Occident.
"Les grandes liaisons énergétiques constituent un choix stratégique pour la Grèce", a déclaré M. Caramanlis dans une interview accordée à l'agence russe ITAR-TASS, tout en décrivant le gazoduc (South Stream) et l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis comme une confirmation de la relation stratégique euro-russe dans le domaine de l'énergie, ainsi que comme "une évolution positive de la diversification des voies de fourniture en pétrole et en gaz naturel pour l'Europe".
"Il est normal que l'intérêt de l'UE, dépendante au niveau énergétique, soit centré sur la fourniture sûre et sur la diversification de sa dépendance des sources et voies d'acheminement. C'est dans cette logique que s'inscrit toute une série d'initiatives, notamment comme celle du dialogue énergétique avec la Russie", a souligné M. Caramanlis qui participera également demain à la commémoration des 180 ans de relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans une autre interview accordée à un magazine publié depuis le printemps à Moscou par l'agence officielle grecque d'information, ANA, le premier ministre estime que "sa rencontre avec M. Poutine apportera un nouvel essor à l'ensemble des projets énergétiques" et, dans ce cadre, "la Grèce se transformera en plate-forme de transfert d'énergie et contribuera à la suffisance énergétique de l'Europe. Nous accordons une grande importance à cet effort dans le cadre d'actions méthodiques et une politique nationale ferme et centrée sur les objectifs visés".
Le premier ministre a en outre précisé que les relations greco-russes entrent désormais dans une nouvelle voie dynamique ou le progrès de ces quatre dernières années est particulièrement ressenti, ajoutant encore "le niveau de nos relations est excellent et je l'attribue tant aux relations historiquement bonnes des deux pays et peuples qu'à leur évolution continue".
Commentant les "tensions" dans les relations Russie-UE-OTAN, M. Caramanlis a exprimé l'espoir que "celles-ci seront réglées rapidement en vue d'entamer le plus vite possible des concertations pour la conclusion d'un nouvel accord UE-Russie". En ce qui concerne les relations entre la Russie et l'OTAN, M. Caramanlis a souligné que "la Russie est un élément très important qui contribue substantiellement à la garantie de la sécurité et la stabilité dans l'espace euro-atlantique. A ce sujet, la Grèce a toujours soutenu fermement les progrès des relations OTAN-Russie et nous visons à l'approfondissement des concertations politiques dans le cadre du Conseil OTAN-Russie sur des questions cruciales de la scène internationale comme les Balkans, l'Afghanistan, l'Asie centrale, le Proche Orient ou l'expérience russe ne doit absolument pas être sous-estimée".
i-GR/ANA-MPA